Ça y est. Ton chef d'oeuvre est terminé. Tu es prêt à l'envoyer à moult maisons d'édition, après une (plus ou moins) longue période d'auto-corrections. T'es tout jouasse. Je comprends.
Avant la phase réjouissante des duplications chez COREP et des envois postaux qui te coûtent trois boules à chaque fois, tu dois néanmoins protéger un minimum ta prose des pilleurs d'idées qui sévissent ici et là.
Ouais, c'est mieux de le faire.
Après, je vais pas te cacher la réalité. Si jamais, par malchance, on te piquait des idées, ça serait très dur de prouver la chose. Mais bon, disons qu'il s'agit d'une sorte de petit rituel qui valide cette première version "achevée".
L'autre jour sur Facebook un lecteur du blog m'a demandé s'il fallait déposer un "brevet". Non, inutile, puisque tu n'as pas inventé la bombe atomique ni mis au point un nouveau vaccin révolutionnaire contre l'acné. Tu t'es contenté d'écrire un roman.
Pour protéger son roman, il existe plusieurs solutions.
Qui coûtent plus ou moins cher.
Je ne vous conseillerais pas celle-ci plutôt qu'une autre, je dirais simplement qu'il vous faut agir selon votre porte-monnaie.
Evidemment, il est interdit d'ouvrir le pli sinon ça fausse tout... Tu le gardes dans un coin de ton armoire cacheté.
Compte un peu moins de dix euros, selon mes souvenirs.
C'est pas le top, mais c'est mieux que rien et c'est illimité dans le temps.
Personnellement, en bon smicard-chômeur, c'est ce que je faisais.
Dans le même genre, on m'a parlé de l'envoi d'un courriel à soi-même (avec le texte en pièce jointe). Je ne suis pas certain de la valeur légale de la chose, il faudrait demander à un avocat. Mais pourquoi ne pas faire les deux : recommandé et courriel ? Là vous êtes sûr de votre coup (pour pas cher).
Genre tu paies un site pour qu'il archive ton manuscrit et atteste que c'est bien toi qui le lui as fourni à telle date et tout.
A condition que le site ne fasse pas faillite...
Inconvénient : certains sites proposent ce service pour une durée limitée (un an, deux ans). C'est un peu nul tout de même, vu que la recherche d'un éditeur va probablement durer plus longtemps...
Coût : 10 ou 20 euros selon mes sources.
C'est un moyen de preuve fiable et de qualité. La Société des Gens de Lettres propose, entre autres, ce service pour environ 10 €.
Hélas, cela est souvent limité dans le temps et comme je vous ai dit, chercher et trouver un éditeur en un an tient du miracle... Je comprends mal pourquoi un syndicat d'auteurs propose un service aussi peu adapté à la réalité de l'édition...
Le truc le plus top et qui est illimité dans le temps. Coût : environ 150 boules. Ouais. Quand même.
Mais si tu as tendance à être parano, ou si tu es riche, c'est le truc à faire car le plus sûr.
La réponse est dure, et en étonnera plus d'un : oui, ce risque existe.
Et ce qui peut te sembler contradictoire, c'est que la protection de l'oeuvre ne changera pas grand chose à l'affaire.
Je vais t'expliquer pourquoi.
Beaucoup d'auteurs arrondissent leurs fins de mois en lisant (et en sélectionnant) des manuscrits pour leurs éditeurs : on appelle cela des lecteurs d'édition.
Et, comme ils lisent vos manus, eh bien, quand ils voient un truc sympa, une bonne idée, une bonne trame, ils font ce qu'ils ne devraient pas faire : ils vous plagient.
Cela arrive, certains de mes lecteurs m'en ont déjà fait part.
Il n'y a pas grand chose à faire si, par malheur, tu es victime de ce phénomène.
Car, en général, l'auteur qui vous pique des trucs n'est pas idiot : il se contente de vous piquer des trucs, justement. Pas tout le bouquin. Juste des petits trucs.
Et là, pour prouver que ce n'est pas un hasard, ou une simple "inspiration", bon courage... Laissez tomber l'affaire.
J'appelle cela "le petit plagiat", j'ai même écrit un article dessus et quand on est édité, tout le monde y passe.
En conclusion, je te conseille toutefois de bien protéger ton oeuvre car cela pourra toujours te servir en cas de gros plagiat ou de conflit avec un éditeur.
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