Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
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Eh bien ! Voilà une question que vous, lecteurs de ce blog, avez dû me poser au bas mot deux cents quarante fois.
Ainsi ce lecteur, la semaine dernière :
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Bonjour Stoni,
Une question qui n'a peut-être pas de réponse mais qui me paraît importante. C'est la grande "rentrée littéraire" et je suis atterré de voir le type de premiers romans qu'on nous propose. Franchement, il n'y en a pas un dans le tas que j'ai envie de lire, et ce n'est pas de la jalousie professionnelle, c'est simplement pas intéressant du tout. Des auto-fiction sur le deuil ou la sexualité, de l'auto-nombrilisme, des trucs sur la pluie, les enfants, des romans que tu te dis tout de suite que ça va te barber d'un bout à l'autre. Je ne comprends pas. Est-ce un choix délibéré des éditeurs de faire leur rentrée avec des titres aussi apparemment chiants, est-ce un choix "littéraire" ou est-ce simplement qu'ils ont trop peur de faire de la concurrence à leurs auteurs vedettes? Ils ont un death-wish ou bien ça leur assure des subventions parce que ces trucs-là, personne ne va les lire ? Perplexe suis-je....
Signé : un fidèle adorateur
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Une première chose. L’édition est un secteur culturel relativement peu subventionné, si on le compare au cinéma par exemple (pour ce que j’en connais).
De toute façon, les maisons d’édition font leur beurre sur d’autres produits que la littérature. Gallimard doit gagner bien davantage avec ses manuels scolaires qu’avec la collection blanche.
Un livre n’est pas publié, en France, à coup de subventions. Je parle bien entendu d’un cadre éditorial classique, correctement distribué. Peut-être que les petites maisons d’édition de terroir sont subventionnées par les collectivités locales : je n’en sais rien et ce n’est pas le sujet de ce blog.
Les éditeurs peuvent parfois obtenir des bourses du CNL pour une traduction, ou ce genre des trucs. Mais ça n’est pas leur principale source de financement.
Bon. C’était donc le premier point.
Maintenant, passons à la cruciale question : quid du niveau de la littérature aujourd’hui ?
Je vais vous donner mon avis personnel. Je n’ai pas prétention à en faire une vérité générale. Voici donc l’opinion de Stoni sur la qualité littéraire française en 2013.
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Mon avis : je n’en ai aucun.
Eh oui ! Ha ha ! Vous ne vous y attendiez pas à celle-là, pas vrai ?
Je n’ai aucun avis sur la qualité de la littérature française, parce que je trouve cette problématique inutile et stérile.
Les romans qui sortent, je ne les lis pas.
Je ne lis plus que des traductions, et pratiquement plus de nouveautés.
D’ailleurs je lis de moins en moins de romans.
C’est une question de goût et de préoccupations.
Ce qui est publié ne m’intéresse pas trop, et pour être honnête, je ne fais rien pour m’y intéresser à la base.
Je me fous complètement de ce qui est publié aujourd’hui. Et vous feriez peut-être mieux de suivre mon exemple.
Beaucoup d’entre vous considèrent que « aujourd’hui on ne fait plus que de la merde ». C’est peut-être vrai. Comme je vous l’ai dit, je ne lis pas les nouveautés, donc je ne peux pas vous dire si vous avez raison ou tort. Mais, quand bien même vous auriez vu juste, quel intérêt à penser de la sorte ? Vous rongez votre frein, vous êtes écœuré par ce monde matériel « qui ne publie que de la merde », et vous cultivez une frustration, un dégoût, qui ne vous fera pas grandir. Ce genre d’attitude ne mène à rien.
Si vous n’aimez pas ce qui est publié, ne vous y intéressez pas.
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Certes, je vous conseille toujours de « regarder ce que publient les éditeurs » avant d’envoyer vos romans, histoire de cibler un minimum et de sélectionner des adresses.
Toutefois, quand vous « regardez ce qui se fait » de la sorte, rien ne vous oblige à acheter les bouquins et à les lire ! Feuilletez-les, en librairie ou en bibliothèque. Regardez rapidement les chroniques sur internet.
Quand je cherchais un éditeur, je n’ai pas lu un seul roman français contemporain. En contemporain, je lisais uniquement des traductions. Par contre, je regardais un peu qui éditait du français, quel style, quel genre, voilà.
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La production française actuelle vous plaît, vous attire, vous séduit ? Tant mieux ! Faites-vous plaisir, lisez des contemporains, ne vous privez pas.
Mais si vous avez tendance à trouver ça « chiant », ne vous forcez pas !
Après, cela ne vous empêchera pas, possiblement, d’être édité à votre tour. Et ce sera votre bouquin que les gens trouveront chiant quand il sortira !
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