Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 18:08

 


 

 

 

Ce n'est pas parce que l'on est un jeune communiste qu'on doit absolument rester un petit con focalisé sur sa personne et obsédé par le travail. Non ! Stoni te prouve qu'un jeune bolchévique peut aussi se porter volontaire pour tester les progrès technologiques.

Et pour un progrès, en voilà un rouge : la cigarette électronique nous vient des camarades de la Chine Populaire !

 

Fumeur de longue date dans sa courte existence (douze ans de clope sur vingt-sept années vécues), Stoni te dévoile ses premiers pas dans le monde difficile de la cigarette électronique.

 

 

 

 

 

CECI EST LE PREMIER ARTICLE QUE JE REDIGE SANS FUMER DE VRAIE CIGARETTE !!!

A l'ordinaire je me grille toujours une p'tite clope quand j'écris pour mon blog !

 

 

 

Pourquoi voulais-je arrêter de fumer ?

 

Ami lecteur, si tu es un familier de mon blog, tu dois connaître mon amour invétéré pour mes cigarettes adorées nommées Gauloises rouges. J'en parle souvent, et tu auras d'ailleurs compris que fumer est une condition indispensable à la pratique de l'écriture chez moi (et je rappelle qu'écrire c'est mon métier, hélas, voilà pourquoi je suis si pauvre).

 

Je n'ai jamais voulu arrêter de fumer de moi-même. En fait, je ne fume pas beaucoup. Genre dix à quinze clopes par jour. J'ai vu pire.

 

Sauf que.

Bientôt je vais devoir subir une intervention chirurgicale bénigne, néanmoins indispensable (Hé oui je me fais circoncire. Non je déconne). Le chirurgien a été péremptoire : « pas de cigarettes dans les trente jours avant l'intervention ».

Wallah putain de sa race comment je suis dans la merde !

Aussitôt je me mis à genoux devant cet individu en blouse blanche, gémissant : « mais c'est vraiment obligé ???? je peux pas continuer à fumer quand même ??? ». L'homme se montra incorruptible (c'est une image, je ne m'étais pas mis à genoux pour lui proposer autre chose, je vous vois arriver sale petits pervers pleins d'imagination). « Non c'est zéro cigarette un point c'est tout sinon vous allez mal cicatriser, ça va être une horreur et vous aurez des balafres immondes c'est comme vous voulez jeune homme ! »

 

AAAAH PAUVRE DE MOI !

 

Bref, je devais arrêter de fumer (au moins dans les trente jours qui précédent et dans la semaine qui suit l'opération).

 

Là-dessus, un pote évoque la cigarette électronique devant mes yeux ébahis. Certaines, jetables, seraient en vente dans notre bonne ville pour la modique somme de 10 €. Ho ho ho !

J'appelle illico presto mon chirurgien et larmoie : « est-ce que j'ai droit à la cigarette électronique dites ???? ». L'homme se montra plus coulant ; « mais oui bien sûr, il s'agit d'une vulgaire vapeur d'eau inoffensive, fichez-moi la paix maintenant, quel sale toxico vous faites ! ».

 

Tu l'auras compris, ami lecteur : il me fallait tester LA CIGARETTE ELECTRONIQUE.

 

L'opération se déroulerait en juillet, mais comme je suis excessivement preux et audacieux, j'amorçai le test au plus tôt.

 

 

 

UNE PREMIERE ETAPE : ESSAYER

 

J'achète ma cigarette électronique jetable de marque Cigaltern pour 10 € (si je mets le lien c'est pas pour faire de la pub c'est pour que vous puissiez visualiser la chose).

A ce moment là, j'ai encore un paquet de clopes entamé à portée de main.

 

Fébrile, je déballe la chose. Les gens me regardent bizarrement dans le bus. Bien entendu je ne fume pas dans le bus même si logiquement j'en ai le droit.

Bon j'explique de quoi il s'agit quand même.

La cigarette électronique, c'est un machin un peu lourd, de la taille d'un stylo, qui, lorsque tu tires dessus, se met automatiquement en marche. Un liquide à l'intérieur est transformé en fumée, que tu aspires. Cette fumée est en fait de la vapeur. Elle n'a pas d'odeur. Ça ne fait pas de cendres, évidemment. C'est censé avoir le goût du tabac. Et ça contient de la nicotine. En effet dans la vraie cigarette c'est pas la nicotine qui donne le cancer c'est le reste (et principalement la combustion – t'as vu comment je m'y connais maintenant, abusé). Donc grâce à la nicotine la cigarette électronique t'aide à lâcher la vraie clope.

 

J'attends de rentrer chez moi pour tester la chose.

Un espoir m'étreint : pourvu que ça soit comme une vraie clope, pourvu que ça soit comme une vraie clope, pourvu que...

Je conçois alors un monde idyllique où je pourrais fumer autant que je le voudrais, sans me préoccuper de ma santé ni de mon compte en banque, toute la journée durant, sans empester l'air ambiant, sans puer le tabac froid, tout en jouissant DU GOUT VOLUPTUEUX ET INCOMPARABLEMENT AGREABLE D'UNE CLOPE.

 

Je tire sur la chose... Le bout s'illumine, en fait c'est une diode, ça fait drôlement marrer mon frère qui est là...

 

Mais ça a pas le goût d'une vraie clope. Mais alors pas du tout.

Je tousse et m'exclame : « putain c'est affreux ! ».

 

Et ça l'est bel et bien, affreux.

 

J'ai trouvé une bonne comparaison pour te restituer la chose. Quand tu es enrhumé et que tu fumes (parce que tu es accro), tu n'as pratiquement pas le goût du tabac. Tu sens beaucoup plus la fumée qui picote le fond de ta gorge. C'est super frustrant parce que tu fumes uniquement pour ta dose de nicotine.

Ben là c'est exactement pareil. T'as un vague goût de caramel dégueu, mais pas celui du tabac ! Ça pique vachement la gorge, par rapport à une vraie clope (laquelle, dans sa chaleur, va plutôt s'enrouler amoureusement autour de ton œsophage charmé par son hâle vaporeux et sa générosité...). Justement, tu n'as pas la chaleur de la fumée d'une vraie cigarette. Ton palais, ta gorge et tes bronches restent froids. Et ça, ça manque cruellement...

 

N'empêche, j'abandonne pas. Toute l'après-midi, essuyant les quolibets de mon frère (une espèce de traître maoïsant qui est communiste quand ça l'arrange, pour vous fixer le personnage), je tâche de dompter la cigarette électronique.

 

Je me rends compte qu'en tirant de longues lattes (quatre ou cinq secondes), pas trop fort (sinon je tousse et prends envie de gerber...), j'ai un peu plus de confort.

 

Le soir, je n'ai toujours pas fumé de vraie clope.

 

L'avantage de la cigarette électronique est son côté gadget. Quand je vois Aniki le soir, je suis tout content et fier d'exhiber la chose. Pour plaire à Aniki (qui ne fume pas), je décide de ne pas toucher à une vraie cigarette jusqu'au lendemain.

C'est très dur, surtout après le repas.

 

Cela dit, il faut bien reconnaître une chose à la e-clope (je vais abréger ainsi « cigarette électronique ») : elle te donne ton ratio de nicotine. Pour ça, y'a pas à chier, ça marche.

Je n'ai pas besoin de fumer pour fumer absolument. D'ailleurs l'idée d'une vraie clope me dégoûte un peu car je sens que je serais en surdose de nicotine. Je ne suis pas dans l'état de panique totale où je plonge parfois quand je me rends compte que je n'ai plus de cigarettes.

Avec la e-clope, ce qui manque, c'est la fumée, la chaleur, le goût, le geste (la e-clope est beaucoup plus lourde et au début c'est pas facile à manier).

Ce qui est super chelou, c'est que tu n'as pas besoin de cendrier et au début t'es tout perdu, tu sais pas quoi faire de la e-clope entre deux lattes !

 

Fort de ce succès, je décide de me commander une vraie e-clope sur internet, pas une jetable comme j'ai en ce moment.

Je vous dis tout de suite : je suis pas prêt de l'avoir reçue car elle doit arriver la semaine prochaine.

 

A ce qu'il paraît, une e-clope pas jetable c'est beaucoup mieux qu'une jetable et j'attends avec impatience. J'espère que ça ressemblera plus à mes Gauloises !

Sur un forum (je passe mes journées dessus) de e-clope j'ai lu : « comparer une e-cig jetable à une e-cig tout court c'est comparer une 2CV à une Ferrari ».

 

 

Alors je me dis : ok j'ai essayé, j'ai commandé une vraie e-clope, donc en attendant je vais reprendre mes vraies clopes... Et j'en meurs d'envie.

 

Sauf que je me dis : voilà 24 heures passées sans clopes. C'est la première fois de ma vie que ça arrive. Avant, quand j'arrêtais, c'est que j'étais malade.

Ce serait peut-être bien d'essayer de continuer, non ?

 

Je me rachète une e-clope jetable pour affronter le prochain week-end (en effet une jetable doit te durer deux paquets environ, donc samedi ou dimanche elle devrait rendre l'âme).

 

Et lors de cette deuxième journée sans clope, j'affronte les béances du manque.

 

Je suis deux de tension. Je ne comprends rien à rien. Incapable de lire ou d'écrire. Je mets dix mille ans à intégrer un truc, à reconnaître un nom ou une notion.

Aujourd'hui encore (48 h de sevrage), je fais plein de fautes alors que j'écris cet article, lapsus, etc...

 

Les moments où je me pétais une bonne clope, d'habitude, sont les plus durs à passer. Le matin (ma préférée, la première), après les repas, en lisant mes mails...

 

Heureusement en ce moment je n'écris pas (de roman). De toute façon je crois que j'aurais été incapable de le faire sans clope.

 

Chose bizarre : la cigarette des autres ne me fait pas envie. J'identifie mieux l'odeur des clopes et me rends compte que ça ne sent pas très bon. Je repère les cigarettes aux mains des gens dans la rue, mais ça ne me donne pas envie d'en allumer une pour autant. Je me contente de tirer sur ma e-clope en pensant « allez, essaie de ressembler à mes Gauloises, juste une fois, donne-moi le même plaisir... » en vain.

 

Ce qui est hallucinant c'est que je me trimballe mon paquet de Gauloises sur moi depuis 48 heures et que je n'ai pas cédé... Je ne l'ai même pas touché... J'y pense, et voilà tout.

 

J'ai un gros coup de barre l'après-midi mais le soir en général je me réveille un peu. Je réalise à quel point la clope me permet de tenir dans mes journées endiablées (heureusement je ne me suis jamais mis au café, sinon je pense que ça aurait été la même addiction).

 

Désormais, je déplace ma dépendance de la clope sur la e-clope. Quand j'ai vraiment envie de fumer, je pense à la e-clope, avec un mélange d'amour-haine. Amour parce qu'elle me rend le geste et me donne la nicotine. Haine parce qu'elle ne sera jamais à la hauteur de mes Gauloises.

Un peu comme la nana qu'on lève par dépit après avoir été largué par une bombe... En l'occurrence, c'est moi qui ai largué la bombe, mais bon... Elle me faisait du mal et elle me coûtait cher (la salooooope) !

 

Ce matin j'avais très envie de fumer avant de prendre le bus et j'ai sorti ma e-clope pour tirer deux ou trois longues lattes. Ça m'a fait du bien.

 

Le matin quand je me réveille je pense à elle, et je suis fier de sentir mes poumons plus légers...

 

 

Un inconvénient de la e-clope : elle assèche les muqueuses un truc de malade. J'ai la gorge sèche depuis que j'ai commencé. Du coup, je bois davantage (de l'eau, hein !) et ça ne peut pas me faire du mal. Peut-être est-ce aussi dû à mon arrêt de la vraie clope ?

 

Donc voilà... Le but du jeu est de tenir avec ces jetables jusqu'à ce que je reçoive la e-clope qui se conserve...

 

 

 

La cigarette faisait partie intégrante de ma personne. Sur elle reposait toute ma structure narcissique (donc artistique). Je ne me sens pas pour autant comme une merde, mais je suis dans l'incapacité complète de me consacrer à n'importe quel acte créatif (sauf écrire pour ce blog visiblement). Je décide de m'accorder des vacances pendant quelques jours, sinon je vais craquer. Je lis doucement, à un tout petit rythme, je fais des choses qui me plaisent, et je mange beaucoup.

 

 

 

 

J'espère ne pas craquer...

 

Je vous tiens au courant.

 

 

 

 

  Lire la suite : comment j'ai appris à kiffer ma e-clope

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

R
Très intéressant !!
Répondre
E
<br /> J'ai découvert la cigarette électronique il y a quelques semaines par le biais d'un ami et j'en ai acheté une sur la boutique e-cigarettes cigamania. J'en suis ravi ! depuis je n'ai pas touché une seule cigarette.<br />
Répondre
C
<br /> Superbe article, il est appréciable de voir des personnes écrire comme ça.<br />
Répondre
C
<br /> merci pour tutes ces précisions sur la cigarette electronique !<br />
Répondre
O
<br /> <br /> Stoni,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> C'est bien écrit, amusant et pathétique, drôle et attendrissant à la fois, MAIS:<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> n'en rajoutons pas!! tu te "complais" (pour te paraphraser), tu "t'écoutes trop", mon ami;<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> moi-même je n'ai jamais fumé, mais j'ai connu quelqu'un dans mon proche entourage, fumeur "à la chaîne" invétéré depuis des décennies, qui a dû et pu s'arrêter de fumer ses "gitanes" d'un<br /> jour à l'autre: "c'est juste une question de volonté", m'a-t-il répondu quand je lui ai demandé comment il supportait son sevrage...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Alors tu vois: fastoche, non, à tout prendre?... Hum...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre

Présentation

  • : Le blog de stoni
  • : Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
  • Contact

Aide des auteurs

  LE MEILLEUR DES ARTICLES SUR L'EDITION ET L'ECRITURE...

 

Commencer un roman : au secours !

 

Mon roman est-il publiable ?

 

Mes romans n'intéressent personne !

 

Y'a-t-il un âge minimum pour être édité ?

 

Trop vieux pour être édité ?

 

 

Préparer son manuscrit / la lecture des manus

 

Améliorer son manuscrit

 

 

Comment avoir un bon style

 

Les méthodes et ateliers d'écritures

 

Par qui se faire relire avant d'envoyer le manuscrit ?

 

Mon avis sur les coachs et conseillers littéraires

 

L'importance d'un bon niveau de langue

 

Protéger son manuscrit

 

A qui envoyer son manuscrit (la ligne éditoriale)

 

Faut-il rappeler les éditeurs ?

 

Comprendre l'édition : 1

 

Comprendre l'édition : 2 (le comité de lecture)

 

Premiers contacts avec l'édition

 

Arnaques : édition numériquel'Harmattan Léo Scheer et les Nouveaux Auteurs

 

Des noms de bons éditeurs ?

 

Le contrat d'édition

 

Comment repérer un mauvais éditeur avant de signer

 

L'importance de la distribution / diffusion


Combien gagne un écrivain ?

 

Négocier son à-valoir

 


Négocier les corrections demandées par l'éditeur

 

 

La dure réalité du monde de l'édition

 

Faire éditer des nouvelles

 

La promotion du roman : critiques et publicité

 

Je suis à la Fnac, et alors ?


Je suis passé sur France Culture, et alors ?


Les critiques négatives, que faire ?

 

 

 

 

Et bien sûr tous les articles sur ma vie d'écrivain au jour le jour.


 

 

 

POUR M'ECRIRE C'EST ICI SVP

 

 

 

 

 

 

 

Recherche

Contacter le Stoni 1983

Flux RSS

http://stoni1983.over-blog.com/rss