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Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.

Réponse pas sérieuse à l'article "Contre la cécité volontaire" de Max Dorra

 

Des fois, je lis Le Monde – pour me tenir au courant des états d’âmes de la bourgeoisie.

 

Je suis tombé aujourd’hui sur cette tribune, signée par un « auteur d’essais et de fictions », Max Dorra, que je présume être communiste devant l’éternel.

 

Monsieur Dorra, si jamais vous lisiez ces lignes, répondriez-vous à cette question : avez-vous le sens de l’humour ?

Je l’espère.

Moi, votre tribune m’a bien fait rire.

Je n’ai rien contre vous.

On peut bien se permettre de rire un peu : un article dans le Monde, c’est un bel honneur superstructural.

 

Dans l’infrastructure, pendant ce temps, ouais, on se marre. Il faut bien.

 

Contre la cécité volontaire, par Max Dorra

LE MONDE | 27.06.09 | 15h42  •  Mis à jour le 27.06.09 | 15h42

 

 

Ecrivain et professeur de médecine

Auteur d'essais et de fictions, a reçu en 2001 le prix Psyché pour son livre "Heidegger, Primo Levi et le séquoia. La double inconscience" (Gallimard). Ses derniers ouvrages, "La Syncope de Champollion, entre les images et les mots" et "Quelle petite phrase bouleversante au coeur d'un être ?", sont parus chez Gallimard respectivement en 2003 et 2005


(Tout un programme ! Heidegger, Primo Levi et le séquoia… Gallimard expliquant la Tribune dans le monde, bien évidemment)


En ce temps-là - premières décennies du XXIe siècle -, l'absurdité le disputait à la barbarie. En France, dans les écoles, les classes de plus de trente élèves rendaient l'enseignement quasi impossible, sauf pour quelques privilégiés. Les ouvriers vivaient sept ans de moins que les cadres, et lorsqu'une canicule un été survint, 15 000 vieux, parmi les plus pauvres, moururent parce que personne n'était là pour leur donner à boire ; cela fut vite oublié.

Peu de jours se passaient sans que l'on annonçât un suicide parmi les détenus (et parfois même leurs surveillants) dans les prisons surchargées. Les hôpitaux gérés comme des entreprises, et se devant d'être "rentables", étaient l'objet d'évaluations, de classements, dont l'effet pervers ne se faisait pas attendre : les "meilleurs" services étaient ceux où la durée de séjour était le plus courte, ce qui incitait à une sélection des patients.


(Vous aurez compris que Max Dorra fait un exercice rhétorique imparable : il écrit son article comme s’il nous communiquait un message du futur.

Musique : bande originale du film Retour vers le futur.)

 

A la même époque, les Africains vivaient trente ans de moins que les Européens, 200 millions d'enfants sur la planète travaillaient comme des esclaves, 6 millions d'entre eux mourant chaque année de dénutrition. De tout cela, bien des citoyens certes s'indignaient mais la plupart, comme atteints de cécité volontaire, préféraient - tels les biologistes soviétiques qui jadis avaient nié les données de la génétique - vivre dans la méconnaissance de faits qui auraient pu les déranger.


(Il est bien connu que les citoyens – les travailleurs – sont des salauds égocentriques qui n’ont rien à foutre des problèmes des écoles surchargées, de canicule, de suicides de prisonniers – et même de surveillants, notez la hiérarchisation des drames – des hôpitaux, des Africains : tout ça, c’est de leur faute, ces enfoirés de prolétaires devraient passer leur temps à se flageller !!!

 

Musique : le Requiem de Mozart.)

 

Concernant le "déni de réalité", il est de nos jours, on le sait, un sujet souvent posé au bac : "commentez les phrases historiques prononcées par la ministre de l'économie, des finances et de l'emploi, Christine Lagarde, le 10 juillet 2007 à l'Assemblée nationale : "Entre l'égalité de tous sur la ligne de départ et les performances de chacun à l'arrivée, le travail fait de l'individu le seul responsable de son propre parcours (...). Cessons d'opposer les riches et les pauvres (...). La lutte des classes, cette idée n'est plus d'aucune utilité pour comprendre notre société.""


(Quelle impertinence, madame Lagarde doit en trembler ! Que vient foutre le « déni de réalité » là-dedans ? Formule accrocheuse de publicitaire, matinée d’une caution pyscho-sociologique fumeuse. Si Lagarde a prononcé ces mots-là, elle n’a jamais dénié la réalité, au contraire, elle a servi ses intérêts de classe, sa seule réalité subjective possible.

 

Musique : God save the queen, des Sex Pistols.


Passons.)

 

La population vivait ainsi dans une sorte d'anesthésie entretenue par les quatre heures quotidiennes que chacun consacrait aux grands médias. A la télévision notamment, "l'arme absolue" disait Georges Pompidou. Elle était partout, offrant - et pas seulement aux esseulés - un groupe imaginaire, une famille à laquelle on appartiendrait à condition d'en respecter les règles, le ton. Sur les plateaux, un sourire permanent était de rigueur, le temps de parole était bref, impliquant une simplification appauvrissante des sujets les plus complexes.


(Ah voilà, encore ces salauds de prolétaires qui s’abrutissent devant leur télévision. Mais la télévision n’est-elle pas le repos bien mérité du travailleur, qui rentre chez lui fatigué, et cherche un minimum de divertissement ? Non. Les prolétaires seraient plus excusables si, à sept heures du soir, ils se rendaient dans des sauteries mondaines culturelles, déblatérant sur le « déni de réalité » avec dix heures de boulot dans les pattes.

Brûlons nos télévisions, retournons à l’âge de pierre, mes amis !


Le problème, ce n’est pas la télévision en tant que telle, mais ce qu’on y diffuse, et comment on l’utilise. Pier Paolo Pasolini.


Vous remarquerez le grand cas fait à l’intelligence des travailleurs : influençables au point de gober une simplification appauvrissante des sujets les plus complexes. Merci, nous apprécions.


Musique : Obladi Oblada des Beatles, générique de la série sur le pauvre mongolien Corky)

 

Une débilité lisse en somme, la plupart du temps, qui pouvait entraîner à la longue, on le découvrit après une enquête médicale, un risque accru d'apparition d'une maladie d'Alzheimer. Dans ces médias, les informations essentielles étaient rendues quasi imperceptibles parce qu'elles étaient précédées par un fait divers bouleversant et suivies par des résultats sportifs, d'autant plus excitants que partout régnait l'idéologie du "gagneur".


(On nous ressort le coup du chien de Pavlov !!!! Et arguments médicaux à l’appui : regarder la téloche vous fait attraper Alzheimer. Tous aux abris, camarades !!! Qu’est-ce qu’on est cons, les pauvres, de continuer à regarder la télé, franchement, on a aucune excuse.


Musique : When I’m 64, des Beatles)

 

Ce dont la personnalisation du politique était d'ailleurs imprégnée. Le visage, la mimique des présentateurs parachevaient le détournement d'attention indispensable à ce numéro d'escamotage. Un procédé assez proche de ce qu'Eisenstein nomme "un montage pathétique". Et c'est bien dans une sorte de montage que chacun était ainsi enfermé, où les affects jouaient, entre les plans, le rôle de joints, de raccords innombrables et inapparents.


(Là, nous entrons bientôt dans la phase de l’article « analyse du montage à la Eisenstein ».  J’ai toujours été sidéré de voir à quel point les intellectuels soi-disant contestataires étaient fascinés par les images : lieu du signe, du signifiant, mais non du référent, s’y attarder reste une incroyable perte de temps.  Le référent se trouve dans les rapports de production, dont on ne parlera d’ailleurs jamais dans cet article : le référent est l’infrastructural, le travail.


Musique : Bande originale du film Le Cuirassé Potemkine)

 

Autant de serrures assurant la séquestration dans un piège où même les plus avertis se laissaient prendre. Car l'idéologie dominante est un montage subtil, insidieux, à la fois objectif et producteur de subjectivité. Une prison sans paroi visible qui se donne pour indépassable. Or, de cela, certains avaient si peu conscience que l'on parlait à l'époque de "fin de l'histoire", alors qu'on n'était pas encore sorti de la préhistoire.


(Et oui, vous êtes tous des cons ! Petite digression gramscienne : idéologie dominante insidieuse – jugement de valeur, rien à en foutre ! – à la fois objectif et producteur de subjectif : galimatias qui ne signifie (et ne réfère à) rien.


Musique : L’Internationale.)

 

Les conservateurs traitaient donc les progressistes d'idéalistes, de rêveurs, voire d'utopistes dangereux, puisque bien des révolutions avaient jusqu'ici dramatiquement échoué. Pour se délivrer de ce boulet qu'ils traînaient depuis près d'un siècle - le stalinisme, le maoïsme -, les responsables de la gauche se décidèrent à en faire une analyse diagnostique de fond pour que jamais plus ne se renouvellent ces dérapages meurtriers.


(Moment d’émotion en la mémoire de toutes les victimes du « socialisme réel ».


Musique : le Requiem de Mozart, bis.)

 

La difficulté était que les partis progressistes, auxquels le suffrage universel aurait dû, étant donné la réalité sociale, apporter de légitimes victoires, étaient stupidement divisés. Une certaine vision du monde, pourtant, un discours clair, auraient pu les réunir au-delà de leurs querelles stériles. Celle, par exemple, entre "révolutionnaires" et "réformistes", le premier de ces vocables, appelant immanquablement l'image de désordres sanglants, bien sûr terrifiait, tandis que le second, synonyme de mollesse, voire de trahison, suscitait volontiers le mépris.


(Et voilà, les communistes sont « stupidement divisés ». Non seulement les prolétaires sont proches de la débilité mentale, mais les communistes « stupides ». Merci mille fois. Ne pas vouloir s’allier avec 6 000 trotskystes étant bien entendu l’impardonnable erreur tactique des 130 000 communistes français qui, ne serait-ce que d’un point de vue numéraire, en ont vraiment besoin. Tout ça, c’est de la faute du PCF, qu’on lui jette la première pierre !


Musique : L’Internationale, bis.)

 

La réalité était en fait que tout changement véritable est radical, et que cette radicalité ne suppose nullement la violence mais exige à coup sûr une conviction forte, rigoureusement argumentée. Donc mobilisatrice. Obtenus ainsi grâce à un vigoureux mouvement social, les acquis du Front populaire en 1936, la Sécurité sociale en 1945, avaient apporté un réel changement de la vie même, qui aurait pu n'être qu'une première étape.


(Les deux premières phrases de ce paragraphe restant une magnifique déclinaison de baratin, je dois admettre ne pas les avoir comprises.


Musique : Don’t Understand de Coldplay.)

 

La sortie de ce mauvais film dans lequel on était malgré soi incarcéré avait commencé lorsque, la gauche étant redevenue de gauche, pugnace et imaginative à la fois, les pauvres avaient cessé de voter à droite - ou de s'abstenir. Marx, posthume Prix Nobel d'économie en 2012, avait eu raison en ce qui concerne le capitalisme et ses crises : on ne moralise pas une logique, celle des vautours. Il avait sans doute eu tort en revanche quand, évoquant avant tout le rôle des infrastructures économiques, il semblait sous-estimer la force des mots (et par exemple des siens propres...).


(Cette fois, l’auteur est sincère : les pauvres votent à droite, cette bande de salauds ! Pire encore, ils s’abstiennent ! Un mauvais film, avec de cruels méchants ignorants abrutis par la télévision !


Le Prix Nobel posthume de Marx est tout simplement grotesque, mais assez marrant.


Musique : Bande originale du film Rocky.)

 

Agnès Guillemot, la monteuse de Godard, lorsqu'on l'appelait au secours d'un film abîmé par un montage médiocre et qu'elle cherchait à retrouver un sens perdu, visionnait soigneusement tous les rushes, et récupérait même parfois ceux qui avaient semblé inutiles. Le travail du rêve, de même, invente des agencements inédits à partir de possibles avant lui inaperçus. On découvrit ainsi que le cauchemar vécu par les humains jusque dans les premières décennies du XXIe siècle était dû à une maladie non encore diagnostiquée.


(Signe de reconnaissance mondaine : Godard. Cette histoire insipide sur sa monteuse va nous conduire au grand diagnostic opéré par l’auteur – j’en tremble – qui nous fait sa coupure épistémologique en direct live, attention, roulement de tambours !


Musique : Bande Originale du film A bout de souffle.)

 

La maladie de la valeur vénale qui à partir de marchandises devenues folles avait contaminé les humains, envahissant leurs pensées, leurs désirs et jusqu'à l'image qu'ils avaient d'eux-mêmes, dans un univers triché, insolemment inégalitaire, exclusivement voué au profit et régi par l'argent. Tout y était évalué, classé et classant, ce qui résumait le sens même, pauvre à pleurer, de ce montage délirant. On n'a pas bien compris à vrai dire, rétrospectivement, comment cette abomination avait pu prendre fin. La seule chose dont on soit sûr, c'est que l'éducation et les médias devinrent l'objectif résolument prioritaire. Le but d'un projet éducatif qu'on ne peut ici qu'esquisser était que l'école ne soit plus une machine à déprimer, mais qu'on y trouve au contraire les concepts et les mots qui permettent de résister à la violence symbolique, à la manipulation.


(Des marchandises devenues folles ? Où ? Quand ? Comment ? Parlerait-on des machines à café de George Clooney rappelées massivement chez leur fabricant, pour risque d’explosion ?


Eh bien, non – dommage, ça serait marrant – c’est juste ces salauds de pauvres qui vénèrent leurs paires de Nike et qui écoutent de la musique anglo-saxonne.

Quelle bande de vendus ! On savait que la classe ouvrière s’étaient vendue, en 68, en arrêtant « la révolution en marche ». Encore une fois, c’est tout de sa faute.


Remarquons que la révolution se produit « dans l’éducation et les médias », et surtout pas dans les rapports de production.


En voilà un qui s’entendrait bien avec le gras du bide Robert Hue et son rêve de communisme Jospinien.


Bande originale : Get rich or die tryin’ de 50 cents.)

 

Bref, de se libérer d'une angoisse en en démontant le mécanisme. On convint également d'enseigner l'histoire des innovations scientifiques et artistiques, chacune illustrant à sa manière le courage requis lorsque, minoritaire, on s'oppose à la pensée d'un groupe. Quant aux médias, leurs rythmes, leurs montages illusionnistes finement analysés par le cinéaste anglais Peter Watkins, il fut décidé de n'en laisser passer aucun plan, aucun raccord. Les informations, si souvent erronées mais enrobées dans un jargon intimidant, assénées avec aplomb par des "experts" conservateurs, devaient être soumises au crible d'une analyse serrée par les journalistes eux-mêmes, ce à quoi certains "observatoires des médias" avaient déjà ouvert la voie.


(La coupure épistémologique qui va sauver ces salauds de pauvres ingrats, c’est : « se libérer d’une angoisse en démontant le mécanisme ». Puissant.


Je crois, naïf, que l’auteur va nous servir une analyse magistrale, l’Etre et le Code décodés justement, la révélation du non-dit… du lourd quoi !


Ah bah nan, en fait, le truc c’est d’apprendre à analyser les images. Comme Peter Watkins. J’avais oublié que l’émission Arrêt sur images avait déclenché révolutions sur révolutions, idiot de travailleur pauvre que je suis.


Musique : générique de Arrêt sur Images.)

 

Ce détricotage patient, sans doute fut-il essentiel pour contrecarrer la fabrication de l'opinion par les médias, médias dont il fut unanimement convenu - pour en finir avec l'autocensure apeurée - de défendre, bec et ongles, l'indépendance à l'égard de tout pouvoir, financier ou politique. C'est alors seulement que reprit un sens le passage dans des isoloirs : il ne s'agirait plus désormais de cautionner par un vote apparemment libre des idées imposées au fil d'un formatage entretenu pendant des années.


(Ouh là là, ça veut dire qu’il va couper les subventions publiques aux télévisions, aux journaux, au cinéma, à la musique ?


Non mais il est de droite, ce mec-là !


Levées de bataillons chez les intermittents du spectacle.

Mais que ces derniers se rassurent : il ne s’agit que d’une critique pépère contre un berlusconisme fantasmé, et au passage, la stigmatisation des pauvres, idiots « formatés pendant de longues années ».


Musique : Anarchy in the UK, des Sex Pistols.)

 

Tout le monde, et notamment les intellectuels, avait participé à ce travail obscur, obstiné, inflexible, de déverrouillage de la pensée. L'indispensable préliminaire.


 (N’oublions pas que les intellectuels sont les seuls aptes à guider les masses incultes : indispensable préliminaire, certes.)

 


Monsieur Dorra, je suis certain que vous êtes de bonne foi, et très sympathique, mais quand même : vous en écrivez, des conneries.

 

  C'est de bonne guerre, tu me diras !

 

 

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D
A propos du journal Le Monde:<br /> je suis un fan de cyclisme (je sais çà n'a rien avoir avec ton blog stoni...) mais comme un "tribun" du Monde se présente sur ton site (quel succès!!) alors je profite de l'occasion:<br /> Pour quoi les articles à propos du cyclisme dans Le Monde ne parle que de dopage et rien d'autres? Et sur un ton bien souvent un peu "parisien méprisant les prolo de province qui crient - allez Jaja - sur le bord des routes du Tour NB c'est mion cas!!)<br /> <br /> Max si tu as des infos merci d'avance pout ta réponse!<br /> <br /> Et bravo comme le dis JL pour le fair play!
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J
Max: franchement j'ai vu en vitesse ton article sur Le Monde et je ne l'ai pas lu. Cette version revisité par l'incroyable Stoni vaut son pensant de cacahuetes!<br /> <br /> Et bravo pour le fair play!<br /> <br /> Bref du grand Ma(r)x et du grand Stoni!
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M
Merci d’avoir mis en musique et consacré tant de mots, tout ce temps, à mon modeste article. <br /> Même si je ne suis pas d’accord à 100% avec votre dernière phrase, j’y vois, malgré tout, un intérêt auquel je suis sensible.<br /> Je pense même que mon dernier bouquin, cité dans la petite présentation du Monde, « Quelle petite phrase bouleversante au cœur d’un être ? »vous intéresserait. Je n’en n’ai plus, sinon je vous l’aurais envoyé. Le petite phrase en question est, vous l’avez déjà deviné, musicale. <br /> <br /> Sympathie et humour ? Ça me va.<br /> <br /> Max Dorra
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