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28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 10:43

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L'autre nuit, j'ai rêvé que je sortais avec une jolie petite blonde. Nous n'en étions qu'au début de notre relation. Genre on se tenait la main dans le métro, tout heureux grâce à ce nouveau contact, cette peau encore inconnue, cette proximité mystérieuse, l'odeur de la personne à laquelle on ne s'est pas encore habitué. Nous nous embrassions avec une certaine réserve.

Puis nous allions au cinéma, j'avais choisi le film, qui hélas s'avéra absolument chiant. Je la sentais qui s'ennuyait, qui se trémoussait un peu sur son siège. Au lieu d'admettre mon mauvais choix et de lui proposer de quitter la salle de suite, je ne disais rien, je me forçais à regarder ce mauvais film d'auteur prétentieux, par peur de perdre la face. Lorsque le film était terminé, elle croisait dans le hall du cinéma un ami, m'abandonnait pour lui dire bonjour, ne me présentait pas. Par orgueil déplacé, je ne les rejoignais pas non plus – j'aurais pu m'imposer – non, je grattais dans mon téléphone portable. Puis elle revint me dire qu'elle allait prendre un verre avec cet ami, ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps, ça ne me dérangeait pas ?

Et là je comprenais que je l'avais perdue à cause de film idiot et de mon comportement non moins stupide pendant la séance.

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Ce genre de situation, j'ai dû en vivre des dizaines de fois.

Cela fait près de dix ans que je suis en couple, mais auparavant, comme tout le monde, je cherchais à "sortir avec quelqu'un".

 

J'avais alors dix-huit, dix-neuf ans.

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Avant cela, au lycée, je draguais à tout va et remportais un certain succès. A l'époque je ne souhaitais pas m'engager, donc forcément, ça marchait, puisque je ne m'investissais pas. C'étaient ce qu'on appelle "des flirts".

 

Après le lycée, j'ai commencé à me lasser de ces gamineries, je voulais une relation quelque peu durable.

Et c'est là que les choses se sont gâtées.

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J'entends souvent parler de la difficulté de "l'engagement" lié au mariage (ou au Pacs, ou à la vie en concubinage). Vous savez, les gens parfois disent : "c'est dur de toujours rester avec la même personne". Alors ça, je n'ai jamais compris.

Pour moi, c'est tout le contraire. Le couple, y'a rien de mieux au monde. Bien sûr, je pars du principe que ce couple fonctionne, que l'alchimie se fait. Une fois que j'ai eu trouvé Aniki (mon conjoint), je n'ai jamais songé à revenir en arrière ni n'ai rêvassé sur "la liberté de l'infidélité". Ce doit être une question de caractère. Mais pour moi, la "liberté" d'aller draguer ici ou là s'apparente bien davantage à un bagne.

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Franchement, draguer, flirter, c'était terrible, pour peu qu'on prenne la chose un minimum au sérieux. Et moi je la prenais au sérieux ! Je ne voulais pas baiser un soir comme ça, non, je voulais trouver quelqu'un avec qui ça fonctionnerait. Je visais large (mecs surtout, mais j'étais ouvert aux filles), pourtant, qu'est-ce que j'ai pu galérer !

 

Envers les célibataires, j'éprouve non de l'envie, mais une sincère compassion. Draguer, rencontrer, aborder, mais quelle horreur.

Tu te sens comme une sorte de pièce de viande sur un marché, genre qui va bien vouloir de moi ? Je ne parle pas vraiment de la question du physique – le mien ne m'a jamais handicapé. Mais quand tu rencontres quelqu'un, l'autre est toujours en train de te peser, de t'estimer, de chercher tes défauts. Et puis, rien que pour rencontrer quelqu'un, bonjour le sale boulot. ABORDER UNE MEUF OU UN MEC POUR LA PREMIERE FOIS. Oh je te jure, y'a pas de situation plus relou au monde. Qu'est-ce que je lui dis ? Salut ? Tu viens souvent ici ? Alors t'es un(e) ami(e) de Truc ? Et quand tu te diriges péniblement vers cette personne encore inconnue qui te plaît, tu te sens un peu comme un pauvre pilote condamné à exploser avec son avion kamikaze, traçant tout droit sur sa cible suicide.

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Quand je pense qu'à seize ou dix-sept ans j'étais capable d'emballer en une heure chrono. Bien sûr, j'étais un fieffé manipulateur à l'époque et ne mêlais point les sentiments à l'affaire.

 

Pour peu que tu grandisses, que tu adoptes un minimum de maturité, que tu sois sérieux dans ta démarche, ça y est, c'est foutu, tu deviens une bille en relations humaines.

Méchante ironie du sort, au passage.

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Bon, admettons que ta mission suicide ait – par un miracle inouï – réussi et que tu arrives à sortir avec la personne. " Sortir ". Genre, vous vous retrouvez dans un bar, un café, un pub, pour boire un verre " et faire connaissance ". C'est là que les ennuis commencent pour de bon. A ce stade, je me rendais compte que la plupart des gens étaient extrêmement compliqués. Les discussions étaient ardues. Je disais toujours un truc qui provoquait un scandale. Mais pas un truc grave, genre un truc sur l'écologie ou sur un film que j'avais pas aimé. Je disais ça comme ça. " Pour faire la conversation ". Et là, psychodrame, en général j'instaurais un froid qui plombait toute la soirée et mon rendez-vous ne me rappelait jamais.

 

Je devais constamment me surveiller, car dès que j'étais un tant soi peu naturel et spontané, je faisais ou disais un truc qui " dégradait l'atmosphère " comme qui dirait.

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Non mais rien que le téléphone, déjà. Quel putain d'instrument de torture quand tu dragues. Qui doit envoyer un SMS en premier ? Si j'envoie un SMS, ça fait pas un peu le mec accro ? C'est peut-être encore trop tôt pour ça, non ?

Ou bien le coup du SMS mal interprété. Genre t'envoies un SMS que tu croies dénué de tout caractère équivoque, par exemple :

 

Tu m'as parlé de tel livre l'autre jour, tu pourrais me le prêter ?

 

Ou une super excuse pour envoyer un petit SMS et fournir un nouveau motif de rencontre.

 

Ce à quoi la personne te répond :

 

Tu me prends pour qui ? Je suis pas un objet qu'on utilise. Au vu de ton attitude je crois qu'on ferait mieux de pas se revoir.

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Je vous jure, c'est du vécu. Et ne croyez pas que ce genre de bizarrerie est réservé aux meufs. J'ai testé les deux. Les mecs aussi sont complètement hystériques, et réagissent comme s'ils avaient leurs règles vingt-huit jours dans le mois (oui, parce que c'est ce qu'on dit de vous les meufs quand vous réagissez d'une manière qu'on pige pas). Pour ça, y'a pas un sexe qui rattrape l'autre.

 

Exemple. Une fois après qu'on se soit dragouillé tranquillou lors d'une soirée, un mec m'a envoyé le SMS suivant :

 

J'aimerais qu'on se revoit vite car je dois partir en emploi saisonnier à la montagne mardi prochain. Tu peux ? Tu veux ?

 

Ma réponse :

 

Oui bien sûr, je vais essayer (horaires taf pas encore sûres), je te rappelle dès que je sais.

 

Nouveau SMS du gars :

 

Vu ton enthousiasme, laisse tomber. Bonne continuation.

 

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Exactement le genre de SMS qui te laisse sur le cul.

QUOI ? MAIS QU'EST-CE QUE J'AI DIT ? QU'EST-CE QUE J'AI FAIT ?

J'ai juste tapé un PUTAIN DE SMS qui te dit la vérité, mon pote : je ne connais pas encore mes horaires, je ne sais pas si j'aurai le temps. Et quoi ? Où est le crime là-dedans ? Il se prend pour qui, lui ? Il croit que je vais sécher le taf, me faire licencier, lui dérouler le tapis rouge et lui servir un repas aux chandelles, tout ça parce qu'il daigne m'envoyer un foutu SMS à la con ?

 

Quand je rencontrais quelqu'un, j'avais l'impression d'être une sorte d'ambassadeur de mon pays stonien dans un continent vierge, aux moeurs et aux coutumes tout à fait inintelligibles. Je me sentais un peu comme le premier mec occidental qui a débarqué au Japon (ne me dites pas le contraire, le Japon est tout de même assez inintelligible comme société).

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Je sais pas trop comment ça se passe, aujourd'hui, avec internet et tout. Peut-être qu'avec les sites de rencontre, les gens ont davantage l'occasion de se connaître avant de se voir physiquement, et si ça évite ce genre de tractation, tant mieux.

 

Enfin, ça a été comme ça jusqu'à ce que je rencontre Aniki.

 

Le couple, c'est comme la sécurité de l'emploi. Sans déconner. C'est comme si t'étais fonctionnaire. Tous les jours, t'es servi question affection, t'as quelqu'un à qui raconter ta vie le soir. T'as une sexualité quotidienne si tu le souhaites, t'as de la compagnie, tu peux rigoler avec ton conjoint, jouer à des jeux cons d'imitation et tout. Tu peux plus gaffer, tu peux plus sortir un truc qui fout le malaise, vu que tu connais la personne comme si tu l'avais faite et que, franchement, tu as eu le temps de cerner les sujets tabous (dans le cas où il y en aurait).

Pas de missions kamikazes pour aborder une personne inconnue, pas de maladresses lors du premier rencard, pas de rendez-vous ratés, pas de négociations diplomatiques par SMS.

 

Alors franchement, moi, les histoires de "liberté d'aller voir ailleurs", ça me fait bien rire.

 

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