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Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.

Le bondage à vélo

 

 



http://www.amsterdamer.fr/Files/15250/Img/04/chaine_antivol_velo_art_4etoiles_350.jpg

Tous les chemins mènent au bondage,

y compris les pistes cyclables.

 

 

 

 

Faites péter les hautbois, sortez les trompettes : j'ai un nouveau vélo. Et un putain de vélo, s'il vous plaît. Le vélo. Enfin, un vélo d'occasion à trois cents boules, cadre alu fourche carbone, rien de bien sensationnel en vérité, mais pour moi, ce cadeau me comble à l'égal de toutes les plus délicates richesses profondément enfouies au sein des plus extravagants labyrinthes. Avantage : je suis un mec à qui il en faut peu pour être heureux.



Ce nouveau vélo, cela faisait longtemps que je le convoitais. Je ne connaissais pas encore sa marque, ni son allure, mais tels deux amants égarés, notre attraction opérait déjà à distance – venez, chère grande âme, on vous appelle, on vous attend. (Rimbo il aurait été content que je le compare à un vélo, ha ha). Avec la toute la douloureuse fébrilité du célibat cycliste, je consacrai de longues heures à le traquer sur les sites de petites annonces. Et puis, un jour, je le débusquai. Tel le renard chassé de son terrier, il m'apparut, mince, léger, vif comme le faune, flamboyant en diable. Je fus ébloui.



Et j'abandonnai lâchement mon vieux clou du début des années 90, tout acier, qui pesait quinze kilos.

Me voici battant mes records de vitesse, atteignant les quarante kilomètre heure sans même forcer. Je baptisai cette étincelante monture La Fusée. (L'ancien vélo s'appelait La Grosse Saucisse. Il portait bien son nom. N'y voyez rien de sexuel.)



Hier, j'ai fait ma première sortie en ville avec La Fusée. Comme j'avais une course à faire, j'enchaînai La Fusée à un parc à vélo. Une inquiétude toute amoureuse s'éveilla en moi. Je ne voulais pas m'en éloigner. Si quelque brute me le volait... Et, avec passion et tendresse, je glissai la chaîne de mon antivol entre les tubes de son cadre, puis l'introduisis délicatement entre les rayons de sa roue avant. Je serrai juste assez pour qu'il fût fermement maintenu, mais pris soin de ne pas l'étranger non plus. Avec autant d'attention, autant de douceur, j'enchaînai la roue arrière. Lorsque je fermai les cadenas, je fus réellement ému.



Puis je contemplai le résultat, ma Fusée amarrée, sage, bien protégée, en goûtant la satisfaction particulière de la possessivité.



Et j'ai alors enfin compris, cerné, le plaisir que doit procurer le bondage à ses adeptes.

 

 

 

 

 

 

 

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V
<br /> Tu vas voir qu'à présent, tu regarderas le rosbeef dominical d'un autre oeil<br />
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L
<br /> Bondage... plaisir...<br /> <br /> <br /> Heu... T'as demandé l'avis du vélo ?<br />
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P
<br /> à quand le tour de France?<br />
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