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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 15:16

 

 

 

 


editeur telephone


 

Suite des articles :


L'aventure de ton manuscrit dans une maison d'édition (ou : le critère de sélection, c'est la nature de la partouze) 


 A l'aide, un éditeur m'a rappelé ! (ou : c'est là où les emmerdes ont commencé)






Retrouvons notre ami Oussamo Bonladon, auteur du manuscrit Le Grand roman champêtre.


Dans la quiétude de son bunker, Oussamo reçoit un appel sur son téléphone portable. Nous savons qu'il a inondé la France de son manuscrit, visant une foultitude de maisons d'édition.

Oussamo empoigne son téléphone. L'indicatif du numéro entrant sur l'écran est celui de Paris.

Que diable !


- Allô ?

- Bonjour j'aimerais parler à Monsieur Oussamo Bonladon.

- Oui c'est moi, bonjour monsieur !

- Je suis Monsieur l'Editeur, j'ai reçu votre manuscrit. Mon petit Oussamo, j'aimerais vous éditer ! Si vous êtes toujours à la recherche d'un éditeur, évidemment !

- Bien sûr !

- Vous n'avez pas eu d'autres retours ?


Maintenant, Oussamo a pris du grade.

Il sait qu'il faut répondre :


- Oui j'en ai eu quelques uns... Mais je reste libre comme l'air. Ces propositions ne correspondent pas tout à fait à ce que je cherche.

- Oh oh ! Puis-je savoir qui vous a contacté ?

- Rien de très important... Mais parlons plutôt de vous !

- Ecoutez mon petit Oussamo, je veux vous faire une « propa » !

Monsieur l'Editeur étant un minimum sérieux, il enchaîne aussi vite :

- Je verrais bien votre roman dans telle collection. Le tirage que je vous propose est de X exemplaires. La parution en librairie serait prévue à tel moment. Je vous offre un à-valoir de X euros. Il y a des retouches à faire, bien entendu...

Si Monsieur l'Editeur est un brin baratineur – ce qui arrive souvent – il ajoutera ensuite :

- Vous savez, je suis en très bonnes relations avec Machin Poche, pour les parutions en poche, donc vous avez de fortes chances de toucher un peu plus d'argent d'ici un an ou deux... Je connais aussi Bidule, qui pourrait être intéressé par une adaptation audiovisuelle (ce qui veut dire un film ou un téléfilm)...

Ces dernière promesses, Oussamo le découvrira bien trop vite, n'ont pas d'autres consistances que celles d'appâter ce jeune auteur inexpérimenté et ô combien influençable.



Pour l'auteur débutant qui attend fébrilement son premier contrat d'édition, c'est l'instant euphorique de son existence.


Laissez-moi casser votre trip : UNE PROMESSE ORALE DE CONTRAT D'EDITION NE SIGNIFIE PAS QUE VOTRE LIVRE SERA EDITE !


A ce moment-là, vous êtes certes sur la bonne voie.

Mais vous n'êtes sûr de rien tant que vous n'avez pas signé ledit contrat – et encore, même dans ce cas-là, c'est pas gagné.


Dans un premier temps, il vous faut rencontrer l'éditeur.

Ce qu'il doit vous proposer lors du premier contact téléphonique, s'il est sérieux.

- Mon petit Oussamo, nous devrions nous voir pour discuter de tout ça !

- Oui oui...

Là, Oussamo commence à être bien emmerdé. Parce qu'Oussamo n'habite pas à Paris, ni dans la banlieue parisienne.

Notre homme se calfeutrant en Afghanistan, il s'interroge sur «  mais qui va payer le prix du billet d'avion ??? ».

- J'ai vu que vous habitiez en Afghanistan, Oussamo... C'est bien loin, dites donc ! Vous avez l'occasion de venir à Paris prochainement ?

- Euh, oui... Je crois... Enfin j'en suis sûr...

- Tant mieux ! J'ai hâte de faire votre connaissance !


Si vous avez la possibilité de vous rendre vite à ce premier rendez-vous, ne traînez pas.

Moins l'éditeur aura le temps de changer d'avis – et de vous oublier, et de découvrir un autre talent – mieux cela vaut pour votre petite personne.

Malheureusement, le coût de votre déplacement ne sera pas pris en charge par l'éditeur. Rares sont les éditeurs professionnels, humains et dotés d'assez de compassion pour vous le proposer spontanément.


Pendant ce temps, l'éditeur ne perd pas le nord.

- Dites-moi Oussamo, vous comptez écrire d'autres livres ou c'était juste une œuvre isolée ?

Question piège.

La plupart des éditeurs se méfient des auteurs de « one shot ». En gros, ils ne veulent pas éditer le mec qui n'écrira qu'un seul livre dans sa vie puis c'est marre. Si vous entrez dans leur ligne éditoriale, les éditeurs attendent que vous pondiez régulièrement des petits bouquins au poil pour leurs affaires. Techniquement, ça ne veut pas dire que vous avez trouvé un employeur à vie. L'éditeur risque fort de refuser votre prochain manuscrit, au cas où il accepterait le premier. Pourquoi ? Parce que le deuxième ne lui plaît pas. Et c'est comme ça. Vos ventes, bonnes ou mauvaises, n'auront aucune influence sur cette future décision.

Quoi qu'il en soit, l'éditeur part du principe que vous êtes un robot et que vous allez forcément lui fournir une grande œuvre littéraire conforme à ses exigences, à l'avenir. Il risque d'être sacrément déçu – et vous aussi. Mais telle est sa façon de réfléchir.

A cette question, si vous souhaitez vraiment être édité, répondez :

- Je ne peux pas envisager ma vie sans écrire. Bien sûr, je compte écrire d'autres livres. J'en ai même déjà un nouveau à l'ouvrage...

Inutile de préciser que vous n'êtes pas censé dire la vérité...


Si tout se passe bien, au terme de votre conversation téléphonique, l'éditeur doit vous donner ses coordonnées complètes. Je les répète une nouvelle fois : numéro de téléphone fixe, numéro de portable, email personnel.

S'il n'a pas le réflexe de le faire, vous devez impérativement les lui réclamer. S'il refuse, ça sent très mauvais pour la carrière de votre manuscrit dans sa maison d'édition...





Les choses à faire avant une première rencontre avec l'éditeur.

 

 

A lire absolument, mon article : comment repérer un éditeur pourri ?

 


 

Tapez son nom sur google et cherchez tout ce qui a été écrit à son sujet. Vous trouverez parfois des témoignages d'auteurs sur leur travail avec lui. Les critiques très très négatives – on en trouve – sauront vous mettre au parfum...

Il ne faut pas non plus trop extrapoler à partir des ces témoignages. Les auteurs sont souvent des gens imbuvables avec qui il est très difficile de travailler – et vice versa. L'intérêt de vous documenter de la sorte est surtout de savoir à quoi vous en tenir. Si vous lisez : « Trucmuche du Seuil m'a brisé, ce gros fils de pute a complètement bousillé mon roman, je ne l'ai pas reconnu quand il est sorti en librairie, je le hais, je compte me suicider », armez-vous de méfiance, de prudence et calculez le moindre de vos pas...


Sur le site web de l'éditeur, jetez un coup d'œil aux auteurs de son catalogue.


S'il s'agit d'une petite maison d'édition, je vous conseille vivement de consulter les comptes sociaux de l'entreprise sur societe.com. Un exemple ici. Vous n'y connaissez rien en comptabilité ? Demandez l'avis du comptable de votre boulot, ou de n'importe qui d'un peu versé dans les chiffres. L'intérêt de la chose, c'est de voir si votre potentiel éditeur ne va pas déposer le bilan dans les mois à venir... Bien sûr, les résultats d'un petit éditeur ne seront jamais mirobolants. Malgré tout, le chiffre d'affaires est une chose qu'il faut connaître.

Sur ce même site, vérifiez les noms des dirigeants. Histoire de savoir si votre interlocuteur est un homme de paille agissant au nom d'une éminence grise...

Enfin, achetez les statuts de l'entreprise. Pourquoi ? Pour identifier les associés. C'est-à-dire, qui exactement a investi du fric dans la maison d'édition. On en apprend parfois de belles, vous pouvez me croire. Vous pourrez aussi trouver quelques petits trucs intéressants : on a des fois les salaires...


Il vaut mieux ne pas trop parler à l'éditeur de vos enquêtes privées de statuts, d'associés et de comptes sociaux, évidemment...


Ensuite, préparez toute une liste de questions.



La première rencontre avec l'éditeur.



Vous ne signerez pas le contrat au cours de cette rencontre inaugurale.

Si néanmoins l'éditeur vous propose la signature, NE LE FAITES PAS. Demandez une copie du contrat pour le lire à tête reposée à la maison. IL NE FAUT JAMAIS SIGNER UN CONTRAT D'EDITION SANS AVOIR PRIS LE TEMPS DE L'ANALYSER SOUS TOUTES SES COUTURES AUPARAVANT !

Mais j'y reviendrai plus tard.


Quel est l'intérêt de cette première rencontre ?

Faire connaissance, tout simplement.


Vous, vous avez plein de questions à poser. Les plus importantes sont celles concernant les corrections à apporter sur le manuscrit.

Eh oui, on ne publiera pas votre livre tel quel. Il y a forcément des choses à changer. Donc, renseignez-vous. S'il s'agit de réécrire la moitié du livre, c'est la moindre des choses que vous soyez au courant, et que vous soyez d'accord...


Vous voulez aussi estimer la bête. Si l'éditeur vous semble dingue, malfaisant, vicieux, ou n'importe quoi d'autre... remettez sérieusement en question votre volonté de travailler avec ce mec.


L'éditeur, de son côté, a exactement les mêmes motivations. Il veut estimer la bête – vous. Histoire de vérifier si vous avez vos deux bras. Si vous tenez la route. Et par curiosité, mater la tronche que vous avez.

Si ça peut vous rassurer, il faut vraiment être braque pour refroidir un éditeur. Il en a vu d'autres, vous savez. Des pires que vous. C'est obligé. Quand vous connaîtrez d'autres auteurs, vous comprendrez mieux ce que j'insinue.

Ne vous sentez pas obligé de faire des efforts vestimentaires... Soyez vous-même. Présentez-vous de la manière où vous êtes le plus à l'aise. L'allure de votre tee-shirt n'a aucune importance (sauf s'il est imprimé des mots : « FUCK ALL THE EDITORS OF THE WORLD ! »).


Au cours de cette rencontre, demandez poliment un contrat type, afin de pouvoir étudier la proposition de l'éditeur.


S'il regimbe à vous le donner... commencez à vous dire qu'il ne vous éditera pas.


Vous allez protester : « Mais pourquoi ce mec m'aurait appelé, me ferait venir dans son bureau, s'il ne veut pas me faire signer de contrat ? C'est impossible ! » Moi, je vous répondrais que ce n'est pas impossible car justement c'est possible. Un éditeur, ça s'emmerde. Un éditeur, ça a des coups de tête, des lubies. Un éditeur, ça peut être quelqu'un de super con. Il est tout à fait capable de vous avoir fait déplacer pour discuter une heure avec vous, puis de vous oublier.

Quand, deux semaines plus tard, à l'article du suicide, vous lui passerez un coup de fil :

- Euh, j'attendais de vos nouvelles ?

Il pourra joyeusement vous annoncer :

- Oh, Oussamo ! Comme c'est dommage, je n'ai pas eu le temps de finaliser votre contrat ! Laissez-moi encore deux mois, vous voulez bien ?

Et vous n'entendrez plus jamais parler de lui.


Justement, ce qui vous intéresse, c'est la signature du contrat.

Normalement, l'éditeur n'a aucune raison de faire traînasser la chose. Celui qui vous endort en prétendant qu'il n'a pas le temps, qu'il ne peut pas encore, gnagnagna... vous feriez mieux de l'oublier et de continuer à envoyer vos manuscrits ailleurs.


Pourquoi la signature du contrat d'édition est-elle si essentielle ?


Il y a deux bonnes raisons à ça :


- C'est un contrat qui oblige l'éditeur à éditer et diffuser votre roman (et qui vous oblige à lui remettre le manuscrit final), contrat qui, s'il n'est pas respecté, se transformera en litige : le contentieux sera du ressort du tribunal de commerce ou du conseil des prud'hommes.



- Le contrat signifie pognon. Quand vous signez, l'éditeur vous paie. Du moment qu'il vous a donné du fric – même une somme misérable – l'éditeur a tout intérêt à éditer votre œuvre.


L'idéal est de repartir de votre premier entretien avec votre contrat type, ou le contrat à votre nom MAIS PAS ENCORE SIGNE.





L'étude du contrat.


Un contrat d'édition est généralement une quinzaine de pages incompréhensibles, dont le message est pourtant simple : vous vous faites grave enculer.


Parmi ces lignes au jargon administratif, judiciaire, commercial, etc... il est dit en gros que vous allez être payé une misère, que vos droits d'auteurs sur votre œuvre seront une misère, que vous êtes un caca et qu'on se demande d'ailleurs pourquoi une maison d'édition a la condescendance d'éditer votre machin infâme.


Autant vous dire que vous avez intérêt à négocier la chose en méchant homme d'affaires roublard, cupide et tatillon.


Si vous avez du pognon de côté, allez voir un avocat spécialisé dans le droit de la propriété intellectuelle, littéraire et artistique.

Bon, je vous préviens, la plupart sont nazes de chez nazes. Mais c'est mieux que rien. Le bonhomme jettera un coup d'œil sur le contrat et vous signalera les clauses dangereuses pour vous (et il n'y a que ça).

La note d'honoraires pourra facilement grimper à plusieurs centaines d'euros...

Son boulot, c'est de vous expliquer les phrases sibyllines et de vous suggérer les modifications à apporter.


Un auteur, même débutant, même inconnu, est tout à fait en droit d'exiger des modifications sur son contrat d'édition.


L'éditeur, s'il est un minimum professionnel, ne le prendra pas mal. Au contraire, il vous trouvera drôlement compétent et sera tout impressionné.


Dans le florilège des insanités des contrats d'édition, voici les points les plus sinistres, sur lesquels votre attention doit redoubler.


Prix de la cession. Droits d'auteur. C'est un pourcentage sur le prix public hors taxes du bouquin. S'il est situé en dessous de 6 %, c'est vraiment du foutage de gueule ! Minimum 7 % ! 8 %, correct mais radin. Au-delà, validez.

Vous verrez qu'en général le pourcentage est progressif, par tranches d'exemplaires vendus. Plus vous vendez d'exemplaires, plus vous touchez. Fixez impérativement un nombre de ventes maximum pour la plus haute tranche. On ne sait jamais, vous avez peut-être écrit le nouveau Harry Potter. Et ça la fout mal de toucher que 12 % sur trois millions d'exemplaires vendus.

Si vous dépassez le nombre de ventes de la plus haute tranche, vous n'aurez qu'à renégocier votre contrat.

Le contrat prévoit normalement un pourcentage unique pour les poches, qui est ridicule (genre entre 4 et 6 %). Cela s'appliquera si votre livre est, plus tard, édité en poche. Là, y'a pas grand-chose à faire. C'est comme ça, vous toucherez que dalle ou presque.


Droit d'exclusivité ou de préférence. REFUSEZ ABSOLUMENT CETTE CLAUSE.

Je vous explique.

La clause de préférence vous oblige à faire éditer vos X prochains romans chez l'éditeur, et pas ailleurs. Problème : si l'éditeur refuse le manuscrit, vous ne pourrez plus rien en faire ! C'est du vol, c'est honteux, c'est abusif, c'est lamentable, mais c'est une tradition.

Demandez le retrait de ce pacte.


Provision pour retour sur le compte d'auteur. Vous allez voir c'est goûteux.

Les retours, ce sont les exemplaires que les libraires ne vendront pas. Au bout d'un moment, ils les renvoient à l'entreprise qui s'occupe de distribuer et diffuser votre livre. Et là, avec cette clause, c'est vous qui devez financer les invendus ! On vous prend du fric sur votre compte d'auteur ! C'est la fête du slip totale ! Si le bouquin ne se vend pas, c'est pas de votre faute, c'est l'éditeur qui a mal fait son boulot. Demandez le retrait de cette chose infâme, honte de l'humanité.


Les choses à rajouter. Exigez un droit de regard sur la couverture, la quatrième de couverture et le titre définitif de l'ouvrage. Ça la foutrait mal que votre livre s'appelle d'un coup « GROSSE PARTOUZE CHEZ LES UNIJAMBISTES ! » avec une photo super trash en couv, et qu'en quatrième de couv (le truc qu'il y a derrière le livre) on vous décrive comme un acteur de porno proxénète encarté à l'UMP. Sérieusement, vous risquez d'avoir de mauvaises surprises.

En outre, demandez la possibilité de récupérer vos exemplaires en cas de pilonnage. Le pilonnage, c'est merveilleux. Quand le bouquin ne se vend pas, il coûte de l'argent à l'éditeur, pour financer le stock. Ben ouais, faut bien les foutre quelque part les deux mille exemplaires de votre chef d'œuvre. Et l'éditeur il paye l'entrepôt. Alors, il veut tout faire détruire. C'est ça, le pilonnage (parfois il a une autre utilité mais cela ne nous concerne pas à cette étape).

Je considère qu'un auteur a la prérogative fondamentale de récupérer ses exemplaires (ou le maximum d'exemplaires) avant pilonnage. Si vous avez envie de vous construire un igloo avec, vous avez le droit, bordel de con ! Par contre, vous devrez payer chaque exemplaire. Donc fixez un prix dans le contrat (genre inférieur à 25 % du prix public HT).


Les éléments que le contrat doit absolument comporter.

La raison sociale de la maison d'édition, les noms et adresses des signataires, le délai qu'a l'éditeur pour éditer ET DIFFUSER votre livre, le montant de votre à-valoir, le prix de la cession (droits d'auteur, le pourcentage dont on a parlé).

J'en oublie sûrement, je les rajouterai à l'occasion.


La négociation, faites-la en douceur. Présentez vos arguments avec humour. Faites passer vos exigences de droits de regard pour de la curiosité sur le travail éditorial. Essayez d'être ferme, mais courtois.

Ne soyez surtout pas sur la défensive, et encore moins agressif...


La signature du contrat.


Soit vous retournez voir l'éditeur (et les frais de déplacement seront toujours pour votre pomme), soit il vous envoie le contrat signé par la poste, pour que vous le gribouilliez à votre tour et le lui retourniez.


A ce moment-là, l'éditeur doit impérativement vous remettre le chèque de votre à-valoir.


VIVE LE FRIC !!!!


Bon, soyons honnêtes. Vous serez payé une misère.

Pour un premier roman, les tirages tourneront autour de mille à trois milles exemplaires à tout casser. Ce qui correspond à un à-valoir de mille à deux mille euros.

Quand on reste dans ce genre de sommes ridicules, demandez à ce qu'il vous soit versé en une seule fois – en faisant pleurer dans les chaumières sur le remboursement de votre crédit revolving destiné à acheter un berceau pour le petit orphelin que vous avez trouvé entre deux poubelles et que vous avez adopté.

Faut pas déconner, mille balles, ils vont pas te les verser en quarante mille fois.

Si l'à-valoir est en-deçà de mille euros, c'est du pur foutage de gueule. Faut fonder un syndicat, là.



J'ai signé mon contrat, je suis sûr d'être publié ?


FAUX !


Faux, parce qu'il y a un truc qui fout grave la merde : le manuscrit final.


Eh oui ! La tradition veut que dans le contrat, il soit question d'un manuscrit final. Qu'est-ce que c'est ? C'est votre manuscrit corrigé et retouché selon les exigences de l'éditeur.

Ces corrections peuvent passer du simple au triple. L'éditeur est en droit de vous demander de réécrire entièrement votre livre. Ou bien, il vous demandera seulement de couper la fin de tel chapitre, de rajouter telle description.

La plupart des contrats d'édition prévoient la possibilité, pour l'éditeur, de refuser le manuscrit final. Ben ouais, ça lui a pas plu, la moitié du livre que vous avez réécrite.

Dans ce cas, il y a quand même une bonne nouvelle : vous gardez votre pognon (d'où l'importance d'être payé dès la signature du contrat) ! Vous récupérez vos droits, donc vous pouvez aller chercher l'aventure éditoriale ailleurs.


Alors, un bon conseil.

N'organisez pas de sauterie, ne claironnez pas sur tous les toits que vous allez être édité, tant que vous n'êtes pas sûr de votre coup.




 

 



Il y a encore bien d'autres choses à dire sur ce qui vous attend.


Par la suite, vous allez en voir des vertes et des pas mûres. Vous irez de désillusion en désillusion. Mais ça le fait quand même, parce que mes lecteurs, vous êtes des gens bien, vous prenez les choses de façon positive, vous êtes des battants, des durs de durs, et vous savez que l'humour et la poésie sont surdéterminants.


Si vous le permettez, j'y reviendrai dans un prochain article : Mon roman va être édité (ou comment je me suis foutu tout seul dans une merde monstrueuse).











 

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