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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 14:16

 

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Mon avis (négatif) sur le "coach littéraire"

 

J'ai déjà abordé ici et là la question des relectures, des corrections et tout le tintouin sur les manuscrits. Je n'avais jamais pris le temps de préciser ce que je pensais spécifiquement des gens qui se font payer pour vous "aider à écrire mieux". Les messages que j'ai échangés avec une lectrice vous donneront un bon aperçu de mon opinion à ce sujet.

 

Je reçus donc un jour le message suivant :

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Cher Stoni,

Tout d'abord merci pour ton blog, c'est très agréable de te lire et on se sent moins seul en partageant le constat qu'être écrivain ce n'est pas rose tous les jours.
Après avoir été éditée, je pense à devenir coach littéraire. Il s'agirait d'aider ceux qui le souhaitent à améliorer leur manuscrit en respectant leur texte et en leur apportant, contre une rémunération raisonnable, ce regard extérieur qu'ils recherchent pour progresser.
J'aimerais savoir ce que tu en penses.

Une fidèle lectrice.

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Voici ma réponse :

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Chère fidèle lectrice,

J'ai écrit un article qui, je pense, répondra à ta question.

http://stoni1983.over-blog.com/article-les-sites-web-participatifs-de-correction-et-relecture-de-manuscrits-116328890.html

Je suis absolument contre le fait d'exiger une rémunération pour ce genre de travail. Il y a déjà beaucoup de profiteurs qui font payer les aspirants auteurs.
C'est mon avis et vous en faites ce que vous voulez...

Je ne vois pas en quoi un "coach" peut aider n'importe qui à se faire éditer.
Ce genre d'activité n'a aucun sens, sauf si elle est bénévole.
Un peu comme si je faisais payer les articles sur mon blog...

Bien fraternellement
Stoni 1983

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Cher Stoni,

Merci pour la rapidité de ta réponse. J'ai lu avec attention le lien que tu m'as envoyé.

Si je me lançais dans cette activité, je ne ferais jamais miroiter à quelqu'un la promesse d'être édité, ce n'est pas, comme tu le sais, en mon pouvoir. Par contre après avoir écrit plusieurs romans qui ont été publiés et ont trouvé leur public, je crois être en mesure d'aider un auteur à pointer ce qui ne va pas dans son texte, les incohérences, les tics d'écriture sans éprouver l'envie de le dénaturer.
Une amie m'a demandé mon aide afin de finaliser un roman moins pour le voir publier que pour réaliser son rêve. J'ai aimé le faire gracieusement mais cela m'a pris une vingtaine d'heures.

Si je produis un travail de qualité pour un auteur qui lui permette d'améliorer notablement son texte pourquoi ne pourrais-je pas lui demander une rétribution sans passer pour une arnaqueuse ? Pourquoi cette peine-là ne mériterait-elle pas salaire ? Qu'il tente ensuite ou pas l'aventure de l'édition n'est pas de mon ressort, mais s'il le fait il aura certainement augmenté les chances de survie de son manuscrit.

Le but ne serait pas de donner à l'auteur qui m'a confié son roman mon "avis" mais de le pousser à aller au bout de lui-même. Tu dois sans doute être un grand perfectionniste, ce qui te permet de travailler jusqu'à atteindre cet idéal, mais je crois que c'est très dur pour la plupart des gens, moi compris. Certaines personnes ont besoin d'un accompagnement, d'un retour sur leur travail, tu as dû t'en rendre compte au nombre de demandes d'avis que tu reçois.

C'est vrai, il existe des sites bénévoles, je suis d'ailleurs allée y faire un tour et, franchement, je n'aimerais pas passer sous leurs fourches caudines d'autant que je ne les trouve pas très pertinents.

Tu sais, tu aurais pu, comme d'autres écrivains, écrire un livre de conseils du style de celui de Stephen King au lieu de le faire sur ton blog. Tu as la générosité de livrer ton expérience gratuitement, cela t'honore, mais pour autant Stephen King a été un précieux coach pour beaucoup d'auteurs en herbe.

Je pense que cette activité de conseiller peut être un véritable plus pour certains si elle est faite honnêtement et vendue pour ce qu'elle est. Je n'y vois dans ce cas pas d'arnaque.

Bon, ai-je un peu fait évoluer ton opinion sur le sujet ?

Amicalement.

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Chère fidèle lectrice,

Il y a quand même un gros problème dans ton projet.

Tu n'es pas éditrice, tu es auteure (ou alors je n'ai rien compris). Tu n'es pas non plus correctrice d'édition. Quelle légitimité as-tu pour "corriger" le manuscrit des autres moyennant rétribution ? En quoi es-tu capable de pousser les auteurs à aller "au bout d'eux-mêmes" ?

Ecoute, c'est histoires de coaching, je trouve ça si symptomatique de notre époque. Maintenant, il y a des "coach" pour tout (j'écris "coach" entre parenthèses car je ne supporte pas ces mots anglais issus du monde de l'entreprise, qui ne veulent rien dire, qui ne disent rien, et qui n'auront jamais rien à dire). Un "coach" pour t'habiller, pour faire du sport, pour écrire, je ne sais quoi encore. Appliquer au domaine de l'écriture, c'est tout simplement ridicule. Et sinistre. Avant, au sein d'une même branche d'activité, on s'entraidait. Ca s'appellait le syndicalisme, ou le monde associatif. Notre premier réflexe n'était pas de se demander comment tirer quelques euros des poches de nos confrères, ou de nos aspirants confrères. On s'organisait. On partageait.

Récemment sur le blog, un lecteur a posté un commentaire qui m'a fait réfléchir. " On se rend compte que la plupart des gens voient une maison d'édition comme un professeur. Avec une note, des appréciations, et tout. Pour dire si c'est bien, ce qu'il manque. Je crois que Stoni le dit suffisamment dans tout son blog : un éditeur n'est pas un professeur, il ne sait pas ce qui est bien ou pas, il en fait qu'à sa tête : il n'est pas là pour vous donner des conseils mais pour évaluer votre potentiel artistico-commercial."

Il a raison. Ces histoires de sites de correction, de sites d'évaluation, ou pire encore de "coach", reflètent exactement ce besoin puéril qu'ont les auteurs d'être notés. La littérature, ça ne se note pas. Voilà pourquoi, entre autres, je n'aime pas ces concours de nouvelles qui pullulent ici et là.

Tu écris que "je - moi Stoni - dois être d'un grand perfectionnisme, que je n'ai pas besoin qu'on me relise, mais que d'autres ont besoin d'être poussés". D'une, c'est faux, je n'ai jamais écrit que je n'avais pas besoin de relecteurs, au contraire (cf. mon article sur les relectures ). De deux, eh bien, j'ai envie de te dire que si un auteur n'a pas la motivation suffisante pour travailler son propre texte, c'est qu'il ferait peut-être mieux de conserver l'écriture comme un hobby et ne de pas songer à la publication. Que les gens se bougent le cul et bossent un peu, bordel ! C'est incroyable comme il faut vous prendre par la main, parfois !

Je ne connais pas la méthode de Stephen King, ce genre de chose ne m'intéresse pas. J'ai déjà écrit un article sur ces méthodes.

Cela dit, reconnais au moins à ces auteurs le mérite de ne faire payer que 20 € (le prix moyen d'un livre) pour leurs conseils : je doute que tu factureras cette somme pour la lecture complète d'un manuscrit.

Voilà mon opinion, après, si tu veux donc te lancer dans des entreprises de "coaching", que veux-tu que je te dise. Fais donc.

Mais je ne conseillerais à personne de gâcher son argent de la sorte.

Fraternellement
Stoni1983

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 13:14

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Vous êtes des dizaines, chaque semaine, à m’écrire car vous vous retrouvez dans cette pénible situation.

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En gros, votre histoire est la suivante :

 

Vous avez écrit un roman.

 

Vous avez envoyé vos manuscrits.

 

Un éditeur vous a rappelé pour vous proposer un contrat.

 

Vous êtes tombé sur mon article « comment repérer un mauvais éditeur ».

 

Vous avez fait passer à l’éditeur le test « de l’éditeur pourri ».

 

Le résultat est malheureusement positif.

 

Vous êtes dépité et vous ne savez plus quoi faire.

 

Vous m’écrivez que vous êtes dépité et que vous ne savez plus quoi faire.

 

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Comment Stoni peut-il t'aider, désormais ?

 

J’ai envie de vous dire : tout dépend de vos motivations.

 

Sur mon blog, mes conseils visent des auteurs de littérature adulte qui souhaitent être édités dans un cadre classique, et exister un tant soi peu dans le monde de l’édition française.

 

Les auteurs attirés par l’édition associative, ou super underground, par exemple, ne trouveront pas de bons conseils chez moi.

 

Bref, si vos ambitions sont autres, si vous ne voulez pas forcément être « un écrivain classique », si tout ce qui vous intéresse est d’obtenir un objet livre, imprimé, relié, le distribuer ou le vendre autour de vous (famille, amis), dans ce cas, pourquoi pas un éditeur pourri ?

Quoique encore, aux gens comme vous, je conseillerais plutôt l’auto-édition

 

En revanche, dans l’optique où effectivement vous écrivez de la littérature adulte, que vous souhaitez être édité dans un cadre normal, exister un tant soi peu dans l’édition française (ouais je sais je répète, mais c’est pour être sûr que vous ayez bien compris…), un éditeur qui répond aux critères de l’éditeur pourri n’est clairement pas la meilleure chose pour vous.

 

Pour vous fixer définitivement sur la qualité d’un éditeur, je dirais que les points fatidiques sont les suivants (cf. les onze tuyaux pour repérer un éditeur pourri) :

 

Un mauvais distributeur / diffuseur

 

Un tirage inférieur à 1000 exemplaires

 

Et encore une fois un mauvais distributeur / diffuseur

 

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Comme je l’ai déjà expliqué dans cet article, puis dans celui-ci, la distribution et la diffusion sont réellement le nerf de la guerre.

 

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Alors, que faire ?

 

Avec toutes ces infos en poche, la balle est dans votre camp.

 

C’est à vous de voir.

 

Vous êtes un certain nombre à m’écrire en me demandant de prendre une décision à votre place.

 

Je ne peux pas le faire. Ce n’est pas mon rôle, ni d’auteur, ni de blogueur.

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A ce stade, les seuls conseils que je puis vous donner, sont ceux-ci.

 

 

Il y a un tuyau parmi les onze que je donne dans le fameux « test du Pourrito » que vous avez tendance à négliger, alors qu’il s’agit peut-être du plus important : demander l’avis d’un libraire.

Je vous assure, il vous aidera certainement mieux que moi à prendre une décision. Mouillez-vous. Allez dans une librairie, racontez votre histoire, amenez le contrat pourquoi pas ? En général, quand on demande son avis à quelqu’un, la personne est flattée et vous avez de fortes chances pour qu’elle ne vous envoie pas balader. Faites-le. Demandez-lui ce qu’il pense du distributeur, de la structure, demandez-lui son avis sur tout !

 

Ne vous précipitez pas sur le premier contrat qu’on vous propose. Prenez le temps de réfléchir. Accordez-vous quelques semaines.

 

Faites un réel examen de vos motivations par rapport au roman que vous avez soumis, par rapport à vous-même. Que voulez-vous vous offrir ? Pourquoi écrivez-vous ?

 

 

Quoi qu’il en soit, je vous souhaite bon courage et bonne chance.

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 12:59

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J’ai reçu le message d’une fort charmante lectrice de mon blog qui – signe de son inestimable bon goût – me demanda mon avis sur les méthodes d’écriture et les ateliers d’écriture.

 

Aussi ai-je décidé de partager la réponse que je lui ai envoyée, bande de petits veinards.

Nous étudierons d’abord la question des méthodes, puis celle des ateliers.

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Les méthodes d’écriture.

 

Certains écrivains américains ont développé depuis fort longtemps des méthodes d’écriture qu’ils dispensent lors d’ateliers ou de stages.

Or, nous en sommes en France, et pour découvrir ces méthodes, nous devons nous rabattre sur les livres qui ont été édités à ce sujet (la majorité étant en anglais).

 

Mon avis sur ces méthodes : je n’en ai aucun.

 

Eh oui ! Ça vous coupe la chique, pas vrai.

 

Je n’ai jamais utilisé une méthode d’écriture. Pour être honnête, je n’avais qu’une très vague idée de l’existence de ces dites méthodes américaines avant que ma lectrice ne m’en parle.

 

En vérité, mon avis est surtout : lancez-vous sans moi, putain de bordel de merde.

Foncez ! Vous n’avez pas besoin de mon avis pour ça. Si elles vous attirent, testez ces méthodes, je suis sûr qu’il y a du bon à prendre dedans !

 

Mes lecteurs qui auront testé telle méthode pourraient en parler dans l’espace des commentaires de cet article, d’ailleurs ! Faites-nous donc part de votre expérience. Partagez ! (oui c’est beau le communisme, je sais – j’en chialerais presque)

 

Mais si à la base ça ne vous attire pas plus que ça, bof…

Mes conseils pour améliorer son style devraient déjà pas mal vous aider…

 

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Sur les méthodes d’écriture genre « être publié en deux mois ».

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Si nous autres pauvres Français ne bénéficions guère des ateliers d’écriture dispensés par Monsieur Philip Roth à Stanford (nan, je sais que ça existe pas, c’était un exemple), nous avons en revanche la joie inestimable de trouver à la pelle des bouquins du style : « conseils aux auteurs pour se faire éditer ».

 

Bon, c’est comme vous voulez.

Mais vous trouverez de bien meilleurs conseils sur mon blog, et cela gratuitement.

 

Ce que je reproche à ces bouquins, c’est d’être écrits par des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent. Ou qui restent bien sagement dans les clous.

La plupart des auteurs des manuels « pour être édité » sont des types qui pondent des livres de commande à la chaîne : genre leur dernier travail c’était d’écrire un livre sur la cuisine au soja. Un beau jour, on leur a demandé de torcher un truc sur la publication.

 

Jamais ces livres ne vous révéleront le véritable fonctionnement de l’édition. Comme je le fais sur ce blog. Sans vouloir me vanter.

 

Je trouve ces ouvrages très chers pour ce qu’ils sont.

 

Mais bon après, c’est comme vous voulez. Ça vous tuera pas non plus d’en acheter un, si vraiment vous voulez essayer.

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Les ateliers d’écriture.

 

Ma réponse sera la même que celle sur les méthodes d’écriture « américaines ».

 

Je n’ai pas d’avis sur les ateliers d’écriture, car je n’ai jamais participé à un truc de ce genre-là.

 

Si vous avez envie d’en essayer un, allez-y, faites-vous plaisir !

 

Mais ne croyez surtout pas que ça vous aidera à vous faire éditer. Je reçois des messages d’auteurs déçus qui me disent : « j’ai dépensé des tas de pognon pour les ateliers de François Bon ou ceux d’Eric Poindron, et je suis toujours pas publié, je comprends pas ».

 

Si ces ateliers vous intéressent, allez-y par curiosité intellectuelle, pour le plaisir d’écrire, mais pas pour être édité. Sinon vous risquez d’être rudement déçus.

 

(Et attention par la suite à ne surtout pas critiquer la méthode d’Eric Poindron sur le oueb, sinon ça va chier pour votre matricule…)

 

Encore une fois, dans le cas où vous ne seriez pas alléchés plus que ça, les ateliers ne sont nullement une obligation.

 

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Conclusion où on en sort tous grandis.

 

Ma lectrice, dans son message, me disait « n’est-ce pas un peu hérétique d’apprendre des méthodes mécanistes d’écriture, n’est-ce pas tuer la spontanéité ? ».

 

Pardonnez-moi la vulgarité du vocabulaire, mais putain de chiotte de topinambour, qu’est-ce que c’est cette obsession que vous entretenez sur ce qui est hérétique ou pas ? Faites donc ce qui vous plaît !

A mon avis, il n’y a pas d’hérésie en écriture. Chacun travaille bien comme il le souhaite !

 

Et même si, par hasard, vous découvriez que telle méthode n’est pas si bonne que ça, qu’elle tue votre spontanéité, justement… Ma foi, vous n’aurez qu’à l’abandonner et revenir à votre bonne vielle façon de faire personnelle ! Qu’est-ce que ça peut foutre ?

 

Détendez-vous. Ecrivez de la façon qui vous fait envie. Aventurez-vous dans des nouveautés, si celles-ci vous attirent. Rester sur votre façon de travailler si elle vous convient. Voilà, quoi.

 

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 11:44

 

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Bon, je vous dis tout de suite : la réponse est NON. Vous ne passerez pas à la télé.

 

Qu’est-ce que la promotion d’un roman ?

 

Quand vous lisez des critiques dans les journaux gratuits du métro, ou dans Libé, ou dans l’Huma, ou dans le Figaro, quand vous voyez des écrivains à l’émission La Grande Librairie, quand vous les entendez sur France Culture, quand vous voyez des affiches dans les gares, quand il y a des petites pubs pour des bouquins sur le blog de Pierre Assouline : eh bien tout ça, c’est la promotion d’un livre.

 

Entre auteurs, on appelle ça : « avoir de la bonne presse ».

 

En gros, c’est tout ce que l’éditeur va mettre en œuvre pour que l’on parle de votre roman (et, au final, pour qu’il se vende !).

 

 

Ce travail n’est pas celui de l’auteur.

 

Ce travail est assuré par l’éditeur, ou par son attaché de presse. Ce dernier travaille bien souvent en free-lance. Le grand éditeur bien installé disposera aussi de son propre réseau de copains journalistes et critiques, qu’il connaît, tutoie, invite à bouffer, ce genre de trucs.

 

Normalement, un auteur n’a pas à s’occuper de ça. Et heureusement. Nous ne sommes pas des commerciaux, ni des experts en relations publiques.

 

Parfois, certains auteurs ont cependant l’âme d’un commercial et sauront se débrouiller pour obtenir eux-mêmes de la presse. Si c’est votre cas, tant mieux ! Si ça ne l’est pas, ne vous stressez pas : ce n’est pas censé être votre rôle.

 

 

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A propos du « piston »…

 

Au vu des messages que je reçois, vous êtes très nombreux à focaliser sur l’importance du piston et des relations dans le milieu de l’édition. Je ne vais pas vous mentir : bien sûr que ça joue énormément. Un auteur journaliste, qui a plein de copains au Monde et à Libé, obtiendra plus facilement une critique que le pauvre type ouvrier qui a réussi à se faire éditer on ne sait par quel miracle. Pareil concernant le piston pour être publié. Oui, vous avez raison, le piston, ça sert.

Mais vous ne connaissez personne dans le milieu, vous n’avez pas de piston, sans quoi vous n’auriez pas besoin de lire mon blog. Voilà pourquoi je n’en parle jamais.

Sur mon blog, je suis toujours dans la perspective d’un auteur comme moi, comme vous, qui part de zéro. Les autres cas ne m’intéressent pas. Ce n’est pas mon histoire. Je ne peux pas vous raconter ce qui se passe quand « on a du piston », car je n’en sais absolument rien.

Je pense que bloquer sur le piston, c’est stérile et contre-productif. De toute façon, pour l’instant, vous n’en avez pas ! A quoi bon vous attarder là-dessus ?

Vous pouvez tout de même obtenir un peu de presse sans piston. Pas toujours, mais ça arrive. Cela a été mon cas.

 

 

 

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Alors oui, un premier roman d’un jeune auteur inconnu a de faibles chances d’obtenir une bonne promotion.

 

Autant vous le dire tout de suite : vous ne passerez pas à la télé. Vous n’aurez pas droit à des affiches dans les gares. Vous ne passerez sûrement pas non plus à la radio.

Au mieux, vous aurez une ou deux bonnes critiques dans tel journal ou tel magazine.

Et ça s’arrêtera là. Et franchement, ça sera déjà pas mal.

 

La taille de la maison d’édition n’a rien à voir avec sa capacité à obtenir une bonne promotion.

Ça, c’est hyper important.

Il y a des mecs qui sortent des trucs chez Fayard et qui n’auront aucun papier, nulle part.

En revanche, un bouquin paru chez un éditeur indépendant pourra faire du bruit.

 

 

Note Bene : quand je parle de petits éditeurs ou d’éditeurs indépendants je reste bien entendu dans un cadre d’édition correctement diffusée et distribuée

 

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En vérité, c’est une question de chance.

 

Les médias ne sont pas très friands des premiers romans, ni des jeunes auteurs encore peu connus. Pour les convaincre d’écrire sur vous, eh bien, je ne connais pas de recette miracle (et je n’ai pas à en connaître car, une fois encore, je vous rappelle que ce n’est pas notre métier à nous autres auteurs).

 

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La presse… Comment ça se passe, concrètement ?

 

Avant la parution du livre (je dirais entre trois mois et un mois à l’avance), votre éditeur va faire parvenir des services de presse aux médias.

 

J’ai déjà parlé de ces services de presse dans mon article sur les critiques blog (je vous conseille fortement de le lire si ce n’est pas déjà fait).

 

Un service de presse est un exemplaire du bouquin, assorti d’un dossier de presse. Ce dossier présente le livre, l’auteur, avec quelques phrases bien senties et si possible accrocheuses.

 

Or, les médias reçoivent des tonnes de services de presse de la part de centaines d’éditeurs.

Pour faire leur choix sur les livres qu’ils chroniqueront ou pas, eh bien, ils vont opérer une sélection proche de celle des éditeurs quand ils reçoivent votre manuscrit : ils feuillètent très vite le dossier de presse, le roman, et puis ils voient s’ils ont envie de le lire ou pas.

 

S’il veut le chroniquer, le média va contacter l’éditeur ou l’attaché de presse pour l’en informer.

 

Un bon attaché de presse relancera ces personnes, au cas où il n’y aurait pas de retour. C’est son boulot. Il est là pour harceler les gens et leur donner envie de chroniquer un livre.

 

La presse est très importante pour un auteur car, quand il souhaitera changer d’éditeur (ce qui ne saurait tarder dans 90 % des cas), elle constituera son « CV d’auteur ». Quand vous êtes déjà édité et que vous cherchez une autre maison, ce sont les critiques, vos interviews, enfin, votre notoriété, qui va intéresser les éditeurs.

 

Voici les différentes formes de presse qu’un auteur peut obtenir. Il se peut que j’en oublie.

 

 

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Les critiques sur les blogs de lecture.

 

Encore une fois, j’en ai déjà parlé dans cet autre article.

Je ne considère pas les critiques sur les blogs comme de la presse. Depuis quelques années, les éditeurs envoient massivement des services de presse aux blogueurs, car il s’agit de critiques faciles à obtenir. Or, leur impact sur les ventes est presque nul.

Les critiques blogs n’ont quasiment aucun intérêt pour les auteurs. Elles n’apporteront aucun vernis à votre « CV d’auteur ».

 

Chances d’obtenir une critique blog pour un premier roman : 100 %.

 

Les critiques sur les sites internet de lecture / sites internet culturels.

 

Encore quelque chose d’assez facile à obtenir, et peut-être légèrement plus intéressant que les critiques blogs. L’impact restera très limité et une critique de site internet n’est pas ce qu’il y a de mieux pour votre « CV d’auteur ».

 

Chances d’obtenir une critique internet pour un premier roman : 90 %.

 

 

La presse régionale (mais aussi la radio locale, la télé locale, etc).

 

Les canards locaux adorent chroniquer des auteurs du coin. Hélas, l’impact en termes de vente et de notoriété n’est pas intéressant. Peu reluisant sur un « CV d’auteur ».

 

Chances d’obtenir une critique presse régionale pour un premier roman : 90 %.

 

La presse nationale.

 

Là, c’est beaucoup mieux. L’impact en termes de vente sera variable, mais c’est très bien pour votre « CV d’auteur ».

 

Chances d’obtenir une critique / interview presse nationale pour un premier roman : 10 %.

 

La radio nationale.

 

Idem. Très bien.

 

Chances d’obtenir une critique / interview pour un premier roman : 10 %.

 

La télé nationale.

 

Idem. Très bien.

 

Chances d’obtenir une télé pour un premier roman : 1 %.

 

 

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Concernant la promotion publicitaire.

 

Vous n’y aurez probablement pas droit. D’ailleurs, même pour des auteurs plus expérimentés et plus réputés que vous, en littérature la publicité reste très rare.

 

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Je pense que vous en savez déjà pas mal pour un premier article sur la presse et la promotion.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas. D’autres articles viendront peut-être sur le sujet.

 

 

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 13:41

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Sous le coup d’une improbable impulsion, une lectrice du blog m’a envoyé le message suivant.

Comme vous allez le découvrir, non sans un sursaut d’incrédulité, rien que le début de ce courriel vaut son pesant de cacahuètes grillées.

 

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Cher Stoni,

 

Il me semble que vous n'avez pas encore parlé du point qui va suivre. Je voudrais que vous fassiez un article sur le sexe et la littérature, sur le sexe dans le monde littéraire. Etant apprentie auteur, je fréquente beaucoup les salons, où j'ai rencontré pas mal de vieux cochons de la littérature,  mais, vous-même étant homo, je ne suis pas sûre que vous soyez la bonne personne pour parler de cela.

 

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Là, je me permets, moi Stoni, d’interrompre ce message pour réagir à chaud les marrons.

 

Eh oui. Cette jeune femme a raison. Quand on couche avec des hommes, on devient une sorte d’être asexué, foncièrement disqualifié pour s’exprimer au sujet de tout ce qui concerne le sexe hétérosexuel.

Vous voyez, quand on couche avec des hommes, on ne comprend plus rien à ce subtil monde hétérosexuel dominant. D’ailleurs, il est bien connu que les homosexuels n’ont aucune activité sexuelle physique. Le cul, ce n’est pas pour les homos. Ils sont en dehors de tout ça. Tel un ermite hiératique, ou quelque stylite hissé sur sa colonne surplombant les bassesses indignes de la pénétration vaginale, l’être humain qui couche avec des hommes (à temps plein ou temps partiel) ne pourra s’exprimer sur ces affaires de la plus haute importance.

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Faut-il coucher pour être édité ?

 

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Non, bien sûr, je suis ironique.

Mais, sans déconner, réfléchissez juste cinq minutes avant de m’envoyer des conneries pareilles. Relisez-vous. Sérieux.

 

Reprenons le fil du message de notre charmante lectrice.

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Est-on obligé de coucher pour réussir ? Y a-t-il des gens intègres et réellement désintéressés ? (Je sais, vous allez me répondre, envoyez le manuscrit, le manuscrit, rien que le manuscrit) Je suis une jeune femme, pas trop moche visiblement. Des auteurs m'ont promis de parler de moi à leur éditeur/trice, forcément dans une grande maison, moyennant un passage dans leur garçonnière.  Y a-t-il un remède ?

 

Signé : une éternelle adoratrice

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Voici venu le temps, non pas des rires et des chants, mais de la réponse de notre ami Stoni mode saint-bernard hétérosexuel. Car oui, le cul dans l’édition ça ne concerne que les écrivains parfaitement hétérosexués.

 

Allez, j’arrête d’être ironique.

 

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Les mythes au sujet des histoires de cul dans le monde de l’édition sont, en réalité… eh bien seulement des mythes.

 

Je ne sais pas ce que vous vous imaginez sur les auteurs, mais la plupart sont de pauvres mecs vieux, pas spécialement séduisants, bien trop égocentriques pour développer des relations amoureuses viables (j’avais déjà dressé un portrait de l’auteur type en ces pages). D’où leurs tentatives dérisoires de séduire des jeunes personnes dans les salons littéraires.

 

Si vous êtes stupide, vous pouvez toujours essayer de coucher avec eux (peut-être en tirerez-vous un certain plaisir charnel, qui sait ?), mais je doute que cela puisse vous conduire à être édité.

Un auteur n’est pas un éditeur, ce n’est pas lui qui décide de la ligne éditoriale de la maison où il est publié. D’ailleurs, la plupart des auteurs ont déjà bien du mal à placer leurs propres manuscrits. Comment voulez-vous qu’ils s’occupent de ceux des autres ? (surtout celui d’un coup d’un soir recruté sur un salon littéraire…)

 

Quant aux éditeurs, quand ces personnes vous font des avances, eh bien, si vous êtes stupide, vous pouvez toujours essayer de vous accoupler avec eux. Encore une fois, je crains que cela ne vous avance guère plus dans votre quête désespérée d’un contrat d’édition.

 

Après, tout est question de jugeote.

 

Réfléchissez.

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Un homme qui couche avec une femme s’engagera-t-il automatiquement, par la suite, à l’épouser ?

Vous savez bien que la réponse est NON. Ou alors vous êtes franchement demeuré(e).

 

Un éditeur qui couche avec un auteur s’engagera-t-il automatiquement, par la suite, à l’éditer ?

Bon. Je crois que vous devinez la réponse, tout de même.

 

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Toi aussi, viens coucher avec Stoni

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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 13:27

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Eh bien ! Voilà une question que vous, lecteurs de ce blog, avez dû me poser au bas mot deux cents quarante fois.

 

Cette interrogation revient sous différentes formes. Qu’est devenue la littérature de nos jours ? Un roman exigeant / intellectuel / onirique peut-il être publié en dépit du diktat du marché ? Pourquoi les éditeurs ne publient-ils que de la merde ?

 

Ainsi ce lecteur, la semaine dernière :

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Bonjour Stoni,

 

Une question qui n'a peut-être pas de réponse mais qui me paraît importante. C'est la grande "rentrée littéraire" et je suis atterré de voir le type de premiers romans qu'on nous propose. Franchement, il n'y en a pas un dans le tas que j'ai envie de lire, et ce n'est pas de la jalousie professionnelle, c'est simplement pas intéressant du tout. Des auto-fiction sur le deuil ou la sexualité, de l'auto-nombrilisme, des trucs sur la pluie, les enfants, des romans que tu te dis tout de suite que ça va te barber d'un bout à l'autre. Je ne comprends pas. Est-ce un choix délibéré des éditeurs de faire leur rentrée avec des titres aussi apparemment chiants, est-ce un choix "littéraire" ou est-ce simplement qu'ils ont trop peur de faire de la concurrence à leurs auteurs vedettes? Ils ont un death-wish ou bien ça leur assure des subventions parce que ces trucs-là, personne ne va les lire ? Perplexe suis-je....

 

Signé : un fidèle adorateur

 

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Une première chose. L’édition est un secteur culturel relativement peu subventionné, si on le compare au cinéma par exemple (pour ce que j’en connais).

De toute façon, les maisons d’édition font leur beurre sur d’autres produits que la littérature. Gallimard doit gagner bien davantage avec ses manuels scolaires qu’avec la collection blanche.

Un livre n’est pas publié, en France, à coup de subventions. Je parle bien entendu d’un cadre éditorial classique, correctement distribué. Peut-être que les petites maisons d’édition de terroir sont subventionnées par les collectivités locales : je n’en sais rien et ce n’est pas le sujet de ce blog.

Les éditeurs peuvent parfois obtenir des bourses du CNL pour une traduction, ou ce genre des trucs. Mais ça n’est pas leur principale source de financement.

 

Bon. C’était donc le premier point.

 

Maintenant, passons à la cruciale question : quid du niveau de la littérature aujourd’hui ?

 

Je vais vous donner mon avis personnel. Je n’ai pas prétention à en faire une vérité générale. Voici donc l’opinion de Stoni sur la qualité littéraire française en 2013.

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Mon avis : je n’en ai aucun.

 

Eh oui ! Ha ha ! Vous ne vous y attendiez pas à celle-là, pas vrai ?

 

Je n’ai aucun avis sur la qualité de la littérature française, parce que je trouve cette problématique inutile et stérile.

 

Les romans qui sortent, je ne les lis pas.

Je ne lis plus que des traductions, et pratiquement plus de nouveautés.

D’ailleurs je lis de moins en moins de romans.

 

C’est une question de goût et de préoccupations.

Ce qui est publié ne m’intéresse pas trop, et pour être honnête, je ne fais rien pour m’y intéresser à la base.

 

Je me fous complètement de ce qui est publié aujourd’hui. Et vous feriez peut-être mieux de suivre mon exemple.

 

Beaucoup d’entre vous considèrent que « aujourd’hui on ne fait plus que de la merde ». C’est peut-être vrai. Comme je vous l’ai dit, je ne lis pas les nouveautés, donc je ne peux pas vous dire si vous avez raison ou tort. Mais, quand bien même vous auriez vu juste, quel intérêt à penser de la sorte ? Vous rongez votre frein, vous êtes écœuré par ce monde matériel « qui ne publie que de la merde », et vous cultivez une frustration, un dégoût, qui ne vous fera pas grandir. Ce genre d’attitude ne mène à rien.

Si vous n’aimez pas ce qui est publié, ne vous y intéressez pas.

 

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Certes, je vous conseille toujours de « regarder ce que publient les éditeurs » avant d’envoyer vos romans, histoire de cibler un minimum et de sélectionner des adresses.

Toutefois, quand vous « regardez ce qui se fait » de la sorte, rien ne vous oblige à acheter les bouquins et à les lire ! Feuilletez-les, en librairie ou en bibliothèque. Regardez rapidement les chroniques sur internet.

 

Quand je cherchais un éditeur, je n’ai pas lu un seul roman français contemporain. En contemporain, je lisais uniquement des traductions. Par contre, je regardais un peu qui éditait du français, quel style, quel genre, voilà.

 

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Si vous commencez à vouloir évaluer, en termes de qualité, d’intérêt, d’exigence littéraire, ce qui est édité, vous ne vous en sortirez plus.

La production française actuelle vous plaît, vous attire, vous séduit ? Tant mieux ! Faites-vous plaisir, lisez des contemporains, ne vous privez pas.

Mais si vous avez tendance à trouver ça « chiant », ne vous forcez pas !

Après, cela ne vous empêchera pas, possiblement, d’être édité à votre tour. Et ce sera votre bouquin que les gens trouveront chiant quand il sortira !

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 13:46

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Pour changer, parlons un peu de préparation éditoriale.

 

La préparation éditoriale concerne tout ce qui va se dérouler depuis la signature du contrat jusqu’à l’impression de votre bouquin.

 

Cette phrase comprend moult étapes qui vous feront suer sang et eau. Avec entre autres : les corrections demandées par votre éditeur.

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ATTENTION cet article concerne les ROMANS DE LITTERATURE ADULTE, dans le cadre d’un contrat d’édition à compte d’éditeur correctement distribué. Cela ne s’applique pas à la littérature jeunesse, ni à l’édition numérique, ni aux livres de cuisine ni à je ne sais quoi encore, COMME TOUT CE QUI SE TROUVE SUR MON BLOG…

 

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Lorsque vous avez signé un contrat d’édition, votre manuscrit va subir deux types de corrections.

 

1 : Les corrections, ou plutôt les modifications, demandées par votre éditeur, qui vont surtout viser le fond, le style, la structure du roman…

 

2 : Les corrections apportées par un correcteur professionnel qui vont être purement liées à la langue française.

 

J’ai déjà traité le deuxième type de corrections dans mon article sur l’orthographe.

 

Aujourd’hui nous nous concentrerons donc sur les corrections demandées par votre éditeur.

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Quand vous signez un contrat d’édition, je dirais que vous avez neuf chances sur dix pour que votre éditeur vous demande de changer des trucs dans votre texte.

 

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Mais quoi au juste ?

 

Ce qu’il va vous demander peut passer du simple au double, au triple, au quintuple.

 

Votre éditeur peut vous demander de changer le titre du roman. De modifier le dénouement.

De réécrire le texte avec un narrateur omniscient.

 

Bref, vraiment, ça peut être tout et n’importe quoi, et ça peut être très peu comme beaucoup.

 

 

Pourquoi ces modifications ?

 

J’ai déjà expliqué dans plusieurs articles que tout éditeur est fondamentalement jaloux de votre capacité à écrire des romans. Vous avez le pouvoir créateur : lui a le pouvoir financier.

Donc, trouver des défauts à votre livre lui permet de se rassurer et surtout de vous maintenir en état d’infériorité ( = vous êtes et resterez un caca, édité ou pas).

 

En outre, les modifications qu’il vous imposera lui promettent une certaine postérité : il aura laissé sa trace (à travers vos bouquins, mais c’est toujours mieux que rien).

 

Bon, ça c’était l’aspect psychologico-théorique.

 

En pratique, l’éditeur souhaite aussi améliorer votre texte et l’aligner sur les critères de sa collection, le rendre plus « lisible » et aussi plus « vendable ».

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Quand va-t-il me parler de ces modifications ?

 

S’il est un peu honnête, il le fera très tôt, dès votre premier échange téléphonique par exemple.

 

S’il est stupide, il attendra que vous ayez signé votre contrat pour vous en parler.

 

 

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Dois-je accepter toutes ces modifications ?

 

Toutes les accepter, je ne sais pas, mais les négocier, ça oui !

 

Sachez que, lorsqu’un éditeur vous parlera pour la première fois de votre livre, il va vous proposer un million de trucs à changer. Ça va vous faire peur. Vous allez penser : putain je dois tout réécrire !

Mais ne vous inquiétez pas : d’ici trois semaines, il aura oublié la moitié de ce qu’il vous suggère.

Il ne retiendra que les modifications qui lui tiennent vraiment à cœur.

 

Mon conseil sera donc le suivant.

 

Lorsque pour la première fois l’éditeur vous énumère toutes les modifications qu’il souhaite apporter au roman, écoutez-le et ne donnez pas votre avis.

S’il vous demande votre opinion, répondez : « il y a des choses qui peuvent en effet grandement améliorer le texte, je vais y réfléchir ».

 

Puis laissez-le revenir vers vous.

Vous verrez qu’il n’aura retenu que les choses auxquelles il tient vraiment.

 

A ce stade, je dois avouer que les « suggestions » d’un éditeur peuvent bel et bien améliorer votre texte. Tout n’est pas à jeter.

 

Voyez ce qu’il vous propose. Si vraiment des choses vous rebutent (changer le dénouement de tel chapitre ou du livre en lui-même, supprimer un personnage, un passage…), vous devez négocier, c’est-à-dire accepter des modifications pour pouvoir en refuser d’autres.

 

Il arrive que ces pourparlers soient assez violents, mais en règle générale l’éditeur connaît la règle tacite du « accepter pour refuser » et vous concèdera bien deux ou trois trucs que vous pourrez garder.

 

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Et si je refuse toutes ses propositions ? Que peut faire l’éditeur ?

 

N’oubliez jamais que, lorsque vous avez signé un contrat d’édition, rien n’est gagné tant que le roman n’est pas en librairie.

 

Ce que je veux dire, c’est que même si un contrat a été signé, votre éditeur a toute liberté de ne pas publier votre roman pour une raison ou pour une autre.

Ce cas de figure est prévu dans tout bon contrat qui se respecte.

 

Concernant les corrections et modifications, si vous ne vous mettez pas d’accord avec votre éditeur, ce dernier a parfaitement le droit de se retirer du projet. Vous récupérez vos droits (après un certain délai), vous conservez votre à-valoir, mais évidemment le roman n’est pas imprimé.

Vous devrez trouver un autre éditeur.

 

Vous comprendrez donc qu’il est très important d’être ouvert à des négociations.

 

Je ne vous dis pas de brader votre roman, de tout changer pour être absolument édité.

Mais vous devez vous préparer psychologiquement à changer deux trois trucs.

 

Franchement, je le répète, votre éditeur a sans doute raison concernant certaines modifications à apporter au roman, alors ne fermez pas la porte à ce qui peut vous aider à progresser dans votre métier : soit, apprendre à écrire.

 

 

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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 13:23

 

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Plusieurs lecteurs du blog m’ont alerté sur l’éditeur Léo Scheer et sa politique de traitement des manuscrits.

 

Je ne connais pas très bien cet éditeur, sa ligne littéraire ne m’a jamais touché et je peine à cerner leur « positionnement sur le marché » - si je puis m’exprimer en ces barbares termes économiques.

Voilà pourquoi je n’avais jamais été sur leur site.

 

Mais j’y ai été bien obligé.

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Il y a quelques années, Léo Scheer lançait une collection intitulée « m@nuscrit » où en gros, si j’ai tout suivi, les manuscrits étaient sélectionnés par des lecteurs lambda (et non par les employés de sa maison d’édition).

Bon, déjà, rien que le nom de la collection : « m@nuscrit », je trouve ça complètement naze. Enfin. Question de goût.

Léo Scheer avait donc préfiguré les comités de lecture « citoyens » des Nouveaux Auteurs : ce sont des quidams qui lisent et évaluent vos manuscrits.

J’ai déjà donné des liens vers le blog de Ludovic Mir, où il démonte avec minutie l’aspect soi-disant « démocratique » de ces pratiques.

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Tout comme lui, je juge cette idée ridicule.

Je ne vois pas pourquoi de simples quidams jugeraient les manuscrits d’auteurs candidats à une première publication. L’édition est un métier. Quand j’écris un roman, j’aspire à ce qu’il soit évalué par des professionnels. Pas par Madame Michu, assistante médicale de son état.

Non, je caricature, mais au fond le principe c’est ça.

Vous allez peut-être répliquer que, au final, c’est le lecteur lambda qui fait l’édition, car c’est lui qui achète les bouquins. Eh bien non, je ne suis pas d’accord. C’est comme si on demandait à des consommateurs d’évaluer les épreuves du CAP boulangerie, sous le prétexte qu’au final, c’est le client lambda qui va acheter sa baguette tous les matins. Ouais, mais les mecs qui se sont cassé le cul à apprendre le métier de boulanger, ben ils veulent être notés par des experts dans le domaine.

L’édition c’est pareil.

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Sans compter les dérives que promet inexorablement ce principe des « comités de lecture démocratisés ».

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Attardons-nous sur le cas de Léo Scheer.

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L’auteur qui soumet son manuscrit « numérique » doit payer la somme de 15 € afin de pouvoir lire les « commentaires » rédigés par les « lecteurs citoyens ».

15 €. Sans déconner. Autant dire de la pure arnaque. Je n’ai jamais entendu parler d’un éditeur qui faisait payer les auteurs pour que ceux-ci lui soumettent des manuscrits ! Même les éditeurs à compte d’auteur n’osent pas (eux, ils te font raquer pour publier le bouquin, pas pour le soumettre) !

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Certains vont sûrement répliquer : « ouais mais chez Léo Scheer tu soumets ton manuscrit par email, donc tu n’as pas de frais d’envois postaux, finalement ça compense ! ».

Ok, mais quand tu envoies un manuscrit par la poste, c’est LA POSTE QUI RECOLTE LE FRIC. PAS L’EDITEUR. Ça fait tout de même une grosse différence…

 

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En outre, des personnes qui ont participé à cette mascarade m’ont raconté que leur manuscrit s’est retrouvé aussitôt retranscrit en intégralité sur internet, et cela sans qu’on leur demande leur accord. En gros : ton texte est diffusé massivement à tous les « lecteurs citoyens » inscrits pour évaluer les manus, et voilà, fête du slip, n’importe qui a accès à ton texte et peut te piquer toutes tes idées.

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Bien sûr le « piquage de petites idées » dans les manuscrits se pratique également chez tous les éditeurs (j’en parle un peu ici), mais là, c’est une véritable incitation au vol et un irrespect complet des lois encadrant la propriété intellectuelle !

 

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En conclusion, vous aurez compris mon message : n’envoyez pas votre manuscrit aux Editions Leo Scheer. Ne filez pas 15 € à cet éditeur arnaqueur. Y’a plein d’autres adresses qui vous prennent vos textes gratis.

 

Faut pas déconner, quand même.

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 13:35

 

 

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Ce week-end j’ai reçu un courrier de lecteur ô combien intéressant. Le voici :

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Bonjour Stoni,

 

J’ai 36 ans, et je suis en train d’écrire un roman. C’est difficile, mais j’y mets beaucoup de moi-même. Je me suis procuré un livre: Comment écrire son premier roman, de Pascal Perrat. J’ai commencé à le lire mais j’ai été pris d’effroi lorsque je suis arrivé à un passage disant que « les chances de se faire éditer après 40 ans sont faibles ».

Je suis vraiment décidé à aller au bout du livre que j’ai commencé à écrire, mais pour moi la finalité est d’être édité! Je veux voir ce livre, ou un autre peut-être, sur les étagères d’une librairie un jour.

Est-ce que je me leurre en me donnant cet objectif? Mes chances d’être édité après 40 ans sont-elles si minces que ça?

 

 

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Alors ça, c’est nouveau, ça vient de sortir : maintenant il y aurait un âge limite pour décrocher son premier contrat d’édition !

 

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Ce message tombe à pic car il me permet de vous dire ce que je pense des livres « de conseils pour se faire éditer ou pour écrire des romans ».

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : la plupart sont de la merde.

Bon, y’a à prendre et à laisser. Y’a peut-être des conseils de présentation du manuscrit, ou des conseils pour améliorer son style, qui seront intéressants.

Mais, sans vouloir me vanter, vous trouverez dix mille fois plus de trucs sur mon blog (gratuit) que dans ces machins qu’on vous fait payer minimum dix euros !

 

Parce que, si en plus de vous coûter du fric, ces livres vous disent n’importe quoi, on s’en sort plus !

Et c’est le cas avec ce livre de Pascal Perrat (je me demande qui c’est ce loustic, pour sortir des trucs pareils ?).

 

Non, je vous rassure, les chances de se faire éditer après quarante ans ne sont pas faibles !

Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire !

 

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Les chances de se faire éditer sont faibles A N’IMPORTE QUEL AGE !

 

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A quarante ans, vous êtes encore considéré comme un « jeune auteur ».

Je sais pas à quel âge le basculement se fait. Des fois je lis des trucs du genre « ce jeune auteur de 44 ans… »…

 

Peut-être que, après cinquante balais, vous ferez tout de même moins bander les éditeurs. Je ne dis pas que vous êtes vieux après cinquante ans, mais bon, c’est vrai, vous avez moins un profil « djeuns ».

Mais ça ne vous empêchera pas non plus d’être édité ! Faut pas déconner !

Si vous avez le bon manuscrit, ça ne freinera pas un éditeur !

 

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A ceux qui ont peur d’être refusés à cause de leur âge, voici quelques infos à retenir.

 

Relisez mon article sur les critères de sélection des manuscrits par les éditeurs. Seul le manuscrit compte, rien d’autre ne compte ! Dites-vous que avez cent fois plus de chances d’être refusé uniquement « à cause »de votre manuscrit ! Votre âge on s’en bat les couilles !

Pour que vous soyez refusé à cause de votre âge, il faudrait déjà que votre manuscrit ait convaincu l’éditeur, ce qui, sans vouloir vous déprimer, a peu de chances de se produire (mais qui peut se produire néanmoins, sans quoi ce blog n’existerait pas…).

 

De plus, si vous avez peur que votre âge « refroidisse » un éditeur, ne l’indiquez pas dans votre lettre d’accompagnement ! Tout simplement ! Ainsi, vous êtes sûr que cela n’influencera pas les éditeurs quand ils recevront votre prose !

 

Enfin, vous pouvez aussi tout à fait vous rajeunir. On ne m’a jamais demandé ma carte d’identité quand j’ai signé des contrats d’édition. Vous pouvez bien vous enlever cinq ans. Franchement, personne ne s’en rendra compte.

 

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Après, c’est vous qui voyez !

Choisissez la formule qui vous convient le mieux !

 

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