Savoir maîtriser sa langue, c'est important
L’autre jour, j’ai reçu sur facebook un message du genre :
slt je suis entrain d'écrire un roman et je suis tomber par hasard sur votre site et sa ma appris plein de choses merci. Connaissez vous des éditeurs fiable si oui pouvez vous me dire les quels svp . Merci d'avance, Kenny
... et je me suis dit que je ne vous avais pas encore bien causé de l’importance d’une langue correcte quand on souhaite se faire éditer. J’en ai déjà parlé un peu ici, mais je me suis visiblement montré trop succinct.
En outre, il semble que certains n’aient toujours pas compris que je ne file AUCUNE ADRESSE d’éditeurs (même si je l’avais aussi précisé dans cet article…).
L’orthographe des manuscrits
Mais concentrons-nous plutôt sur notre orthographe.
Quand j’ai reçu le message de notre ami Kenny, j’ai pensé une chose : ce garçon ne sera jamais édité.
Si vous envoyez des manuscrits mal orthographiés à des éditeurs, ils ne seront pas lus. Le critère de la langue est réellement éliminatoire.
Et, pour une fois, je prendrai la défense des éditeurs !
Cela est mon avis personnel, faites-en ce que vous voudrez : un jeune « auteur » qui prétend vouloir faire éditer un roman doit absolument travailler sa langue. Je ne vous demande pas de réussir un sans faute(s ?) à la dictée de Pivot. Mais un minimum ! Sur tous les traitements de texte, il existe un correcteur d’orthographe et de grammaire. Vérifiez vos accords. N’oubliez pas les marque marqueS du pluriel, n'oubliez pas les négations... Accordez le verbe avec le putain de COD quand il est situé avant l’auxiliaire avoir. Pour moi, c’est le minimum vital.
Quand on veut écrire, il faut savoir maîtriser la langue. C’est ainsi. Un type qui ne gère pas la ponctuation, qui ne sait pas rythmer une phrase, devrait peut-être penser à faire autre chose que du roman.
Ou bien, ce type-là doit bosser et acquérir les bases du français avant de prétendre à l’édition !
Je connais les éditeurs et les lecteurs d’édition. Quand ils reçoivent un manuscrit, ils l’ouvrent au hasard et lisent deux lignes au milieu d’une page.
S’ils tombent sur ça, par exemple :
La boulangerie avait fermer depuis dix heures, alor Jacque rentra chez lui où il trouva Hélène.
Ou sur ça :
Ils ne liront pas votre manuscrit.
Dans le premier exemple, ce sont les fautes (orthographe et grammaire) qui les feront tiquer et balancer votre manuscrit dans la corbeille.
Dans le second exemple, il n’y a aucune ponctuation, c’est dégueulasse à lire, c’est dégueulasse à voir : votre livre sera voué aux géhennes de la poubelle.
Si j’étais moi-même éditeur, en lisant ce genre de phrases, je penserais avec agacement que leur auteur se fout clairement de ma gueule et j’aurais raison.
Bien sûr, vous allez me dire que tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir un bon niveau à l’école, avec les inégalités sociales et que sais-je encore.
Ok.
Moi, au lycée, je n’étais pas totalement naze en ortho-grammaire, mais je n’étais pas non plus très bon. J’avais un gros souci avec les accords et les concordances de temps. J’étais du genre à dire « si j’aurais su ». Sérieux. Mais je voulais écrire, alors j’ai longtemps travaillé dessus. Tout seul. Je vous rappelle que j’ai passé un bac techno : je n’étais pas censé avoir un niveau de malade en français.
J’ai squatté le dictionnaire, j’ai lu les pages grammaire, j’ai potassé.
Bien sûr, vous allez encore répliquer que, même si un jeune auteur a un mauvais niveau de langue (orthographe), il pourra toujours se faire corriger par quelqu’un d’autre.
Eh bien je souhaite bon courage à ce "quelqu’un d’autre" et j’espère qu’il a un meilleur niveau d’orthographe que notre ami.
C’est bien d’avoir quelqu’un qui vous corrige, mais vous devez vous-même avoir votre petit niveau de langue. Qui dit grammaire de merde, dit orthographe de merde, dit style de merde. Je suis désolé, mais c’est vrai. On ne peut pas écrire correctement dans une langue dont on n'a aucune maîtrise.
Franchement, bossez de façon à conjuguer correctement vos verbes et activez le correcteur de votre traitement de texte ! BOUGEZ VOTRE CUL BORDEL !
La correction dans l’édition
Il demeure néanmoins que les écrivains sont des êtres humains et que, comme tout le monde, nous avons des lacunes et nous faisons des fautes de langue.
Quand un auteur a signé un contrat d’édition, son manuscrit sera corrigé par quelqu’un dont c’est le boulot, avant d’être édité : un correcteur d’édition.
Ce type bosse en général en free-lance. Sa mission, c’est de récupérer votre roman et de gribouiller du rouge partout. Il corrige donc l’orthographe et la grammaire, mais traque aussi les répétitions, les trucs moches, les formulations incohérentes, les pléonasmes, j’en passe et des meilleurs.
Ça, c’est dans l’idéal.
Dans la réalité, j’ai dû corriger mon propre correcteur sur tous les romans que j’ai édités. Sachant que je ne suis pas un cador en français (j’ai un niveau d'études bac techno…).
Le correcteur avait vu des trucs, plein même, mais en avait laissé passer un certain nombre. Ces types sont loin d’être infaillibles (ils devraient pourtant l’être, c’est pour ça qu’on les paye).
Donc, si vous êtes édité : CORRIGEZ TOUJOURS VOTRE CORRECTEUR AVANT DE DONNER VOTRE ACCORD POUR L’IMPRESSION DU ROMAN !
Un roman avec des fautes, ça la fout mal. Les lecteurs profs de français adorent écrire aux maisons d’édition pour énumérer les fautes qu’ils ont trouvées dans les livres, et pire encore, adorent aller le dire aux auteurs lorsque ceux-ci sont en dédicace.
Et puis, surtout, un roman avec des fautes ça fait pas sérieux.
Quand on est édité dans un cadre normal d’édition (et pas chez un éditeur de merde), c’est donc l’éditeur qui s’occupe de la correction, via un correcteur, c’est lui qui le rémunère, et vous, vous avez juste à valider le truc avant de signer le BAT( « bon à tirer »).
Mais ça, c'est après la signature d'un contrat.
Avant, on fait un effort, merci !
Pour la route (et pour les anglophones) :
Toi aussi, viens corriger Stoni