Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
.
.
.
.
.
Bon, je vous dis tout de suite : la réponse est NON. Vous ne passerez pas à la télé.
Qu’est-ce que la promotion d’un roman ?
Quand vous lisez des critiques dans les journaux gratuits du métro, ou dans Libé, ou dans l’Huma, ou dans le Figaro, quand vous voyez des écrivains à l’émission La Grande Librairie, quand vous les entendez sur France Culture, quand vous voyez des affiches dans les gares, quand il y a des petites pubs pour des bouquins sur le blog de Pierre Assouline : eh bien tout ça, c’est la promotion d’un livre.
Entre auteurs, on appelle ça : « avoir de la bonne presse ».
En gros, c’est tout ce que l’éditeur va mettre en œuvre pour que l’on parle de votre roman (et, au final, pour qu’il se vende !).
Ce travail n’est pas celui de l’auteur.
Ce travail est assuré par l’éditeur, ou par son attaché de presse. Ce dernier travaille bien souvent en free-lance. Le grand éditeur bien installé disposera aussi de son propre réseau de copains journalistes et critiques, qu’il connaît, tutoie, invite à bouffer, ce genre de trucs.
Normalement, un auteur n’a pas à s’occuper de ça. Et heureusement. Nous ne sommes pas des commerciaux, ni des experts en relations publiques.
Parfois, certains auteurs ont cependant l’âme d’un commercial et sauront se débrouiller pour obtenir eux-mêmes de la presse. Si c’est votre cas, tant mieux ! Si ça ne l’est pas, ne vous stressez pas : ce n’est pas censé être votre rôle.
.
.
.
.
Au vu des messages que je reçois, vous êtes très nombreux à focaliser sur l’importance du piston et des relations dans le milieu de l’édition. Je ne vais pas vous mentir : bien sûr que ça joue énormément. Un auteur journaliste, qui a plein de copains au Monde et à Libé, obtiendra plus facilement une critique que le pauvre type ouvrier qui a réussi à se faire éditer on ne sait par quel miracle. Pareil concernant le piston pour être publié. Oui, vous avez raison, le piston, ça sert.
Mais vous ne connaissez personne dans le milieu, vous n’avez pas de piston, sans quoi vous n’auriez pas besoin de lire mon blog. Voilà pourquoi je n’en parle jamais.
Sur mon blog, je suis toujours dans la perspective d’un auteur comme moi, comme vous, qui part de zéro. Les autres cas ne m’intéressent pas. Ce n’est pas mon histoire. Je ne peux pas vous raconter ce qui se passe quand « on a du piston », car je n’en sais absolument rien.
Je pense que bloquer sur le piston, c’est stérile et contre-productif. De toute façon, pour l’instant, vous n’en avez pas ! A quoi bon vous attarder là-dessus ?
Vous pouvez tout de même obtenir un peu de presse sans piston. Pas toujours, mais ça arrive. Cela a été mon cas.
.
.
.
.
Alors oui, un premier roman d’un jeune auteur inconnu a de faibles chances d’obtenir une bonne promotion.
Autant vous le dire tout de suite : vous ne passerez pas à la télé. Vous n’aurez pas droit à des affiches dans les gares. Vous ne passerez sûrement pas non plus à la radio.
Au mieux, vous aurez une ou deux bonnes critiques dans tel journal ou tel magazine.
Et ça s’arrêtera là. Et franchement, ça sera déjà pas mal.
La taille de la maison d’édition n’a rien à voir avec sa capacité à obtenir une bonne promotion.
Ça, c’est hyper important.
Il y a des mecs qui sortent des trucs chez Fayard et qui n’auront aucun papier, nulle part.
En revanche, un bouquin paru chez un éditeur indépendant pourra faire du bruit.
Note Bene : quand je parle de petits éditeurs ou d’éditeurs indépendants je reste bien entendu dans un cadre d’édition correctement diffusée et distribuée…
.
.
.
.
En vérité, c’est une question de chance.
Les médias ne sont pas très friands des premiers romans, ni des jeunes auteurs encore peu connus. Pour les convaincre d’écrire sur vous, eh bien, je ne connais pas de recette miracle (et je n’ai pas à en connaître car, une fois encore, je vous rappelle que ce n’est pas notre métier à nous autres auteurs).
.
.
.
.
La presse… Comment ça se passe, concrètement ?
Avant la parution du livre (je dirais entre trois mois et un mois à l’avance), votre éditeur va faire parvenir des services de presse aux médias.
J’ai déjà parlé de ces services de presse dans mon article sur les critiques blog (je vous conseille fortement de le lire si ce n’est pas déjà fait).
Un service de presse est un exemplaire du bouquin, assorti d’un dossier de presse. Ce dossier présente le livre, l’auteur, avec quelques phrases bien senties et si possible accrocheuses.
Or, les médias reçoivent des tonnes de services de presse de la part de centaines d’éditeurs.
Pour faire leur choix sur les livres qu’ils chroniqueront ou pas, eh bien, ils vont opérer une sélection proche de celle des éditeurs quand ils reçoivent votre manuscrit : ils feuillètent très vite le dossier de presse, le roman, et puis ils voient s’ils ont envie de le lire ou pas.
S’il veut le chroniquer, le média va contacter l’éditeur ou l’attaché de presse pour l’en informer.
Un bon attaché de presse relancera ces personnes, au cas où il n’y aurait pas de retour. C’est son boulot. Il est là pour harceler les gens et leur donner envie de chroniquer un livre.
La presse est très importante pour un auteur car, quand il souhaitera changer d’éditeur (ce qui ne saurait tarder dans 90 % des cas), elle constituera son « CV d’auteur ». Quand vous êtes déjà édité et que vous cherchez une autre maison, ce sont les critiques, vos interviews, enfin, votre notoriété, qui va intéresser les éditeurs.
Voici les différentes formes de presse qu’un auteur peut obtenir. Il se peut que j’en oublie.
.
.
.
.
Les critiques sur les blogs de lecture.
Encore une fois, j’en ai déjà parlé dans cet autre article.
Je ne considère pas les critiques sur les blogs comme de la presse. Depuis quelques années, les éditeurs envoient massivement des services de presse aux blogueurs, car il s’agit de critiques faciles à obtenir. Or, leur impact sur les ventes est presque nul.
Les critiques blogs n’ont quasiment aucun intérêt pour les auteurs. Elles n’apporteront aucun vernis à votre « CV d’auteur ».
Chances d’obtenir une critique blog pour un premier roman : 100 %.
Les critiques sur les sites internet de lecture / sites internet culturels.
Encore quelque chose d’assez facile à obtenir, et peut-être légèrement plus intéressant que les critiques blogs. L’impact restera très limité et une critique de site internet n’est pas ce qu’il y a de mieux pour votre « CV d’auteur ».
Chances d’obtenir une critique internet pour un premier roman : 90 %.
La presse régionale (mais aussi la radio locale, la télé locale, etc).
Les canards locaux adorent chroniquer des auteurs du coin. Hélas, l’impact en termes de vente et de notoriété n’est pas intéressant. Peu reluisant sur un « CV d’auteur ».
Chances d’obtenir une critique presse régionale pour un premier roman : 90 %.
La presse nationale.
Là, c’est beaucoup mieux. L’impact en termes de vente sera variable, mais c’est très bien pour votre « CV d’auteur ».
Chances d’obtenir une critique / interview presse nationale pour un premier roman : 10 %.
La radio nationale.
Idem. Très bien.
Chances d’obtenir une critique / interview pour un premier roman : 10 %.
La télé nationale.
Idem. Très bien.
Chances d’obtenir une télé pour un premier roman : 1 %.
.
.
.
.
Concernant la promotion publicitaire.
Vous n’y aurez probablement pas droit. D’ailleurs, même pour des auteurs plus expérimentés et plus réputés que vous, en littérature la publicité reste très rare.
.
.
.
.
Je pense que vous en savez déjà pas mal pour un premier article sur la presse et la promotion.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas. D’autres articles viendront peut-être sur le sujet.
.
.
.
Retrouve ton ami Stoni sur Facebook
.