Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
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Depuis toujours, mais surtout depuis qu'Aniki a piraté mon blog le mois dernier, je reçois des messages de lecteurs "admirateurs d'Aniki" qui demandent de nouveaux articles écrits par Aniki.
(Pour ceux qui débarquent Aniki c'est mon mec)
Bon, déjà, le piratage de mon blog par Aniki était un incident qui n'est pas destiné à se reproduire.
Et puis, c'est tout lui, ça. Il fait un coup d'éclat, il séduit tout le monde en cinq minutes, et après, il ne veut pas en assumer les conséquences.
Parce que, si vous croyez qu'il aura la rigueur et le courage d'écrire régulièrement des articles pour mon blog, vous vous foutez sacrément le doigt dans l'oeil.
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(Au passage, tenir un blog, c'est du boulot. Faut trouver deux idées d'articles par semaine. Certainement pas une sinécure. Et combien de remerciements je reçois ? Chaque semaine, je les compte sur les doigts de la main. Alors qu'Aniki, lui, il lui suffit d'un seul article mal écrit et mal torché pour que tout le monde le porte aux nues et en réclame un nouveau. Bande de petits ingrats, va.)
Enfin.
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Histoire de contenter les nombreux "admirateurs" d'Aniki, aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler de lui.
Moi-même, je suis le premier, le plus fidèle, le plus constant, le plus dévoué, des admirateurs d'Aniki. Ça fait même dix ans que ça dure, cette admiration.
Je suis tellement admiratif que, lorsque je pense à lui, je me sens un peu comme dans un film de Bollywood.
Sans déconner, lorsque je pense à lui, je serais tout à fait capable de chanter une chanson de dix minutes toute à sa gloire dans des champs fleuris, avec une chorégraphie et tout, tellement je le trouve parfait.
Genre comme ça :
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Le ridicule ne me fait pas peur. N'oubliez pas que je suis communiste. En matière de ridicule et de truc de malade, j'ai tout fait, je crois.
Or, cette immense admiration que je voue à Aniki implique certains désagréments. Par exemple, je ne me sens pas à la hauteur de sa perfection.
Je vais vous illustrer ça avec un exemple fort parlant.
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Hier je suis parti faire du vélo. En ce moment, je sais pas ce que j'ai avec les crevaisons, mais elles et moi, c'est la grande histoire d'amour. Elles me lâchent pas.
Donc je pars, et au bout de dix kilomètres, crevaison.
Je change ma chambre à air.
Dix kilomètres plus loin : seconde crevaison, même pneu. Sauf que je n'ai plus de chambre à air de rechange.
J'appelle Aniki qui était à un repas d'anniversaire avec sa famille.
- Ecoute, j'ai crevé deux fois, je n'ai plus de chambre, je vais essayer de rejoindre à pied une gare.
Je voulais juste le tenir au courant. Il répond :
- Je vais venir te dépanner.
Bien entendu, je proteste, je lui dis qu'il est avec sa famille, qu'il ne va pas se déranger pour moi.
- Non, je te promets que ça ne me gêne pas, où tu es ? Je viens tout de suite, ce n'est pas loin.
Et il me rejoint en voiture. Avec une chambre à air. Nous la changeons.
Il repart, moi aussi.
Qu'est-ce que c'est, sinon de la pure gentillesse ?
Après avoir terminé ma balade, je le rappelle pour lui dire que je suis rentré. Un truc sans importance. Il ne répond pas du premier coup. Je tombe sur son répondeur. Je sais pas pourquoi, ça m'énerve. Je voulais lui parler, je tombe sur son répondeur. Du coup je laisse un message assez sec.
Toute la soirée je m'en suis voulu. Pourquoi suis-je tellement impatient ? Il est venu me dépanner gratuitement, par pure gentillesse, par pure affection, en plein milieu d'un repas, juste pour me rendre service. Et moi, je l'envoie péter parce qu'il ne répond pas au téléphone ? Eh, il a pas le droit d'aller aux chiottes ou d'abandonner son portable juste deux minutes, ce pauvre mec ?
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Je m'en veux et le soir venu je lui présente mes excuses.
Lui, d'une sincérité désarmante :
- Ah mais ça arrive à tout le monde de perdre patience, j'avais même pas remarqué à ta voix que t'étais véner.
- Non, c'est mal. J'ai trop de défauts, je suis pas aussi bien que toi.
- Mais non... Moi aussi j'ai des défauts.
- Lesquels ?
Et nous cherchons ses défauts.
Je vais vous dire un truc : ce mec a des faux défauts à la con. Sérieux. Il abuse. Ses défauts ne sont pas vraiment des défauts.
Vous savez ce que je lui ai trouvé, comme défaut ? Il est trop familier avec les gens. C'est vrai, n'importe qui peut devenir son pote en cinq minutes chrono. Vous parlez d'un défaut, tiens. En gros, il est trop amical et trop ouvert d'esprit. Tout le contraire de moi : distant, froid, asocial... Distant, asocial, ouais, ça ce sont de vrais défauts. Trop familier avec les gens ? Laisse-moi rire, putain !
Autre défaut : il faut le surveiller question propreté. Cet être mentalement équilibré ne partage pas ma notion de pur et d'impur. A sa décharge, ma notion de pur et d'impur va très loin. Exemples. La brosse à dents ne doit pas toucher une autre surface que le verre à brosses à dents. Si la brosse à dents entre en contact avec le miroir de la salle de bains, ou le sol, elle est impure et doit être minutieusement nettoyée. On doit se laver les mains après avoir changé un sac poubelle. Le sac poubelle est impur. SURTOUT ON SE LAVE LES MAINS APRES AVOIR ETE AUX TOILETTES... Ouais, je sais, je suis dingue. Je tiens ça de mes parents. Ils avaient un problème avec la propreté. Merci papa maman, vos névroses sont désormais les miennes.
Concernant Aniki, il fait des efforts, mais je dois le surveiller.
- Attention, la brosse à dents frôle le miroir... Tu t'es lavé les mains ? Lave-toi les mains s'il te plaît. Merci.
Bon. Voilà.
Quel putain de défaut. Le mec range mal sa brosse à dents après l'avoir utilisée. Merde. C'est la fin du monde. On va tous crever.
Je veux dire, c'est pas un putain de défaut, bordel de tapioca. Ça révèle seulement MON défaut de névrose obsessionnelle-compulsive héréditaire.
Alors, après avoir bien réfléchi sur la question de ses défauts, j'ai confié à Aniki :
- Ton vrai défaut, c'est que t'as pas de défauts. Ça me rabaisse, je ne me sens pas digne de toi. Voilà. Putain, en fait, t'es super chiant comme mec !
Mais bon, qu'est-ce que vous voulez.
Il ne manquerait plus que je me plaigne.
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