Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
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Pour changer, parlons un peu de préparation éditoriale.
La préparation éditoriale concerne tout ce qui va se dérouler depuis la signature du contrat jusqu’à l’impression de votre bouquin.
Cette phrase comprend moult étapes qui vous feront suer sang et eau. Avec entre autres : les corrections demandées par votre éditeur.
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ATTENTION cet article concerne les ROMANS DE LITTERATURE ADULTE, dans le cadre d’un contrat d’édition à compte d’éditeur correctement distribué. Cela ne s’applique pas à la littérature jeunesse, ni à l’édition numérique, ni aux livres de cuisine ni à je ne sais quoi encore, COMME TOUT CE QUI SE TROUVE SUR MON BLOG…
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Lorsque vous avez signé un contrat d’édition, votre manuscrit va subir deux types de corrections.
1 : Les corrections, ou plutôt les modifications, demandées par votre éditeur, qui vont surtout viser le fond, le style, la structure du roman…
2 : Les corrections apportées par un correcteur professionnel qui vont être purement liées à la langue française.
J’ai déjà traité le deuxième type de corrections dans mon article sur l’orthographe.
Aujourd’hui nous nous concentrerons donc sur les corrections demandées par votre éditeur.
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Quand vous signez un contrat d’édition, je dirais que vous avez neuf chances sur dix pour que votre éditeur vous demande de changer des trucs dans votre texte.
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Ce qu’il va vous demander peut passer du simple au double, au triple, au quintuple.
Votre éditeur peut vous demander de changer le titre du roman. De modifier le dénouement.
De réécrire le texte avec un narrateur omniscient.
Bref, vraiment, ça peut être tout et n’importe quoi, et ça peut être très peu comme beaucoup.
J’ai déjà expliqué dans plusieurs articles que tout éditeur est fondamentalement jaloux de votre capacité à écrire des romans. Vous avez le pouvoir créateur : lui a le pouvoir financier.
Donc, trouver des défauts à votre livre lui permet de se rassurer et surtout de vous maintenir en état d’infériorité ( = vous êtes et resterez un caca, édité ou pas).
En outre, les modifications qu’il vous imposera lui promettent une certaine postérité : il aura laissé sa trace (à travers vos bouquins, mais c’est toujours mieux que rien).
Bon, ça c’était l’aspect psychologico-théorique.
En pratique, l’éditeur souhaite aussi améliorer votre texte et l’aligner sur les critères de sa collection, le rendre plus « lisible » et aussi plus « vendable ».
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Quand va-t-il me parler de ces modifications ?
S’il est un peu honnête, il le fera très tôt, dès votre premier échange téléphonique par exemple.
S’il est stupide, il attendra que vous ayez signé votre contrat pour vous en parler.
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Toutes les accepter, je ne sais pas, mais les négocier, ça oui !
Sachez que, lorsqu’un éditeur vous parlera pour la première fois de votre livre, il va vous proposer un million de trucs à changer. Ça va vous faire peur. Vous allez penser : putain je dois tout réécrire !
Mais ne vous inquiétez pas : d’ici trois semaines, il aura oublié la moitié de ce qu’il vous suggère.
Il ne retiendra que les modifications qui lui tiennent vraiment à cœur.
Mon conseil sera donc le suivant.
Lorsque pour la première fois l’éditeur vous énumère toutes les modifications qu’il souhaite apporter au roman, écoutez-le et ne donnez pas votre avis.
S’il vous demande votre opinion, répondez : « il y a des choses qui peuvent en effet grandement améliorer le texte, je vais y réfléchir ».
Puis laissez-le revenir vers vous.
Vous verrez qu’il n’aura retenu que les choses auxquelles il tient vraiment.
A ce stade, je dois avouer que les « suggestions » d’un éditeur peuvent bel et bien améliorer votre texte. Tout n’est pas à jeter.
Voyez ce qu’il vous propose. Si vraiment des choses vous rebutent (changer le dénouement de tel chapitre ou du livre en lui-même, supprimer un personnage, un passage…), vous devez négocier, c’est-à-dire accepter des modifications pour pouvoir en refuser d’autres.
Il arrive que ces pourparlers soient assez violents, mais en règle générale l’éditeur connaît la règle tacite du « accepter pour refuser » et vous concèdera bien deux ou trois trucs que vous pourrez garder.
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N’oubliez jamais que, lorsque vous avez signé un contrat d’édition, rien n’est gagné tant que le roman n’est pas en librairie.
Ce que je veux dire, c’est que même si un contrat a été signé, votre éditeur a toute liberté de ne pas publier votre roman pour une raison ou pour une autre.
Ce cas de figure est prévu dans tout bon contrat qui se respecte.
Concernant les corrections et modifications, si vous ne vous mettez pas d’accord avec votre éditeur, ce dernier a parfaitement le droit de se retirer du projet. Vous récupérez vos droits (après un certain délai), vous conservez votre à-valoir, mais évidemment le roman n’est pas imprimé.
Vous devrez trouver un autre éditeur.
Vous comprendrez donc qu’il est très important d’être ouvert à des négociations.
Je ne vous dis pas de brader votre roman, de tout changer pour être absolument édité.
Mais vous devez vous préparer psychologiquement à changer deux trois trucs.
Franchement, je le répète, votre éditeur a sans doute raison concernant certaines modifications à apporter au roman, alors ne fermez pas la porte à ce qui peut vous aider à progresser dans votre métier : soit, apprendre à écrire.
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