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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 15:01

 

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Jiddu Krishnamurti est un penseur indien, né vers 1895 et mort en 1986.

 

Outre le fait "d'avoir trop le swag", comme disent les jeunes d'aujourd'hui, notre ami Krishnamurti élabora sa propre manière de penser, très originale, à mi chemin entre le matérialisme et l'anarchisme.

Si vous aimez lire des penseurs qui sortent de l'ordinaire, ne vous privez pas.

 

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Swag man

Swag man

 

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Voici un extrait tiré du recueil "vivre dans un monde en crise" (Presses du Châtelet, 2008).

J'ai relevé ce passage car je crois qu'il parlera à tous ceux qui sont auteurs, ou qui veulent le devenir.

 

Je ne dis pas que Krishnamurti a tort ou raison, ce n'est pas la question. Mais je trouve sa façon d'aborder la question du travail, de la passion, de l'art, intéressante.

 

 

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Vous verrez que sa conclusion déplace le problème. Pour lui, toute question et tout problème sont vains tant qu'ils restent inscrits dans les vieux conditionnements des hommes. Il termine en disant que, finalement, tout travail, tout art est inutile : la seule vraie "mission" des hommes est de sortir de nos conditionnements, de notre ancienne façon de pensée.

Vous en concluerez ce que vous voulez. Et la prochaine fois que vous déprimerez à cause de votre éditeur ou parce que justement vous n'avez pas d'éditeur, relisez ça, vous verrez, ça vous fera de l'effet.

 

 

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Au cours d'une "causerie" donnée en public, un intervenant demande à Krishnamurti "comment découvrir ce que l'on aime vraiment au lieu d'accepter n'importe quel travail ?"

 

La réponse de Krishnamurti :

 

Etant donné la situation politique et économique acutelle avec son lot d'injustices sociales, il est très difficile de trouver un travail que vous aimez. C'est cela ? Si vous êtes artiste, vous vous dites : " J'aime ce que je fais ". Si vous êtes artiste, vous aimez peindre, écrire des poèmes ou sculpter le marbre ou modeler l'argile. Mais votre gagne-pain dépend toujours des autres ; il vous faut vendre vos toiles, vos poèmes, accepter la critique des autres qui vous diront si votre poème est bon ou non, s'il vaut d'être publié, s'il est vendable ou non. Vous êtes donc dépendant de la société.

 

Si vous devenez moine, vous êtes tout aussi dépendant. Donc, la société, la culture, l'organisation économique du monde étant ce qu'elles sont, comment pouvez-vous trouver un travail qui vous plaise vraiment et comment pouvez-vous en vivre ? Est-ce la question ? L'intervenant dit : "je veux trouver un travail qui me plaise vraiment". Est-ce là le problème ou allez-vous accepter n'importe quel travail parce que vous ne vous en sentez pas affectivement ou psychologiquement dépendant ? En fait, la plupart d'entre nous cherchent à acquérir une position sociale grâce à leur travail. Nous ne voulons pas rester marmiton, nous voulons devenir le chef car il a un statut. Nous ne voulons pas être simple prêtre, nous voulons devenir évêque, puis archevêque, et finalement le pape parce qu'il a un prestige énorme. Pour la plupart d'entre nous, ce n'est pas la fonction mais le statut qui nous intéresse. Mais si on l'ôte de son esprit et qu'on ne le recherche plus, on accepte le travail qui se présente à nous, d'accord ? Vous lui trouvez alors de l'intérêt. Je ne sais pas si vous suivez – quelqu'un est en total désaccord avec cela. Oui, monsieur ?

 

Intervenant : C'est plus compliqué que cela.

 

Krishnamurti : Je sais que c'est beaucoup plus compliqué que cela ! (rires) Parce que je suis marié, que j'ai des enfants, je veux gagner plus d'argent, posséder des voitures, acquérir une position sociale. C'est une responsabilité d'avoir une famille dans le monde moderne, vous le savez. Cela devient terriblement compliqué. Alors, comment résoudre le problème qui se pose à chacun ? Peut-être voudrais-je trouver un travail tout simple. Peu m'importe d'être cuisinier, jardinier, ou premier ministre, ce que je ne suis pas, Dieu merci ! Cela m'est vraiment égal parce que je ne recherche pas un statut, je veux seulement avoir de quoi vivre sans problème. Quelqu'un d'autre aura envie d'avoir une belle situation, sera poussé par l'ambition, toujours en compétition, toujours plein d'agressivité, et cette agressivité va générer d'autres problèmes et cela s'enchaîne ainsi. Alors, écoutez bien, je vous prie : comment allez-vous répondre à la question de façon que la réponse puisse s'appliquer à tous ceux qui recherchent un emploi ? Et que pour chaque poste libre trois mille personnes postulent !

 

On m'a dit l'autre jour que quelqu'un avait fait paraître une annonce pour trouver un cuisinier et que des licenciés et des titulaires de doctorat s'étaient présentés. Alors, comment votre réponse à cette question pourra-t-elle être recevable et vraie pour tout le monde ? Elle ne sera pas compliquée, n'est-ce pas ? Nous allons découvrir – je n'y ai jamais réfléchi auparavant, nous allons chercher ensemble – s'il existe une seule réponse qui puisse s'appliquer à tout le monde. Cherche-t-on un travail en fonction de son tempérament ? Selon notre caractère ou selon la demande du marché : la société réclame davantage d'ingénieurs, de scientifiques ou d'artistes – peut-être souhaiteriez-vous être artiste pour avoir une meilleure position sociale, être davantage respecté, comme en Russie, où les artistes bénéficient de maisons et d'équipements spéciaux ?

 

Recherchez-vous un emploi en fonction de votre caractère ? Ecoutez bien, je vous prie. Nous cherchons tous ensemble. Je ne suis pas en train de fixer la loi, je ne suis pas l'oracle de Delphes. Alors, suis-je en train de chercher un emploi en accord avec mon caractère, autrement dit un travail que j'aime ? Or mon tempérament, mon caractère, voilà le résultat de mon conditionnement. Voilà donc que je choisis mon travail en fonction de mon conditionnement et de mon caractère. Ou bien mon conditionnement s'exprime par une disposition particulière – je suis un artiste, un scientifique, etc. Vais-je chercher un travail en fonction de mes dispositions, autrement dit en fonction de mon conditionnement ? Lui-même est le produit de la société dans laquelle je vis et cette société dit : " le plus important c'est le prestige, le statut, pas la fonction". A quoi le conditionnement fait écho en disant : " je dois être au top de ma profession pour le prestige que cela me confère."

 

Ayant été élevé au sein de la culture qui m'entoure, vais-je suivre le diktat de cette culture, être dépendant de mon tempérament et de mes penchants ? Allons ! Que vais-je faire ? Je me demande alors ce que doit faire quelqu'un de sérieux qui vit dans une société aussi complexe – vous voyez sans doute mieux que moi sa complexité, mais, de toute façon, elle est effectivement complexe – donc, que va faire cette personne ? [...] Continuer à chercher un emploi qui lui plaise, un emploi qui corresponde à son caractère, son tempérament, ses dispositions particulières, son conditionnement ? [...]

 

Que vais-je faire après avoir entendu tout cela ? Voulez-vous que je vous le dise ? Mon travail est ce que je suis en train de faire : enseigner, apprendre, faire naître un être humain différent – voilà ce qu'est mon travail. Si vous avez écouté attentivement [mon enseignement] depuis le début, ce sera votre tâche. Mais ne le faites pas si vous ne l'aimez pas.

 

 

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