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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 13:46

 


 

 

 

 

Je dédie cette chanson à une personne qui, vu son niveau de lucidité, ne se reconnaîtra certainement pas.

 

La chanson se chante sur un air de mon invention. Etant, hélas, totalement étranger au solfège, je ne peux te le retranscrire. Mais il faut imaginer un air assez martial, genre marche militaire.

 

Accompagnement musical : une flûte et un tambour.

 

 

 

JE T'ENCULE

par Stoni (un monument de la chanson française)

 

 

 

 

Je t'encule, je t'encule, je t'encule

Putain de ta race tu fais vraiment flipper

 

Je t'encule, je t'encule, je t'encule

A la fois tu m'as donné des idées

 

Je t'encule, je t'encule, je t'encule

Pour des scènes de meurtres bien chiaaaaa-dées

 

 

Sale petit bobo de merde

Ton incompétence est légendaire

Et tu m'emmeeeeerdeuh

 

Sale petit bobo de merde

Si je t'encule sans arrêt

C'est pas que j'y trouve un intérêt – ça non

 

Simplement faut que tu comprennes

Que t'étais pas dans un jour de veine

Quand t'as déconné ta mère

 

Qu'il faut pas me chercher des noises

Ou je défonce tes stériles petites noix

A coup de SCUUUUUD

 

 

Je t'encule, je t'encule, je t'encule

Franchement ma patience a des limites

 

Je t'encule, je t'encule, je t'encule

C'est plus possible faut que je t'élimine

 

Je t'encule, je t'encule, je t'encule

Pour que j'te latte pas faudra me donner DU FRIIIIC

 

 

 

Maintenant mettons les choses au clair

Des fois la sodomie est salutaire

Et en temps normal plutôt a-gré-able

 

Mais respectons la langue française

Et là quand je t'enculerai

Ca sera pas une partie de jambes en l'air

 

 

(Là la flute s'arrête et le tambour se lance dans un super solo BOUM BOUM BOUM)

 

Avec ton air satisfait

Et tes sales petites manières

Bourgeoises

 

Ça m'offense moi prolétaire

Et je t'encule encore une bonne dizaine

De fois

 

(La flûte reprend)

 

Je t'encule, je t'encule, je t'encule

Putain de ta race tu fais vraiment flipper

 

Je t'encule, je t'encule, je t'encule

A la fois tu m'as donné des idées

 

Je t'encule, je t'encule, je t'encule

Pour des scènes de meurtres bien chiaaaaa-dées

 

 


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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 09:59

 

 


 

 

 

J'ai un drôle de rapport au travail.

 

Déjà, dans ma vie, il y a deux sortes de travail. Mon travail salarié, alimentaire, et mon travail d'écrivain. J'emploie le même verbe et le même terme pour les deux : je travaille, hier j'ai bien travaillé, je dois aller au travail... Il n'y a que Aniki-ma-tendre-moitié qui me comprenne. La plupart des gens de mon entourage ne tardent pas à s'emmêler les pinceaux. J'essaie d'y penser et de bien préciser de quel travail je parle, quand je suis avec des potes.

 

Je travaille, donc.

A livrer des plis et à (essayer d') écrire des livres.

 

Je suis rentré très tôt dans la vie active (18 ans), et j'ai commencé tout aussi tôt à écrire. J'ai toujours travaillé.

Je crois que j'aime travailler.

 

Une chose est sûre : quand je ne travaille pas, je suis malheureux.

Là, je pense surtout à mon travail d'écriture. Mais aussi à mon travail alimentaire. Celui-ci donne de la cohérence à mes journées et m'aide à me structurer, mentalement parlant. J'ai besoin de sortir, au petit matin, de voir des gens normaux, qui n'ont rien à voir avec la littérature, de bouger, de faire quelque chose de simple, d'utile, de machinal, et qui, principalement, ne me demande aucune capacité intellectuelle... Un robot pourrait faire ce job. Et ça, j'adore.

Bien sûr, je suis heureux d'être en congés, quand je le suis. Mais j'aime bien mon petit boulot. J'aurais du mal à vivre sans.

 

 

J'ai l'impression de travailler beaucoup. Et, à la fois, de ne pas travailler assez.

Pour mon travail d'écriture, je ne compte pas mes heures – bien que je sois très régulier dans mes horaires. Je ne suis pas le genre de mec qui va se mettre à écrire à trois heures du matin. Non, je bosse l'après-midi, ou le matin, et voilà tout. Des fois, je relis ce que j'ai fait le soir venu, pendant une heure ou deux. J'écris également le week-end.

 

Aniki me dit que je devrais me garder un jour ou deux de repos par semaine.

Le problème, c'est que quand je n'écris pas (entre deux romans), j'en ai des paquets à disposition, des jours de repos. Et ça me fait culpabiliser, et du coup je me sens obligé de travailler le week-end, lorsque je planche sur un roman.

Car oui, camarade lecteur, tu ne sais peut-être pas à quel point est horrible cette perfide période qui s'écoule entre deux romans... Quand tu n'as pas encore assez d'idées pour te lancer dans quelque chose... Quand tu crois les avoir, mais que ça ne marche pas et que les faux départs se multiplient... Quand tu n'as aucune idée du tout...

 

Alors, quand « j'écris », quand je suis dans un roman, je bosse toute la semaine. J'en profite. Je l'explique à Aniki.

- C'est faux, me répond-il, même entre deux romans, tu travailles aussi.

Je suis scandalisé.

- NON C'EST PAS VRAI !

- Si. Tu lis, tu prends des notes, tu dissèques tes machins communistes, là...

- Mais c'est pas travailler pour de vrai !

Là-dessus, il brandit les cahiers remplis des résumés de tous les bouquins sérieux qui ont le malheur de croiser mon chemin (des résumés qui peuvent faire de une à vingt pages, ça dépend de l'intérêt que je porte audit bouquin).

- Et ça alors ? Je suis sûr que si tu te présentais en candidat libre pour décrocher un CAPES d'histoire, tu l'aurais tout de suite...

- N'importe quoi ! Travailler pour de vrai, c'est écrire. Ça, c'est du loisir.

 

La semaine dernière, j'étais malade (grippe) et j'ai commencé à me plaindre.

- Je peux pas travailler... Pourquoi... Faut que je lise tel livre... Et j'avais commencé à travailler sur un roman, j'avais un bon début, je...

J'ai pris sur moi et j'ai continué à me rendre à mon travail salarié. Mais, le reste de la journée, je comatais. J'ai tout de même saisi mes bouquins, mon cahier de notes, un stylo...

- Mais tu vas te reposer, bordel de merde ? (Aniki, véner)

- Je dois finir ce livre...

On s'est engueulés.

Je me suis endormi sur mon livre (Matérialisme et empiriocriticisme de Lénine, que je lis pour la sixième fois je pense).

- Si tu te reposes pas, tu vas mettre vachement plus de temps à guérir. Déjà, tu aurais dû te faire arrêter.

- Me faire arrêter ?

- Oui, te mettre en congés maladie. Ça t'a crevé d'aller bosser.

- Jamais de la vie !

Pourquoi ce cri ? Pourquoi cette véhémence ? Je ne sais pas. Ça m'est sorti de la bouche, comme ça, ça m'est sorti du cœur.

- Toi qui es communiste, tu te rends compte que tu te comportes comme un bon petit soldat du capital ? C'est quoi cette façon de faire ? Je suis malade mais je ne me fais pas arrêter, je ne profite pas des acquis sociaux durement arrachés par mes ancêtres ouvriers ?

- Mais j'ai besoin d'aller bosser, ça me donne confiance en moi...

- Même chose pour ton travail intellectuel ! Tu dois te calmer. Tu n'agis pas dans l'intérêt de la lutte des classes ! Le communisme, c'est chacun selon ses capacités.

- Non, un communiste ça travaille.

- Quelle pitoyable morale judéo-chrétienne à deux francs... On t'a bien acculturé...

- Stakhanov ! Ha ha ! Stakhanov ! Je suis simplement stakhanoviste, c'est tout !

- Stakhanov ? Cette escroquerie inventée par l'URSS pour culpabiliser les pauvres travailleurs et les faire bosser comme des chiens ?

- JE T'INTERDIS DE PARLER DE L'URSS DE LA SORTE !

 

Et puis, je sais pas.

Je me sens honteux car je ne suis pas un vrai stakhanoviste.

Parce que, des fois, je fous rien.

Ça m'arrive. Un week-end où je regarde du sport, plutôt que de travailler. Et même, des fois, la semaine. Je sais que je suis vidé. Et je vais voir des potes, ou je mate un film.

Le problème, c'est que je n'arriverai jamais à quantifier le travail que je fais – écrire. Alors que je suis quelqu'un qui a besoin de quantités. De statistiques, de chiffres, de faits, du concret.

 

Ma foi.

Un jour, peut-être, je comprendrai mieux ce genre de choses.

 

 

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 13:06

 


 

 

 

J'ai un profil Facebook, à des fins professionnelles.

En tant qu'écrivain, Facebook me sert à communiquer avec mes lecteurs. Ceux-ci peuvent m'envoyer des messages, me poser des questions. De mon côté, je les tiens au courant de mon actualité, nouvelles parutions, dédicaces, salons, etc.

 

Enfin, ça, c'est la vision idyllique.

 

Je t'explique la réalité, camarade lecteur.

 

Si tu n'as jamais utilisé Facebook, ben c'est un peu dur de t'expliquer ce que c'est. Une fois j'ai essayé de le faire avec mes parents, ça a donné ça :

 

« Alors en fait j'ai un profil... Avec ma photo et tout... Enfin c'est pas obligatoire la photo... Et pis j'ai des amis. En fait c'est des gens qui m'ont envoyé une demande de contact... Oui une demande de contact... Est-ce que je les connais ? Pour la moitié, non, enfin pas physiquement... Facebook c'est comme un annuaire. Admettons que tu veuilles entrer en contact avec Oussama Ben Laden et lui envoyer un message, parce que, genre, t'es fan de lui (NDA : à cette époque Oussama était encore parmi nous). Alors tu vas dans le formulaire de recherche Facebook, tu tapes Oussama Ben Laden et tu vois s'il est inscrit dans Facebook. S'il l'est, tu lui envoies une demande d'amitié, et s'il accepte, tu pourras voir toute son actualité...

Sur Facebook chacun a un « mur », comme un vrai mur où tu colles des affiches : des infos, des billets d'humeur, des invitations, etc. Et t'as un mur général où tu vois toutes les affiches de tes amis en même temps...

A quoi ça sert en définitive, tu demandes, papa ? Euh...

Ben pour les gens comme moi, ça sert à informer mes lecteurs, ils sont contents d'avoir de mes nouvelles ou de connaître mes prochaines dédicaces. Ils peuvent aussi m'écrire et je partage avec eux, tu vois.

Pour les gens normaux, ça sert à garder le contact avec ses amis...

Ouais, bon, ok, ça sert pas à grand-chose... »

 

Fut un temps, dans mes « amis » Facebook, j'avais non seulement des lecteurs et de parfaits inconnus que je ne sais pas trop si c'est des lecteurs ou pas, mais aussi les mecs avec qui je bosse. C'est-à-dire : mes éditeurs, leurs maquettistes, leurs correcteurs, leurs attachés de presse, etc.

Et le truc sur Facebook, c'est que tu vois qui est connecté ou pas. T'as un petit coin où t'as les photos de tous tes « amis » en ligne.

Un jour où tu attends désespérément l'avis de ton éditeur sur ton dernier manuscrit, tu te connectes et tu vois que lui aussi est connecté. Là tu penses « ah ouais au lieu de faire du Facebook connard, tu ferais mieux de lire mon putain de manuscrit pour me donner ta réponse ! ». Tu te reconnectes trois heures plus tard. Il est toujours en ligne ! « Mais putain de fils de pute, tu ferais mieux de bosser qu'est-ce que tu fous putain ? ». Tu vas voir son profil. C'est écrit : MONSIEUR EDITEUR A GAGNE TROIS CHEVAUX A FARMVILLE. Oui parce que FARMVILLE c'est un jeu sur Facebook, une simulation de la vie à la ferme, où t'élèves des animaux, et quand tu gagnes des trucs visiblement ça le fout sur ton profil et tout le monde peut le voir. D'une, tu penses que c'est la honte pour ton éditeur, bordel. De deux, tu penses que, par répercussion, c'est la honte pour toi. Comment il te fout la honte ton éditeur, c'est ton patron, faut qu'il ait l'air sérieux un minimum quoi. De trois, tu penses pour la centième fois « mais il a que ça à foutre de jouer à des enculés de jeux débiles alors qu'il doit lire mon manuscrit depuis deux mois ? ».

Du coup, ça crée des tensions, comme qui dirait.

Même chose avec le correcteur. Il est en retard pour les correc sur ton roman, tu le sais très bien, et là tu le vois connecté sur Facebook.

Etc. Etc.

 

Pire encore. Ton roman vient de paraître. Et qu'est-ce que tu vois sur le mur de ton éditeur ? Quinze mille liens vers les critiques d'un AUTRE ROMAN D'UN AUTRE AUTEUR paru il y a six mois. Ok, merci, ça fait plaisir. Et il a même pas annoncé la sortie du tien, de roman, en plus.

 

Et pis après tu vois sur le mur de la nouvelle assistante éditoriale « j'aime Benjamin Biolay ». Putain tu pourras plus jamais la regarder en face sans glousser bêtement, dorénavant. Il y a des choses qu'on ne veut pas savoir sur les gens avec qui on travaille (du genre qu'ils aiment Benjamin Biolay).

Le must : la meuf écrit « Je trouve que Benjamin Biolay est trop sexy !! Je t'm BENJAMIN !! ». Là c'est grillé.

 

 

Voilà pourquoi j'ai viré de mes contacts tous les éléments de mon environnement professionnel.

 

Restent les lecteurs.

Au début, sur mon mur, les gens pouvaient déposer des messages. Comme un vrai mur qui m'appartiendrait, où moi je poserais des affiches (« je suis en dédicace tel jour à tel endroit »), mais où les gens pourraient aussi poser les leurs (« Stoni je vous aime »).

Du coup je me retrouve avec, sur mon mur, « CHRISTINE B. A OFFERT UN COEUR A STONI. EST-CE QUE STONI ACCEPTE CE COEUR ? ».

Je te jure. Avec la photo du cœur et tout. Genre c'était un cadeau, apparemment.

 

La honte.

 

Ce truc juste à côté de ma photo d'auteur où j'ai l'air trop mystérieux et trop sérieux et tout (non je déconne, mais quand même ça la fout mal).

 

Je supprime aussitôt ledit cœur.

 

Vingt minutes plus tard, je reçois un message de Christine B. : « Pourquoi avez-vous refusé mon cœur ? J'ai toujours lu tous vos livres et voilà comment vous me remerciez ! ».

Je lui réponds très poliment que, en gros, mon mur est dévoué à mon actualité d'auteur et c'est tout. « Salaud j'achèterai plus jamais tes livres ! ». Remarque le passage du vouvoiement au tutoiement.

 

Ce genre de conneries m'est arrivé une ou deux fois et j'ai appris qu'il existait une option « empêcher mes amis de publier sur mon mur ». Ouf...

 

Il reste quand même de légers inconvénients. De temps en temps, tu reçois un message super chelou du style : « JE SAIS OU TU HABITES. JE CONNAIS TON NUMERO DE TELEPHONE. JE TE FAIS L'AMOUR A TRAVERS TES ROMANS. NOUS SOMMES FAITS L'UN POUR L'AUTRE. APPELLE-MOI AU 06... ». Là tu fais « ignorer cette personne »...

Ou : « je vous désire depuis que j'ai lu la scène de sexe p. 255 de tel roman, car je suis convaincu que vous parlez de vous dans cette scène, je viendrai vous rencontrer lors de votre prochaine dédicace, je porterai un foulard bleu. ». Enfin, moins marrant : « Je vais te buter sale petit con, pistonné, merde de chien en boîte, t'as sucé qui pour réussir teupu ? ».

 

Mais bon. Y'a des tas de lecteurs sympas qui se contentent de suivre ton actualité, aussi.

 

 

 

 

C'était tout ce que j'avais à dire au sujet de Facebook. Vous voilà prévenus.

 

 

 

Une question ?
Envie de partager ? (ton argent, ton corps... non je déconne)
Retrouve Stoni sur Facebook

 

 

 

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 13:55

 

 


 

 

 

 

 

Ha ! Quand je pense que certains accusent mon blog d’être « égotiste », tandis que je consacre mon temps libre à informer les auteurs perdus dans le monde maléfique de l’édition !

 

Bon, m’ayant bien assez ouvert le cul en une seule phrase, passons aux choses sérieuses.

 

 

Voici un message reçu il y a quelques temps déjà (publié avec l’accord de l’auteur et synthétisé par mes soins).

 

 

Mon cher et vénérable Stoni,

 

Je me sens aussi énergique qu’un bulot, en ce jour maudit où je prends l’audacieuse initiative de t'écrire.

En tant que grande lectrice de ton blog, je requiers ton avis franc et éclairé.

 

J’ai envoyé une petite dizaine de manuscrits à des éditeurs, voilà plusieurs mois. Après avoir reçu quelques refus, enfin, j’ai un appel !

C’était il y a quinze jours. Un directeur littéraire de chez XXXX Editions (censuré pour le blog, mais un poids-lourd de l’édition française) me téléphone : il a adoré mon roman et il va le recommander au comité de lecture.

Evidemment, je suis toute jouasse.

Depuis, aucune nouvelle. Jusqu’à ce matin : j’ouvre ma boîte aux lettres et y récolte mon manuscrit retourné par ce monsieur, assorti d’un courrier qui attribue tous les mérites au roman… magnifique, jouissif, novateur, enfin tu vois… mais le comité de lecture n’a pas suivi l'avis de ce directeur littéraire et le texte est refusé.

 

Je viens te prendre la tête pour en parler avec quelqu’un de l’intérieur, car je suis fort égarée.

Que dois-je faire ? Rappeler l’éditeur pour le remercier ?

Continuer à envoyer des manuscrits ? Ou bien abandonner ?

 

Pourquoi une telle cruauté ? Pourquoi m’avoir donné des faux espoirs ?

 

Je ne sais plus où j’en suis.

 

Avant de te quitter, je tiens à préciser que tu es l’être le plus intelligent du monde et, j’ose poser LA question, que ferions-nous sans toi ?

 

Amitiés,

Souad

 

 

Bon, d’accord, la dernière phrase du message je l’ai un petit peu modifiée (j’ai rajouté quelques virgules).

 

 

 

 

 

La réponse de Stoni, ici, maintenant, tout de suite, now !

 

 

Selon moi, notre amie Souad s’est confrontée à deux problèmes : primo son ignorance complète du rôle et du fonctionnement d’un comité de lecture, deuzio son ignorance complète de la psychologie (pourtant, ma foi, fort basique) d’un éditeur (ou directeur littéraire, ou directeur de collection, ou tout ce que vous voulez…).

 

 

 

 

 

 

LE COMITE DE LECTURE DANS TON CUL !

 

 

Dans un premier temps, expliquons ce qu’est exactement un comité de lecture.

 

Un comité de lecture regroupe une dizaine de mecs payés pour examiner des manuscrits après une première sélection opérée par des lecteurs rémunérés. Ensemble ils délibèrent pour choisir ceux que l’on va éditer ou pas.

 

Le comité de lecture est la petite exception culturelle des éditeurs qui veulent se distinguer (exemple : la Blanche chez Gallimard est soi-disant tributaire de la validation d’un comité de lecture… soi-disant, hein…).

En l'absence de comité de lecture, c’est l’éditeur, ou le directeur de collection, qui choisit les manuscrits. Parfois il doit obtenir l’accord de son patron ou d’un directeur commercial, mais à la base, c’est lui qui drive son truc, si j’ose dire.

 

Le rôle du comité de lecture serait de soumettre ce genre de choix à un collège de décideurs éclairés, pour éviter les boulettes.

 

En réalité, le comité de lecture est une vile fourberie inventée par des gens qui n’ont pas envie de se casser le cul.

Le fait qu’il y ait plusieurs lecteurs répartit les tâches (« euh je prends deux manuscrits pour la semaine et le petit nouveau il prendra le reste, c’est-à-dire les quinze qui attendent depuis onze mois… »), répartit les responsabilités (« les Mémoires de Mickey Mouse c’est pas moi qui les ai soutenus, c’est Jean-Mi ! ») et ça fait style chez nous on est trop soudés et trop en travail d’équipe (« la culture d’entreprise, Antoine G. il kiffe ! »).

 

En réalité toujours, vous imaginez bien que le manuscrit écrit par Oussama Ben Laden, où il révèle qu’il n’est pas mort mais que c’est son frère jumeau caché qui a été éliminé par les Américains, ben il passera pas par un comité de lecture…

 

Le comité de lecture est donc une tradition honorifique qui, comme toutes les traditions honorifiques, est surtout là pour faire joli mais qui ne sert pas à grand-chose.

 

Lorsqu’un éditeur vous dit « je vais recommander votre roman au comité de lecture », ça veut dire qu’il n’a pas un véritable pouvoir de décision et qu’il s’abrite derrière cette excuse pour, implicitement, vous faire comprendre « euh mon coco je suis pas sûr qu’on va pouvoir te signer, là… ».

 

Vous allez me dire : pourquoi l’éditeur prévient-il l’auteur de la recommandation du manuscrit pour le comité de lecture, s’il n’est sûr de rien ?

 

Nous abordons là le deuxième problème rencontré par Souad.

 

 

 

 

UN EDITEUR ET PARIS HILTON SE SITUENT SUR LE MEME PLAN

D’UN POINT DE VUE PSYCHOLOGIQUE

 

(ET ENCORE PARIS HILTON EST VACHEMENT PLUS MARRANTE)

 

(SI SI JE VOUS JURE UNE FOIS JE L’AI RENCONTREE)

 

 

paris-hilton.jpg

 

 

Vous avez affaire à un éditeur ?

Vous déduisez alors être en relation avec un être expérimenté, professionnel, intelligent et cultivé ?

 

Que nenni !

 

Vous venez de vous coltiner un bobo parisien superficiel et arriéré : et c’est ce mec-là qui est décisionnaire de votre carrière littéraire !

 

 

 

 

ATTENTION N°1 !

IL EXISTE DES EDITEURS HUMAINS, PROFESSIONNELS, INTELLIGENTS ET CULTIVES.

 

SACHEZ SEULEMENT QU’ILS SONT EN INFIME MINORITE.

 

 

 

ATTENTION N°2 !

 

LE PASSAGE QUI SUIT PEUT HEURTER LA SENSIBILITE DES PERSONNES TRAVAILLANT DANS L’EDITION.

 

SI VOUS TRAVAILLEZ DANS L’EDITION JE VOUS RECOMMANDE DE NE PAS LIRE CET ARTICLE.

 

 

 

 

Je vais vous dire ce que je pense de la mésaventure de notre amie Souad.

Le directeur littéraire qui l’a recontactée pour lui dire « ah mais votre roman est magnifique je le recommande de ce pas au comité de lecture ! » a agi de façon totalement anti-professionnelle.

 

Je considère qu’un éditeur ne doit jamais appeler un auteur avant d’être fixé sur le sort d’un manuscrit.

 

Les mecs qui s’amusent à téléphoner aux auteurs pour leur fournir de ce genre de fausses joies sont désespérants, inhumains et n’agissent pas en professionnels de l’édition. Mon jugement est arrêté, personne ne me fera changer d’avis à ce sujet.

 

Mais, voilà, ça n'a pas empêché l’éditeur de Souad de se comporter de la sorte. Pourquoi ?

 

Nous allons retracer tout ce qui est arrivé à l’éditeur qui a appelé Souad depuis la réception du manuscrit, pour mieux comprendre son comportement.

 

L’éditeur qui a appelé Souad est né en 1962 dans une famille de la bourgeoisie parisienne. En 1980, il passe un bac littéraire mention bien.

Non je déconne.

 

A onze heures du matin, un vendredi, notre homme arrive dans les locaux de sa maison d’édition (heure d’arrivée normale pour un parisien – et encore je dirais que c'est un petit lève-tôt celui-là !), à Saint-Germain-des-Prés.

Toute une pile de manuscrits, assortis de leur fiche de lecture, l'attend. Oh là là, que de travail ! L'éditeur est consterné et d'ores et déjà harassé. Il compulse les manuscrits en lisant trois lignes au hasard et décrète : « De la merde... de la merde... de la merde... ».

Et puis, d'un coup, il tombe sur le manuscrit de Souad, qui tient la route. Pire encore : il est pas mal du tout ! Chose tellement rare que notre éditeur se tape un orgasme littéraire au milieu de son bureau. MON DIEU MAIS C'EST MAGNIFIQUE. QUARANTE-SIX ANS DANS LE METIER JAMAIS VU CA !

Si l'éditeur était un être rationnel, relié à l'ordre de la production comme nous autres pauvres prolétaires, il suivrait la procédure de sa boîte : recommander le manuscrit au comité de lecture. Mais il attendrait d'avoir le retour du comité pour informer Souad. Si c'est positif, voilà, il l'informerait de la bonne nouvelle en lui faisant une propa (proposition). En cas de réponse négative, il pourrait l'appeler, si ça lui chante, afin de lui dire que son manuscrit est de qualité et qu'elle doit continuer à écrire et tout et tout.

 

Sauf que. Sauf que voilà.

L'éditeur décroche son téléphone. Avec ses petits doigts boudinés moites de sueur, il compose le numéro de Souad.

- Allô ?

- Bonjour vous êtes Souad ?

- Euh oui ??

- Ecoutez je suis monsieur le directeur littéraire, j'ai lu votre manuscrit et je l'ai trop kiffé ! Ça le fait meeeec !

(le prénom de Souad influence l'éditeur à emprunter « un langage des banlieues ». il souhaite se faire comprendre)

- Ah c'est vrai ????

Souad est sens dessus dessous, la pauvre !

- Mais oui vingt-cinq ans dans le métier jamais vu ça ! Comme vous êtes douée ! Et voilà que je te fais plein de compliments à plus en pouvoir.

- Aaah ! s'extasie Souad, ce qui est bien normal.

- Bon je vais recommander votre manuscrit au comité de lecture ! Parce qu'on est plusieurs à décider vous comprenez ! Mais je vais tout faire pour soutenir votre roman, vous pouvez me croire !

- Oh merci c'est trop bien !

- Attendez quelques semaines, je vous tiens au courant !

- Merci merci merci !

- Mais de rien ! Au revoir.

Et fin de communication.

 

En dix minutes trente-deux secondes, ce mec vient de foutre la vie de Souad en l'air.

 

Je vous rassure : il ne s'en rend pas compte.

 

L'éditeur vit dans un autre monde. L'éditeur ne s'inscrit pas dans votre réalité quotidienne.

 

La réalité quotidienne de l'éditeur, c'est ça. L'éditeur est un gros con de bobo parisien, incapable d'écrire, qui vit en parasite sur le talent des autres. En plus, cette semaine, il a de gros soucis. Sa femme est en voyage d'affaire, aussi voulait-il en profiter pour rencontrer sa maîtresse. Mais le chien de sa maîtresse est tombé malade. Le rendez-vous tombe à l'eau ! Trop dommage ! L'éditeur voulait emmener sa maîtresse à la petite sauterie organisée par Pierre Assouline au Flore, samedi soir ! Ça fait trop chier ! L'éditeur est dans tous ses états. Il en a même des flatulences, c'est dire. Un dégât des eaux s'est déclaré dans son appartement parisien (à Bastille ou, plus populaire, à Ménilmontant – il se sent très de gauche quand il vit au milieu de ce qu'il croit être des pauvres).

Bref, rien ne va plus.

 

J'exagère un peu, mais quand on a affaire à des gens de l'édition, bien souvent, le niveau ne plane pas plus haut que ça... Ce sont des bourgeois inconscients. Rien d'autre.

 

De fait, le manuscrit de la petite Souad, ça lui ouvre de nouveaux horizons, à notre éditeur, ça lui troue le cul un max ! Faut se mettre à sa place ! Il passe sa vie à faire éditer des amis d'amis. Et là, pour une fois, il débusque un manuscrit assez bon, envoyé par la poste par une obscure petite prolétaire que personne ne connait. Aurait-il déniché la perle rare ? Et vu le prénom de la jeune fille, il s'agit probablement d'une jeune des cités ! Il se sent en mission humanitaire, le gars. Trop le bourgeois qui va aider les jeunes des banlieues !

Il en peut plus. Il se laisse déborder par son enthousiasme et commet la faute professionnelle d'appeler Souad (même si pour lui ce n'en est pas une).

 

En tout cas, Souad, ça lui fait une belle jambe, cette histoire !

Ce con d'éditeur n'a même pas les couilles de la rappeler pour lui donner la « décision » du comité de lecture, une fois qu'il la connait... Non, avec tout le courage que l'on reconnaît ordinairement à sa classe sociale, il lui envoie un courrier par la poste. Le comble de l'inélégance !

 

 

Néanmoins, pour Souad, l'aventure a deux intérêts.

Ça lui fait comprendre que son manuscrit tient la route un minimum. Sinon, le directeur littéraire d'une grande maison d'édition ne l'aurait certainement pas rappelée...

Et ça la dépucèle de l'édition. Première humiliation. Il en viendra d'autres, pas de doute...

 

 

 

CONCLUSION

 

 

J'ai conseillé à Souad d'envoyer un petit courrier bien chiadé de remerciement à l'éditeur, et de demander des adresses de confrères qui pourraient être intéressés par sa prose.

Dans ces cas-là, il faut songer à soi-même et à rien d'autre. On s'en fout d'être faux-cul. Le truc c'est d'avoir des noms pour envoyer le manuscrit. Ça peut toujours servir.

 

Souad a une chance sur deux d'obtenir une réponse. Il faut toujours essayer.

Cela dit, si ça la fait trop chier rien ne l'oblige à se fendre de ce petit courrier hypocrite...

 

Le truc à ne pas faire : rappeler l'éditeur pour l'insulter. Croyez-moi, ça ne sert à rien. Et l'édition est le plus petit des microcosmes : vous avez trop de chances de recroiser ce mec à l'avenir, dans une autre maison, à un poste beaucoup plus important...

 

Donc, on encaisse et on relève la tête.

On continue à envoyer ses manuscrits.

Nous sommes des auteurs, nous sommes les meilleurs, nous sommes les plus doués.

 

Camarade auteur, ton mantra sera : fuck the rest of the world, blow me and eat my shit.

 

 

 

PS : tu peux aussi relire l'article A l'aide un éditeur m'a rappelé !

 

 

 

 

Une question ?
Envie de partager ? (ton argent, ton corps... non je déconne)
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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 10:42

 

 

 

Amis lecteurs qui cherchez un éditeur !

 

Toujours dans la lignée « ne vous faites pas avoir, ce n’est pas un vrai éditeur sérieux », après mon article sur l’Harmattan, je vous invite à consulter les investigations menées par mon confrère Ludovic.

 

Car Ludovic a parcouru un voyage au bout de l’enfer en s’infiltrant chez  « Les Nouveaux Auteurs" !

 

Par ordre chronologique, lire :

 

 

Les Nouveaux Auteurs

 

Les Nouveaux Auteurs (suite)

 

Les Nouveaux Auteurs : la saga continue !

 

 

 

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 16:26

 


 

 

Camarade lecteur, nous allons aujourd'hui aborder un point parmi les plus infâmes du monde de l'écrit : les faux éditeurs à compte d'éditeur mais en fait c'est plutôt du compte d'auteur.

 

Eh oui. C'est fâcheux, mais ça est.

 

 

J'ai mentionné le nom de l'éditeur le plus célèbre à pratiquer cette ignominie dans le titre de mon article et ne le répéterai pas (pour des raisons juridiques évidentes, car on ne peut plus s'exprimer dans ce pays c'est une honte).

Appelons donc cet éditeur : le Toto.

 

Un lecteur de ce blog m'a alarmé sur le Toto et sa nocivité potentielle auprès des auteurs aspirant à l'édition. J'ai ensuite pu me procurer, très facilement, le « contrat d'édition » que propose le Toto aux pauvres gens qu'il compte dévorer tout cru (un vrai Stoni en mode infiltré !!).

 

 

 

Ami lecteur, comme tout bon écrivain non édité que tu es, tu cherches une maison pour faire imprimer ta prose.

Et comme souvent, tu envoies ton roman (ou tes poésies, ou ton essai) à un soi-disant éditeur à compte d'éditeur : le Toto.

Étonnamment, tu reçois très vite une réponse et elle est positive. Tu es super content !

 

Sauf que.

 

Sauf que voilà, c'est, une fois de plus, une super arnaque.

Bienvenue dans le monde terrifiant de l'édition à compte d'éditeur mais c'est pas non plus du compte d'éditeur, en fait c'est plutôt du compte d'auteur.

 

 

Mettons les points sur les i, puisque nous sommes dans le domaine de l'écriture.

 

Chez le Toto, le fonctionnement est simple.

 

Le Toto ne te donne pas d'à-valoir.

 

Cela dit, le Toto ne te demande pas non plus du fric pour « financer les frais d'édition » de ton roman - donc ce ne serait pas de l'édition à compte d'auteur.

 

 

 

Comme le Toto est finaud, il prétend « jouer un rôle important dans l'édition française » avec une place envieuse dans le classement des éditeurs par chiffre d'affaires (bon, il est pas dans le Top 50 non plus, mais toi tu te dis, c'est pas mal quand même). Le Toto possèderait des dizaines de milliers de titres dans son « catalogue ». Tu es tout impressionné.

Le Toto s'enorgueillit également d'avoir édité les premières œuvres de maints auteurs ultra connus. Déjà, si le Toto n'a édité que « les premières œuvres » de ces dits auteurs ultra connus, ça devrait te mettre la puce à l'oreille, mais passons.

Le Toto possède même ses propres librairies, un truc de ouf.

 

Alors toi tu te dis, putain, mais c'est le contrat du siècle !

 

 

Mais quelle est la réalité, derrière ce mirage ?

 

La voici. Le Toto est surtout connu pour être l'éditeur des universitaires qui voudraient bien faire publier leurs travaux (mémoires, thèses, ouvrages divers et variés) mais qui ne peuvent pas passer par un éditeur professionnel. De ce fait, ces gens-là éditent chez le Toto.

Le problème, c'est que le Toto ne se limite pas « aux sciences humaines » (soit, le mémoire de Master I de Julien Dupont sur la métempsychose au IIIème siècle avant JC), mais qu'il souhaite aussi « faire de la littérature » (soit, cramer vos droits sur votre œuvre jusqu'à la fin de votre vie).

 

 

 

 

Comme d'habitude, j'explique tout.

 

 

 

 

 

 

 

Chez le Toto, c'est toi qui te tapes tout le boulot !

 

 

 

Problème n° 1 : tu vas à la Fnac et y'a pas un seul livre du Toto en rayon. Bizarre...

 

Problème n° 2 : le Toto t'envoie très vite un contrat d'édition (chose super étrange, mais tu ne le réalises pas encore). Le courrier d'accompagnement commence bien :

 

« Nous avons le plaisir de vous informer que le manuscrit que vous nous avez envoyé a été retenu pour la publication dans la collection : roman érotique. »

 

Ouh là là, t'es jouasse !

 

Le courrier poursuit :

 

« Nous vous invitons maintenant à nous fournir votre document sous la forme d'un prêt-à-clicher, c'est-à-dire une mise en page de votre ouvrage selon les normes fournies ci-contre. »

 

Diantre, mais de quoi s'agit-il donc ? Comme tu n'y connais rien au monde de l'édition, tu crois que c'est normal.

 

Alors tu découvres quatre pages intitulées « CONSEILS PRATIQUES AUX AUTEURS POUR L'ELABORATION D'UN PRET-A-CLICHER ».

En gros, les mecs te demandent de faire toi-même la correction, la mise en page, bref, tout le travail éditorial que doit normalement faire un éditeur.

 

Tout est prévu. Le format de la page au millimètre près, la pagination, les pages de garde, la mise en forme du texte (avec la police, les règles de ponctuation), les notes, la couverture, la quatrième de couverture, etc.

 

Mais toi, camarade auteur, tu n'es ni correcteur ni préparateur éditorial. La correction et la prépa, c'est un véritable métier qui ne s'apprend pas comme ça.

Dans un cadre normal d'édition, c'est à l'éditeur de faire accomplir ce boulot par des spécialistes.

Et là, tu dois le faire tout seul.

 

Le bouquet, c'est que le Toto te propose bien de le faire lui-même mais monnayant rémunération !

 

« Un test orthographique et typographique (sur une dizaine de pages) est effectué par nos soins sur chaque prêt-à-clicher. Lorsqu'une relecture complète du document est jugée nécessaire, celle-ci est à la charge de l'auteur (une possibilité de relecture par le Toto est possible sur devis). »

 

Sur devis ? Putain les gars c'est des garagistes ma parole !

 

Le pire reste encore à venir.

 

 

 

 

 

Chez le Toto, tu dois acheter 50 exemplaires de ton livre !

 

 

 

Fête du slip !

 

Chez un éditeur sérieux, professionnel et normal, on te donne gracieusement 50 livres, t'as rien à payer, c'est ce qu'on appelle les « exemplaires d'auteur ».

 

Mais chez le Toto, on se distingue !

 

Le truc est annoncé dès le courrier d'accompagnement (standardisé, bien sûr) glissé dans l'enveloppe du contrat d'édition :

 

« Dans des domaines particulièrement difficiles, comme notamment les secteurs littérature, poésie et théâtre, il vous sera parfois demandé de prendre en charge l'achat de 50 exemplaires de votre ouvrage avec une remise de 30 %. »

 

Note la remise de 30 %, quand je te disais que c'étaient de vrais garagistes ces types-là.

 

En page 4 du « contrat » (qui justement fait quatre pages au total, tu parles d'un contrat – un vrai contrat d'édition en fait au moins dix !), il est bel et bien stipulé :

 

« Achat de 50 exemplaires (-30 %) à régler en cours de fabrication. »

 

Sachant que le tirage initial est « 100/200 ou 300 exemplaires » (autant dire que dalle – voir mon article sur le tirage), ça va, avec cinquante ventes d'assurées par l'auteur lui-même, le Toto ne prend pas trop de risques financiers !

 

 

Le Toto, ou comment te faire enculer en toute maestria par des prétendus éditeurs qui ne font rien d'autre, en réalité, que du compte d'auteur.

 

 

A ce stade, camarade lecteur, retiens une bonne fois pour toutes :

 

UN VRAI CONTRAT D'EDITION A COMPTE D'EDITEUR N'IMPLIQUE AUCUN INVESTISSEMENT FINANCIER DE LA PART DE L'AUTEUR, QUE CE SOIT EN ARGENT OU EN COMMANDE DE LIVRES !

 

Quand un auteur traite avec un vrai éditeur, c'est l'éditeur qui lui donne du fric (à-valoir) ! Et personne d'autre !

 

Un éditeur qui ne vous rémunère pas n'est pas un éditeur !

 

C'est clair ?

 

 

Voir mon article sur un vrai contrat d'édition professionnel :

http://stoni1983.over-blog.com/article-au-secours-je-vais-signer-un-contrat-d-edition-ou-t-es-grave-dans-la-merde-51103947.html

 

 

 

 

 

 

 

Chez le Toto, t'as autant de distribution

que du compte d'auteur (c'est-à-dire aucune).

 

 

Eh oui, le Toto se distribue lui-même, donc autant te le dire, ton roman sera (peut-être) en rayon dans les trois librairies revendiquées par le Toto à Paris, et nulle par ailleurs : bon, en gros, ton livre sera introuvable, quoi.

 

 

Voir mon article sur l'importance de la distribution.

 

 

 

 

 

 

 

Un coup de gueule personnel de Stoni !!

 

 

Je vais te dire un truc, camarade lecteur, les clampins du genre le Toto ou tous les éditeurs à compte d'auteur, ça me fout hors de moi.

 

Ces gens profitent manifestement des auteurs aspirant à l'édition et qui n'y connaissent en rien, en leur soutirant leur argent, mais cela, ce n'est pas encore le plus grave.

 

Ces prétendus « éditeurs », qui croient péter avec la clique germanopratine, alors qu'ils ne connaissent, eux non plus, ni rien ni personne dans le vrai milieu, te crament ta propriété intellectuelle sur ton roman, si d'aventure tu commets l'erreur insigne de signer leurs contrats tout pourris.

 

Quand tu signes un contrat chez le Toto, tu cèdes (pour 0 € !!! un comble !) la propriété intellectuelle de ton œuvre.

Décodage : tu n'auras plus jamais le droit d'exploiter et de faire éditer ailleurs ton roman. Et même après ta mort, tes « ayant-droits » devront attendre 70 ans et des patates pour récupérer leurs droits.

 

Et ça, c'est pas rien.

 

Tu n'es plus propriétaire de ton texte, c'est le Toto et ses trois librairies à 2 francs dans le Quartier Latin qui l'est !

 

La propriété intellectuelle, c'est comme son propre corps : on ne la vend pas à n'importe qui (c'est beau ce que je dis putain).

 

 

 

 

 

 

Par conséquent, camarade lecteur, un bon conseil :

 

NE SIGNE PAS CHEZ LE TOTO (ou consorts).

 

 

 

 

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 13:58

 


 

 

Toi qui me lis sur ce blog,

Toi qui écris mais n'oses pas soumettre tes manuscrits aux éditeurs, par mésestime de toi,

Toi qui écris et qui « n'arrives pas » à éditer,

Toi qui écris et qui t'apprêtes à franchir le pas,

Toi qui n'écris pas mais qui admires les écrivains,

Toi qui « aurais voulu être un artiste »...

 

Toi, homme ou femme, adolescent, jeune, ou mature,

Qui m'envoies un message pour me dire ta réalité, ton expérience, tes déceptions, tes frustrations, tes peurs,

Toi qui me demandes des conseils.

 

Moi qui fais ce que je peux pour toi,

Je voudrais te dire.

 

Moi qui suis auteur, édité, qui ai ma petite réputation. Moi qui ai les coupures de presse, les gratifications, l'argent, le livre imprimé, le livre vendu, les tables des nouveautés dans les grandes librairies et dans les grandes chaînes culturelles, les salons, les dédicaces, et toutes ces conneries.

 

Je sais que tu crois qu'il faut avoir du talent pour être édité.

Non. Jamais. Il n'y a pas de talent, il n'y a jamais eu de talent, il n'y a jamais eu de génie littéraire non plus.

Il y a un marché, qui obéit aux lois de l'économie. Avec, tout simplement, un vendeur (l'éditeur), un producteur (l'écrivain), puis une clientèle (le lectorat).

Le vendeur fournit un certain type de produit à sa clientèle, laquelle n'achète pas n'importe quoi. La clientèle achète en fonction de ses besoins, de ses questionnements et des modes.

Le vendeur recherche des produits adéquats, ceux qui plairont à sa clientèle.

Et là-dedans, l'écrivain est une bouteille jetée à la mer.

Si l'écrivain est édité, c'est parce qu'il correspond à la demande du marché : il n'y a pas d'autre raison concrète, il n'y aura jamais une autre raison concrète, il n'y a pas de miracle.

L'auteur qui ne sera jamais édité, l'auteur qui échouera, tout du long de sa vie, à trouver l'éditeur, n'est pas un auteur raté. L'auteur qui ne sera jamais édité est un auteur qui ne s'insère pas dans le système économique du marché qu'est la littérature.

C'est ainsi.

 

Je crois qu'il y a deux types d'auteurs édités.

L'auteur « chanceux » : sans vraiment le vouloir, il a réussi à écrire un texte qui correspond aux attentes du marché.

L'auteur « opportuniste » : volontairement, il a écrit un texte qui correspond, lui aussi, aux attentes du marché.

 

L'écrivain qui n'arrive pas à éditer est « malchanceux ». Il n'est pas auteur au bon moment, à la bonne époque, au bon endroit.

Rien d'autre.

 

Je sais également que tu t'imagines bien des choses, sur mon métier, celui d'un auteur « chanceux ».

 

Moi je te réponds : peut-être n'as-tu pas raté grand-chose en restant anonyme.

 

 

Ne te figure pas que ma vie s'est vue transfigurée, parce que, un jour, j'ai été édité.

 

Non.

 

J'ai des soucis, comme toi, des problèmes, des remises en question, j'ai aussi le sentiment qu'on me prend pour un con, qu'on se fout de ma gueule, et surtout, je dois me battre, tous les jours, tout le temps, partout.

 

Mes emmerdes ont changé, mais elles sont restées là.

 

Ecrivain, c'est un métier de chien, et ça ne date pas d'hier.

Je suis payé quelques milliers d'euros pour chaque roman écrit. Quelques milliers d'euros ne faisant pas vivre, j'ai un emploi salarié à côté. Oui, mes romans sont là, dans les librairies, oui, des gens les achètent.

Sinon, je me bats contre mes éditeurs, tout en essayant de compromettre avec eux, car, crois-moi, changer de maison tous les ans, ce n'est pas une sinécure.

Je me bats pour que mes romans soient acceptés sans trop de modifications, je me bats pour imposer mes thématiques, et pas celles que mes éditeurs voudraient bien me voir « développer ». Je me bats pour que ces mêmes éditeurs fassent correctement leur boulot. Penses-tu que je sois reçu comme un prince, chez mon éditeur ? Non. Je suis un nom dans un catalogue. Rien de plus.

L'autre jour, j'ai lu, par hasard, une anecdote révélatrice. L'auteur Marie Cardinal expliquait qu'elle avait dû quitter une maison d'édition parce qu'on « l'avait échangée contre un autre auteur ». Bien entendu, au ton qu'elle prenait, ça se sentait qu'elle n'avait pas apprécié le geste.

Voilà. L'écrivain est une entrée dans un catalogue que l'on peut, potentiellement, transférer, pour s'en débarrasser.

Trouves-tu cela gratifiant ?

Je ne suis pas une célébrité, je ne sais guère si j'en deviendrais une un jour, et ne t'en fais pas, on me le fait comprendre. Même si mes chiffres de vente sont très honnêtes, on sait me rappeler, tacitement ou explicitement, que d'autres vendent davantage.

J'essuie le dédain des certains journalistes, de critiques. Et les vois parfois revenir la queue entre les jambes, le compliment au coin des lèvres, au moment où ils sont bien obligés de le faire. Je me tape la condescendance à peine dissimulée de ces drôles de gens qui organisent des salons du livre, comme je suis jeune, comme je suis pauvre, comme je ne suis pas une star.

Vexations, humiliations, insultes, crachats.

 

Alors, oui, il y a des choses qui sont agréables.

Ecrire, tomber amoureux de ses personnages, vivre, de longs mois, à leur côté, les construire, les fortifier, les lancer à l'assaut du monde, après les avoir préparés pour cela. Les voir prendre chair dans la conception d'autrui, parce que je suis lu, parce qu'ils sont diffusés et livrés à autant de gens qu'il y a de lecteurs, critiques, journalistes...

Lire la bonne critique, c'est, je l'avoue, très agréable.

Lire la mauvaise, beaucoup moins.

Il y aussi les retours des lecteurs. Les messages, les courriers, que l'on reçoit. « Bonjour, je voulais vous dire que j'ai lu votre livre et que c'est le meilleur roman que j'ai lu de toute ma vie ! ». Les encouragements. Les gens qui vous disent « Vous m'avez redonné confiance en moi. » Les gens qui, tout simplement, vous écrivent : « Merci pour ces heures de lecture qui sont passées trop vite. »

 

Mais, sincèrement, il n'y a pas que ça.

 

Il y a tout le reste.

 

Toi qui me lis, ne l'oublie pas, ne l'oublie jamais.

 

 

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 11:37

 

 

 

 

  Maintenant, camarade lecteur, que tu sais tout sur la rémunération d’un auteur, tu pourras apprécier à sa juste valeur cette anecdote.

 

Ok, les gens croient que les auteurs gagnent correctement leur vie (genre un SMIC tous les mois : si seulement !).

 

Ok, tu leur expliques que non, ça ne se passe pas comme ça, nous ne sommes pas salariés, etc.

 

Normalement, ton interlocuteur est censé comprendre, à ce stade : « les auteurs gagnent bien mal leur vie et c’est pour ça qu’ils ont souvent une activité connexe. »

 

Normalement.

 

Mais non.

 

 

 

Là intervient l’histoire du médecin généraliste (et c’est pas une blague, même si ça fait début de blague de Toto).

 

 

 

 

Mon médecin généraliste, je le connais depuis que je suis tout petit. Genre, il m’a vu grandir et tout. Je le kiffe trop ce mec.

 

Sauf qu’il part en vacances, de temps en temps.

 

L’autre jour j’appelle pour prendre rendez-vous et le répondeur me dit qu’il s’est cassé en congés. Aaah non.

 

Du coup je dois me rabattre sur l’autre gus qui partage son cabinet (et en même temps voir le remboursement de la Sécu me passer sous le nez – comme si c’était ma faute si mon médecin généraliste déclaré part à Punta Cana !).

 

J’arrive au rendez-vous. L’autre médecin, meskin, il fait pitié, il est tout gris et il a l’air déprimé et tout.

Il me demande ce qui m’amène.

- Ben en fait je voudrais des trucs pour dormir, je dors pas.

- Pourquoi ne dormez-vous pas ?

- Sûrement parce que je suis stressé.

 Le mec a l’air super concerné et inquiet.

Du coup je précise :

- Non mais ne vous faites pas de mouron, je vais bien, mais en ce moment je travaille BEAUCOUP, et je crois que je sature, ça fait super longtemps que je me suis pas arrêté, donc je dors pas. C’est pas plus grave que ça.

 - Vous travaillez beaucoup beaucoup ?

 - Ouais, de onze à treize heures par jour.

 - Mais vous faites quoi comme métier ?

 Et là, spontanément, je dis ce qu’il ne faut JAMAIS dire à un médecin : écrivain.

Le type décille. Blanchit.

Encore perdu une occasion de fermer ma gueule.

La dernière fois que j’avais sorti ça à un toubib, le mec m’avait cuisiné pour savoir si, par hasard, je n’étais pas drogué ou alcoolique…

 - Vous passez onze heures par jour à écrire ?

 - Euh, non, mais en fait je suis aussi salarié à côté et…

 C’est parti pour s’embourber un quart d'heure durant dans la description de mon quotidien. Pourtant, c’est pas compliqué : UN JOB POUR MANGER ET MON JOB D’ECRIVAIN. Voilà, ma journée est coupée en deux.

Je lui dis, tout ça.

 - Mais pourquoi vous avez besoin d’un emploi salarié ? Vous ne gagnez pas votre vie avec vos écrits ?

 Consternation, quand tu me tiens !

 - Wallah ça non !

 - Mais alors c’est votre hobby, l’écriture, et vous n’êtes pas édité ?

 - Euh, si, je le suis. Mais c’est très dur de gagner sa vie quand on est auteur, il faut vraiment vendre beaucoup de livres…

 - Combien ?

 - Je sais pas, trente mille, quarante mille… Et puis ça impliquerait qu’on écrive un livre par an à peu près, et comme on est pas des machines…

 - Vous avez du mal à vous faire connaître, c’est ça ?

 Oh putain. Il a rien compris.

Et il est à deux doigts de verser une larme sur le pauvre petit écrivain raté qu’il me croit être.

 - Non, c’est pas ça, mais même quelqu’un d’assez connu aura du mal à gagner assez de…

 - Mais vous êtes sûr que vous ne vous faites pas avoir par votre éditeur ?

 - Ah non, ça j’en suis sûr…

 - C’est terrible quand même ! J’espère que vous réussirez à vous faire connaître, un jour.

 Style super apitoyé, le type.

Il commence à m’énerver.

 - Vous avez la CMU ?

 - Quoi ?

 - Vous devriez prendre la CMU.

 - Mais j’ai une mutuelle, regardez je…

 Je lui sors ma carte de mutuelle. Peine perdue.

 - Mais vous devriez prendre la CMU, plutôt qu’une mutuelle ! Tous les soins sont gratuits, la CMU a été conçue exactement pour des gens dans votre situation précaire. Vous avez un domicile fixe ?

 J’éclate d’un rire nerveux.

 - Euh, écoutez, je crois qu’on s’est mal compris. J’ai des revenus, pas énormément d’accord, mais j’ai un salaire, et je vis avec quelqu’un, donc ne vous inquiétez pas, je ne suis pas à la rue, tout va bien…

 - Je vais vous donner des antidépresseurs remboursés par la Sécurité Sociale.

 - J’ai pas besoin d’antidépresseurs ! Tout ce que je voudrais, c’est des somnifères, rien d’autre !

 - Enfin, vous traversez une phase difficile, vos livres ne se vendent pas et…

 - Mais si mes livres se vendent ! que je m’écrie (je suis très susceptible à ce sujet).

 Le gars adopte une mine interdite, qui signifie « oh le pauvre petit miséreux, quel déni il fait ».

 - Je vais vous donner des adresses de pharmacies où acheter des médicaments beaucoup moins cher qu’ailleurs. Vous n’êtes pas dépendant aux drogues ou à l’alcool ?

 Je secoue la tête et ne dis plus rien.

Dans le genre dialogue de sourds…

J’empoche une ordonnance inutile pour des médicaments que je ne prendrais pas, accepte les brochures sur la CMU et les allocations sociales, et prends la porte, résigné.

 

Cet épisode magnifique vous était envoyé depuis les tréfonds de ma praxis littéraire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 14:19

 

 


 

Cher lecteur, c'est avec honte et réticence que je te livre, aujourd'hui, l'un des aspects les moins glorieux du métier d'auteur.

 

Je risque de t'inspirer du dégoût et de la déception. Mais, c'est ainsi, je suis ici pour te dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. Hyperréalisme radical. Hélas.

 

Je vais te parler de jalousie, de médisances et de concurrence entre auteurs.

Ainsi vont les choses. Nous sommes, comme diraient les Daft Punk, human after all (c'est-à-dire, humains après tout).

 

Être auteur, c'est évoluer parmi ses confrères, pour le meilleur et pour le pire.

Au fil du temps, des années, des parutions, des compagnonnages se créent. Tu fraies avec untel, parce que tu l'as rencontré dans un salon, ou parce que tu as apprécié son livre, ou parce qu'il a apprécié le tien. On se rencontre, on se donne de nos nouvelles, on échange des courriels, on se conseille, on bavasse, on se plaint, et, bien entendu, on taille.

Je ne connais aucun être humain qui ne taille pas. Même Gandhi ça lui est arrivé, une fois. Et Karl Marx il a écrit des bouquins juste pour tailler des mecs, je te raconte même pas...

On taille donc les éditeurs, les journalistes, mais aussi les confrères. Ça balance, les potins, les rumeurs, les machins, les trucs, les « il a dit que », les « il a fait ça »...

 

Nous les auteurs, nous partageons tous la même tare.

Nous avons chacun un Mec Qui Vend Mieux Que Moi.

 

Au début, c'était juste un Mec Que J'aime Pas. On l'aimait pas, quoi. En dehors de ses chiffres de vente. Pour des raisons sociologiques et dialectiques longuement étayées. Nous avions toutes les bonnes raisons du monde de le mépriser. Avec, dans l'ordre décroissant de gravité : il est pistonné, il ne sait pas écrire, il s'est fait rewriter son roman, il est con, il est sexiste, il est raciste, il est trop grand, il est trop petit, il est de droite, de gauche, il est ci, il est ça.

On le prenait de haut. Avec les confrères amis, on ricanait sur son compte, on se disait « ha ha il va se planter ce con, pour son prochain livre ». On s'en donnait à cœur joie, pour être honnête.

Et puis, un jour, il devient un Mec Qui Vend Mieux Que Moi. Pourquoi ? Ben parce qu'il vend mieux que toi.

Il vend mieux que toi, ok, et il y en a plein d'autres qui vendent mieux que toi. Il y a toujours un gus qui vend mieux que toi. Mais le problème avec le Mec Qui Vend Mieux Que Moi, c'est que tu le connais et que tu pouvais pas le blairer. Qui plus est, fut un temps, tu l'as méprisé. Et là, patatras. Il vend mieux que toi, et dans les mêmes conditions. Même genre d'éditeur, même circuit de distribution, même tirage initial. Ou bien, pire encore, il vend mieux que toi alors que tu es chez un gros éditeur et lui chez un plus petit. La honte.

Je te laisse imaginer ce qu'on ressent quand le Mec Qui Vend Mieux Que Moi a écrit un bouquin qui ressemble salement au nôtre.

 

Tu vas me dire, lecteur, qu'est-ce vous en avez à foutre, vous les auteurs, des Mecs Qui Vendent Mieux Que Vous ? Vous avez pénétré le monde très fermé de l'édition, vous n'avez plus rien à prouver, vous avez votre lectorat, et tout et tout.

Ben ouais.

Ben non.

Nous avons affaire là à une tradition. Le plus ignoble, c'est d'être assez con pour marcher dedans. Human after all. Super cons après tout. On est pas plus intelligents, pas plus honorables que la moyenne.

 

Tu apprends donc que le Mec Qui Vend Mieux Que Moi a bastonné ton chiffre de vente. Ça te fout le moral à zéro. Tu retrouves tous tes petits arguments médisants, soigneusement dressés par le passé. Les copains écrivains vont dans ton sens. « Je suis sûr que c'est des conneries, il Vend Pas Mieux Que Toi. Tu déconnes ? Impossible. C'est de l'intox. » Tu te raccroches à cette idée : c'est de l'intox. Du mytho.

Et puis, les preuves s'accumulent. C'est pas de l'intox. C'est du béton, putain. Tu t'es fait laminer. Par un Mec que J'aimais pas. Devenu désormais un Mec Qui Vend Mieux Que Moi (tu suis ?).

Déprime. Questionnement existentiel.

J'arrête d'écrire. Je plaque tout.

Non, merde, faut pas déconner. Je reprends l'écriture.

Vacuité de l'existence. Vanité des hommes. Quels pauvres enfoirés, nous autres les « artistes ». Putains d'égos de merde. Qui a la plus grosse, qui est le plus fort, qui pisse le plus loin... On se déteste, dans ces moments-là.

Les copains écrivains sont solidaires. D'ailleurs, toi-même tu diras la même chose, quand ils devront affronter, ou ré-affronter, leurs propres Mecs Qui Vendent Mieux Que Moi. « S'il vend mieux que toi, c'est parce qu'il a commandé deux mille exemplaires à compte d'auteur ! » Sympa. Charmant. Ça te touche, leurs efforts. Mais tu sais bien que ce n'est pas vrai.

Il faudra, quoi qu'il en soit, t'en remettre.

Tu redresses le menton. Tu bombes le torse. Tu passes le cap.

De toute façon, ça va se calmer, cette histoire de record de ventes. Non mais sans déconner, c'était un petit phénomène de librairie, mais le Mec Qui Vend Mieux Que Moi va forcément retomber dans l'oubli. Et vite. Très vite s'il vous plaît.

Sauf que ça dure. Ça prend de l'ampleur. Tu vois son nom partout.

Connard.

Les copains changent d'arguments. « Forcément que ça se vend mieux, c'est de la merde. » Oui je sais. « Les gens achètent de la merde. C'est vieux comme le monde. Toi, tu mènes un vrai travail d'auteur. Forcément, tu vends moins. » Oui oui oui. « N'empêche que tu vends moins, mais t'as davantage de reconnaissance critique. » Mmh mmh. « Tu es dans la sélection de tel prix littéraire. Pas lui ! » Certes. « Tu as la reconnaissance de tout le milieu, et tu le sais. » Ok.

On broie du noir. On hait notre putain de métier. On hait tout le monde.

 

Un jour, j'avais consolé un copain terrassé par un Mec Qui Vend Mieux Que Moi. Ça me faisait chier, de le voir comme ça et tout. C'est un bon auteur. Réputé. Il a été sélectionné pour tel prix littéraire... Non, sérieusement, je faisais ce que je pouvais pour lui redonner goût à la littérature. Ok, je suis pas la meilleure personne pour ça. Mais j'essayais, quand même.

On a retravaillé son nouveau manuscrit, pour le motiver. Ça lui avait coûté, cette histoire. Il en aurait chialé, je le savais.

Voilà la seule chose avantageuse, avec les Mecs Qui Vendent Mieux Que Nous. Ça fait naître une sorte de compassion amicale extra forte, un truc puissant à éprouver.

Nous étions bras dessus bras dessous, mon ami et moi.

- Je n'arrive pas à le croire, soupira-t-il. Quand même... Cinq mille de plus que moi ? C'est pas possible. C'est vraiment pas possible. C'est un cauchemar. N'importe qui d'autre, ça ne m'aurait pas gêné. Mais PAS LUI.

C'est ça, la marque distinctive du Mec Qui Vend Mieux Que Moi. C'est le genre de type qui nous fait aussitôt dire : « n'importe qui d'autre, mais PAS LUI ! ».

Je lui ai répondu :

- Ben, tu sais, dis-toi bien que toi aussi, t'es le Mec Qui Vend Mieux Que Moi d'un autre auteur. On est tous le Mec Qui Vend Mieux Que Moi de quelqu'un.

- Ah oui ?

- On est toujours le connard d'un autre, je veux dire.

- Enfin, dis-le, c'est un gros con et il le mérite pas, non ?

- Ben, ouais. Mais c'est comme ça, je crois.

 

Il y a un autre truc que je crois : être écrivain, c'est moche, parfois.

 

 

 

 

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 13:13

 


 

Il y a quelques semaines, je t'enseignais, ami lecteur, tous les secrets du tirage d'un roman, de la rémunération perçue par l'auteur, ainsi que le baromètre Stoni des ventes de premier roman.

 

Je concluais cet article en précisant qu'il est difficile pour l'auteur de connaître le chiffre exact de ses ventes, et parfois cela est impossible.

Et là, je dois te parler du distributeur / diffuseur.

 

 

 

 

Le distributeur, qu'est-ce que c'est ?

 

Quand un éditeur te fait signer un contrat d'édition, s'en suit un long travail de préparation éditoriale qui aboutira (si tout se passe bien) à l'impression du roman.

Ok. Mais après, ton roman, il faut le stocker et le refourguer dans les librairies. Et c'est là qu'intervient le distributeur.

 

Les choses se passent à peu près comme ça.

 

Tu signes ton Bon A Tirer (aka « B.A.T. » dans le milieu), la version définitive de ton roman tel qu'il sera imprimé. Normalement, plus personne n'a le droit d'y retoucher, désormais. Et si toi, l'auteur, tu veux changer des trucs, t'es censé payer une petite somme fixe par correction apportée.

C'est normal. Cette dernière clause, prévue dans le contrat d'édition, protège l'éditeur de l'auteur chiant et tatillon qui veut changer plein de trucs en dernière minute. Le problème, c'est que ça peut retarder l'impression, et ça fout le bordel.

Bref, tu donnes ton BAT signé à ton éditeur. Dans la moitié des cas, celui-ci n'en a rien à branler de ta signature, étant donné qu'il a déjà apporté ses propres modifications de dernière minute sans t'en parler (genre un point d'exclamation à la place d'un point d'interrogation, ou une phrase qui a mystérieusement disparu, etc.). Eh oui, c'est comme ça.

L'éditeur transmet le BAT à son imprimeur. Celui-ci imprime le roman selon le tirage convenu.

Après quoi, l'imprimeur se retrouve avec deux mille exemplaires du roman.

Il ne va pas les renvoyer à l'éditeur, qui sera dans l'impossibilité de les stocker dans ses bureaux germanopratins. L'imprimeur livre le stock dans les dépôts du distributeur.

Le boulot du distributeur est logistique. Il possède en général un énorme entrepôt, avec des mecs qui conduisent des chariots élévateurs et tout. Dans cet hangar, il y a plein de romans. Le distributeur fait livrer les bouquins aux centrales d'achats, aux libraires, et à l'éditeur, qui commande plusieurs centaines de volumes pour les services de presse (et quelques dizaines pour l'auteur, ce qu'on appelle les « exemplaires d'auteur », fournis gratuitement c'est bien la moindre des choses).

 

Couramment, le distributeur possède un organe de diffusion.

La diffusion, dans l'édition, c'est l'aspect commercial. Des gus nommés « les représentants » (alias « les repré »), avant même l'impression du roman, sont chargés de démarcher les libraires pour que ceux-ci commandent le bouquin.

Durant le travail de préparation éditoriale, l'auteur est invité à rencontrer les représentants afin que ceux-ci le connaissent et soient tout contents de fréquenter le gratin de la littérature française.

Après quoi, les représentants sillonnent les librairies de France avec leur catalogue.

Face aux libraires, ça se déroule de la sorte :

- Voici mon nouveau catalogue, j'ai plein de titres super croustillants à vous proposer !

- Oh oh ! Voyons voir ça.

- Alors là nous avons le nouveau Stoni, c'est tout à fait graveleux et subversif.

- Je vous en commande dix, dans ce cas !

- Adjugé vendu ! Passons à la suite...

 

Le truc qu'il faut savoir sur le distributeur, c'est qu'il travaille pour des dizaines d'éditeurs à la fois.

 

En France, un bon distributeur est en fait une filiale d'un géant de l'édition.

Exemples : Volumen pour la Martinière-Seuil, Hachette Livre Distribution pour Hachette, Sodis pour Gallimard, etc.

Ces entreprises s'occupent donc de distribuer les bouquins de leur société mère.

Mais elles sous-traitent aussi leurs services à des éditeurs « indépendants » (et là on se rend compte que, malgré les beaux discours, un éditeur n'est JAMAIS indépendant, puisqu'il fait forcément sous-traiter chez la filiale d'un concurrent).

Pour le distributeur-filiale, cette activité de sous-traitant a deux intérêts.

Premier intérêt : le fric. Plus tu bosses, plus t'es rentable (enfin, si tout est bien organisé).

Deuxième intérêt : la veille littéraire. En s'occupant d'autres éditeurs, la Sodis de Gallimard, par exemple, va être en connaissance de tout ce qui se fait ailleurs, qu'est-ce qui se vend bien, faire remonter l'information à Gallimard, lequel pourra ainsi piquer des auteurs chez de petits éditeurs. N'est-ce pas magnifique ?

 

Avant de signer un contrat d'édition, tu dois absolument savoir qui est le distributeur de l'éditeur. Un bon distributeur = une bonne visibilité dans les librairies = tu as potentiellement plus de chances de faire une vente honorable.

Les petits éditeurs distribués par eux-mêmes : NON. Tu seras dans trois librairies à tout casser et ça sert à rien.

Les petits éditeurs distribués par Limousin Distribution : NON. Idem.

 

 

A lire : ma liste des bons distributeurs


 

Bon, le désavantage avec l'éditeur « indépendant » distribué par une grosse filiale, c'est que si tu es en inimitié avec la maison mère, le distributeur peut recevoir des consignes et flinguer la vente de ton roman. Par exemple : tu as publié chez Hachette et ça s'est super mal passé. Tu t'es engueulé avec ton éditeur, ça a été un cataclysme. Du coup tu t'es barré et tu vas chez un autre éditeur, mais il est distribué par Hachette. Ton ancien éditeur est mis au courant. Revanchard, il appelle Hachette Distribution et ordonne : « Le bouquin de ce petit connard, vous vous démerdez pour que personne ne le commande et que ce soit un bide. Ha ha ha ! (rire machiavélique) »

Ce genre de chose reste heureusement TRES RARE, mais ça arrive.

Mieux vaut être prévenu.

 

 

N'oublions pas que les services du distributeur ne sont pas gratuits (surtout quand il s'agit d'une grosse boîte super classe qui se la pète à fond). Il se fait payer en ponctionnant un pourcentage non négligeable sur la vente du bouquin : entre dix et trente pour-cent.

 

 

 

Quel rapport avec les ventes de mon roman ?

 

Si tu es finaud tu as déjà deviné !

 

Option A. Tu es chez un éditeur « indépendant » (donc qui fait sous-traiter la distribution ailleurs) : la logistique lui échappe complètement. Il n'a pas les chiffres de ventes avant un bon moment, et d'ailleurs rien n'oblige le distributeur à lui les fournir... Les gros distributeurs qui se la pètent pratiquent une politique de terrorisme à l'égard de leurs clients indépendants. Genre « Vous êtes distribués par Hachette, alors estimez-vous heureux et fermez vos gueules ! ».

Sans compter qu'il existe une tonne d'intermédiaires, d'un point de vue financier. Le librairie achète le roman commandé, le distributeur le lui livre, puis le libraire vend le livre, puis le distributeur rembourse sa part au libraire, etc, etc, etc. Tout le monde se paie à soixante jours, dans ce bordel. Avec des libraires géants comme la Fnac, vu qu'il y a plein de couches (succursales / région / groupe), c'est encore plus long.

Si tu connais tes chiffres de vente six mois après la parution, c'est super. Mais franchement ce sera difficile.

 

Option B. Tu es chez un éditeur qui se « distribue lui-même ». La logistique ne lui échappe pas complètement. Après, il faut savoir si ton directeur de collection est bien vu par la maison et a accès aux comptes de la filiale. Cela dit, ce sera toujours aussi long pour connaître les chiffres, pour les raisons d'intermédiaires, de circuit, de délais, dont j'ai parlé plus haut.

 

Alors, oui c'est la merde.

Mais c'est pas tout.

 

 

 

Pourquoi un éditeur n'aime pas parler des ventes à son auteur

 

SAUF SI TU TOMBES SUR UN MEC HONNETE ET HUMAIN, ton éditeur va renâcler dès que tu le questionneras sur les ventes.

Pourquoi ? Parce que, probablement, il te doit du pognon.

Ou bien il ne te doit pas de pognon, mais il n'a pas envie que tu prennes la grosse tête et que tu te la pètes. Un bon indien est un indien mort. Un bon auteur est un auteur sans prétentions...

Et comprends bien une chose fondamentale dans l'édition, ami auteur : ton éditeur DETESTE TE FILER DU FRIC.

C'est comme ça. C'est viscéral.

 

Légalement, il est néanmoins obligé de te fournir un relevé de comptes à peu près un an après la parution de ton bouquin.

Ce qui risque de se passer : l'éditeur te refile une feuille pleine de chiffres auxquels tu comprends RIEN. C'est illisible. Mais le truc que tu as compris, c'est que tout en bas, sur la dernière ligne, c'est écrit en gros : montant dû à l'auteur : 4 €.

Génial !

Tu te renseignes auprès de tes amis éditeurs / écrivains et leur montres le papelard. Les mecs ricanent et te disent : « Ha ha ha, il a pas envie de te payer ce con ! Bienvenue au club. »

Et voilà.

 

Si tu as du temps à perdre, tu vas entamer une longue bataille à coups de lettres recommandées, mises en demeure, tu vas recourir aux syndicats de gens de lettres, et à la fin, toujours que dalle (sauf peut-être un nouveau chèque de 100 € : chanmé !).

 

Ça se passe comma ça, chez McDonald's !

 

 

 

 

Edistat : l'arnaque ultime

 

Au terme de ce long article, tu auras compris que SEUL LE DISTRIBUTEUR CONNAIT EXACTEMENT LES CHIFFRES DE VENTES, et personne d'autre.

Ces chiffres sont donc calculés de façon extrêmement complexe. Surtout, ils constituent un véritable secret d'Etat.

 

Alors franchement, les sites de comptabilisation des ventes comme Edistat, laisse-moi te dire que c'est de la grosse connerie.

Déjà, ils calculent à partir de statistiques. Les statistiques, on a vu ce que ça donnait au premier tour des élections présidentielles de 2002 !

Ensuite, crois-moi, aucun gros distributeur ne permettrait qu'on connaisse ses ventes effectivement réalisées. PERSONNE N' A AUCUN INTERET A CA.

Edistat, c'est super pour faire raquer les auteurs qui ont envie de savoir à combien leur livre se vend (et ils se tromperont), ou à combien le livre de tel connard qu'ils ne peuvent pas s'encadrer se vend, etc...

 

 

Je t'en supplie, ami lecteur, ne donne pas un centime à ces viles malfaiteurs !

 

 

 

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