Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
- Stoni ? Réveille-toi...
- Mmh...
- Le petit-déjeuner est prêt.
- Super...
- Je me suis levé très tôt et j'ai commencé ton nouveau roman. C'est super !
Ou le bonheur incarné, tout à ma disposition.
Assez bêtement, je crois que cet échange matinal fait partie de mes meilleurs souvenirs.
Le moment de la journée que je préfère, c'est le petit-déjeuner.
Un fond famille Ricoré sommeille en moi.
Je me sens très pur, quand je me réveille et que je déjeune. Léger, toujours de bonne humeur (si celle-là doit changer, ce sera au cours de la journée et de ses éventuelles turpitudes), l'esprit vide, et surtout, c'est le moment où je retrouve Aniki, après que le sommeil nous a séparés.
Même quand je me réveille à sept heures pour aller bosser, je suis heureux. Déjà, parce que j'ai une faim incroyable. Et Aniki, comme tous les matins, a préparé le petit-déjeuner. Tout prêt. Je n'ai plus qu'à me mettre à table.
Il me donne ma robe de chambre, je m'enroule dedans et le suis jusqu'à la cuisine. Ma tisane fume, les céréales et le lait sont sortis, mes biscuits posés à côté de mon bol.
Nous aimons lire le journal, quand nous déjeunons. Nous nous recommandons les articles « les plus croustillants » (c'est-à-dire les plus débiles) et échangeons nos considérations à ce sujet.
Ce matin j'ai déjeuné seul car Aniki était en déplacement, la nuit dernière. Je suis en congé aujourd'hui, et j'ai eu le temps de me poster devant la fenêtre, avec ma tasse, pour regarder la rue grise et froide. J'aime observer les gens qui passent, si tôt, sur le trottoir et imaginer leurs vies.
Le mieux, c'est en été, évidemment. Le soleil est déjà levé, la fenêtre ouverte. Bien que nous vivions en ville, nous entendons les oiseaux... Quand je suis seul, je m'assois sur le rebord de la fenêtre et déjeune là, tout à contempler les employés municipaux qui ouvrent les canalisations d'eau pour asperger les caniveaux.
Quand nous sommes à l'hôtel, Aniki ramène le petit-déjeuner du McDonald's le plus proche. J'adore ça, et le sandwich oeufs-bacon artificiels, plus les pamcakes, me calent jusqu'au début de l'après-midi.
Parfois, nous nous payons le luxe de déjeuner à l'hôtel. Les buffets, aussi modestes soient-ils, m'enchantent. Je reste fasciné par la profusion de croissants, petits pains, confitures, nutella, thés...
Le seul bon souvenir que je garde de notre séjour à Amsterdam, c'est d'ailleurs le buffet petit-déjeuner de l'auberge de jeunesse.
Voilà, je voulais juste dire que des fois, on a le droit d'être tout simplement heureux.
Et puis sinon, lecteurs de la région parisienne, allez voir l'exposition peinture de Narcisse Steiner.