Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
Récemment, je me suis modernisé. J'ai changé mon vieux téléphone à clapet contre un smartphone. Tu sais, ces téléphones portables sans touches...
Ouais au début ça m'a choqué qu'il y ait pas de touches. Faut limite tapoter l'écran avec ton ongle - ton gros doigt boudiné, il est pas assez précis. Chiant, quoi. D'ailleurs, j'en voulais pas, un smartphone, pour cette raison-là.
Mais mon ancien téléphone à clapet a rendu l'âme et on m'a donné le smartphone. Bon, ça aurait été con de refuser quand même.
J'ai goûté les semaines d'adaptation nécessaires pour maîtriser la pratique du téléphone sans touches, puis les divers appels (notamment au 112...) passés depuis la poche de mon pantalon parce que j'avais mal compris le verrouillage du... euh non pas le verrouillage du clavier... mais le verrouillage de l'écran.
Ha ha.
Bon, maintenant, ça va, j'ai dompté la chose.
A peu près.
Mais je découvre une autre déconvenue du smartphone : la taille de l'écran.
Le mien mesure exactement 6,5 cm de long pour 4 cm de large. Ça change de mon pauvre Nokia à clapet où je devais me tuer les yeux pour déchiffrer un SMS. Alors, oui, tu tap(ot)es tes SMS et les lis avec une aisance crâne.
Mais, le truc que t'as pas prévu, c'est que tout le monde peut les lire aussi, pour peu que ledit tout le monde se trouve à proximité et dans un bon angle de vue.
Ainsi se crée un drame.
Une première donnée : l'écran géant des smartphones.
Une deuxième donnée : l'humour communiste.
Eh oui.
Etant communiste, je pratique l'humour communiste. C'est spécial. Seul le communiste le cultive, et, par extension, son entourage proche (bien qu'il ne soit pas communiste). En gros, l'humour communiste est un humour noir à prendre au troisième degré qui repose sur les poncifs de l'anticommunisme.
Mes potes l'ont apprivoisé, à force de me côtoyer (les pauvres).
Alors l'autre jour j'étais dans les transports en commun – dans un bus plus précisément. Mon téléphone vibre. J'ai reçu un message.
Un pote :
Lagence imobiliere a refusé mon dosié pour lapart. Lé fis 2 put !
Moi :
T1kiet on se vengera 1 jour, nou le prolétaria exploité.
Lui :
Put1 je s8 véner grav jariv pas a me calmé tro envi 2 lé tapé.
Moi :
Kan je seré o pouvoir je v mOQP deu tu vera. DICTATUR DU PROLS !
Lui :
Aret je v jouir.
Moi :
Jlé fou tous o goulag lé agen imobilié ! TOUS !
Lui :
Oh oui !!!! Mdr ! O goulag !
Moi :
C pour sa k je s8 comunist, c just pour le goulag, tu croyé koi, k cété par altruism ?
(Je me marre tout seul.)
Lui :
Oué ta bi1 réson fo savoir fer du tri parfoi !
Moi :
100 % dakor !
Je range mon téléphone. La femme à côté de moi se lève en me foudroyant du regard.
Elle est à moitié terrorisée, à moitié scandalisée.
J'ai envie de dire : « mais non madame c'était de l'humour communiste ».
Mais je me rends compte que ça ne ferait qu'empirer les choses.
Maintenant, je fais attention quand j'envoie des SMS d'humour communiste dans les transports en commun.
Mais je suis content d'apprendre à maîtriser mon environnement moderne du début du XXIème siècle, tant technologiquement que socialement parlant.
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