Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
Il y a trois jours, j’ai senti mon nerf sciatique.
Cela a recommencé. Quelques secondes de douleur.
Mon nerf sciatique, putain.
Avant, je n’avais jamais senti ce connard de nerf de merde.
Avant, j’avais un corps qui fonctionnait au poil.
Avant, je pouvais faire des heures de sport chaque jour sans le moindre problème.
Attends, avant, je savais même pas que j'avais ce putain de nerf sciatique. Oh, je savais même pas que ça existait, sans déconner ! Tu m'aurais demandé de le localiser dans le corps humain, je t'aurais pas répondu.
Maintenant, je sais cruellement où il se situe, au millimètre près. Oh que oui. Oh que oui.
Le nerf sciatique. Un déchirement aigu, un mal strident, à l’intérieur de ma cuisse, plutôt vers l’arrière.
J’ai demandé à mon fidèle Aniki si ça lui arrivait souvent. (Mon fidèle Aniki c’est pas mon chien mais c’est mon mec, même si c’est vrai qu’il est fidèle)
- Ouais, bien sûr, DEPUIS QUE J’AI TRENTE ANS J’AI SOUVENT CE GENRE DE TRUCS.
Il a quatre ans de plus que moi.
- Tu sais, après trente ans, TON CORPS NE REAGIT PAS PAREIL.
Non. Non, pas encore. Pas tout de suite. Hier, j’avais vingt ans. C’était juste hier. Laissez-moi un peu de répit, nerfs et muscles pourris par les ans, organisme sur le déclin.
Le lendemain, mon prof de yoga nous accueille en annonçant que la séance sera « cool », vu qu’il s’est fait mal au dos en faisant suryanamaskara (salutation au soleil).
Je lui demande s’il avait trop forcé, enfin, comment il a pu se faire mal comme ça.
- Oh, eh bien, j’ai quarante ans tu sais, ET MON CORPS ME LE RAPPELLE DE TEMPS EN TEMPS.
En début de séance, mon nerf sciatique se manifeste un petit coup, un huitième de seconde.
Ta gueule, enculé de ta mère.
Je cherche des repères, des valeurs pour me rassurer. Aniki vient à mon secours.
- Ne déprime pas, je pense que même après trente ans, le corps peut continuer à être comme avant. Regarde Contador. Il a trente et un ans cette année. Il est super fort pourtant.
Et là, je retrouve espoir. Contador, mon cycliste préféré (voire même adulé). Mon horizon s'éclaircit. Contador ! Bien sûr !
- Et Cadel Evans qui gagne son premier tour de France à trente-quatre ans !
- Si tu continues à faire du sport, tu resteras comme Contador même après tes trente ans. Ne t'en fais pas, Stoni.
- Oui ! Je ne suis pas sur le déclin ! L'avenir m'appartient toujours ! Merci !
Sur lequipe.fr, dix minutes plus tard, je lis dans un article :
A SON AGE, ALBERTO CONTADOR
SAIT TRES BIEN QUE LE GROS DE SA CARRIERE EST DERRIERE LUI.
QUANT A CADEL EVANS, UNE NOUVELLE VICTOIRE A TRENTE-SIX ANS
TIENT EVIDEMMENT DU MIRACLE.
Va te faire foutre, con de journaliste de menteur de merde.
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