Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
Tout l’attrait de tenir un blog, donc de compter un certain lectorat, réside dans la constitution d’une super bande d’indics.
Une fois, deux fois, puis régulièrement, j’ai reçu des messages de lecteurs qui m’interrogeaient sur les pratiques de la maison d’édition baptisée « le Dilettante ».
Cet éditeur envoie à nombre d’auteurs en quête d’un premier contrat d’édition des lettres de refus mi-sarcastiques mi-méchantes, avec des remarques du genre :
« Pourquoi avoir bousillé tous ces arbres pour imprimer pareil manuscrit ? »
« La lourdeur de votre style n’atteint tout de même pas celle de la psychologie de vos personnages – c’est dire. »
« Pour le salut de la littérature française, nous vous prions instamment d’abandonner l’écriture. »
J’ai restitué ces extraits de mémoire. En vérité, ces lettres de refus sont truffées de fautes de français (accord, orthographe…) et sont assez mal rédigées, d’un point de vue stylistique justement (pléonasme, pompiérisme…).
Des lecteurs vraiment très blessés m’ont demandé ce que je pensais de ces lettres de refus.
D’une, je pense que l’éditeur agit ainsi pour se donner une petite image de marque impertinente, insolente, voire primesautière. Je ne pense pas qu’il soit vraiment « sérieux » dans le jugement qu’il porte sur vos manuscrits.
De deux, je trouve ça gonflé de la part d’un éditeur qui, entre autres chefs-d’œuvre de la littérature française, publie Anna Gavalda. Je n’ai rien contre les gens qui lisent Anna Gavalda, chacun ses goûts, chacun ses moments de détente. Mais donner de grandes leçons – même ironiques – de littérature quand on édite ces bouquins… Le reste du catalogue est à l’avenant, bien sûr.
Le genre du Dilettante me semble être « le roman de gare qui sera chroniqué dans Elle parce que ça mange pas trop de pain et bon ça reste léger quoi ».
Chacun son truc.
De trois, je ne suis pas très amusé par ce qui se veut probablement une « petite coutume » à prendre au second degré. Ces lettres démoralisent et blessent certains auteurs – je le sais, ils me l’ont écrit.
Pourquoi se moquer des auteurs en quête d’un premier contrat d’édition ? Quelle fierté à faire cela ? Si le Dilettante s’en prenait, je ne sais pas moi, aux critiques du Monde littéraire, à son distributeur (c’est-à-dire à Flammarion), ça serait couillu. Genre les mecs ils font vraiment un truc courageux. Mais là ? Insulter des anonymes ? Quel intérêt ?
Je serai assez bref sur le cas de cette maison d’édition.
N’envoyez pas vos manuscrits au Dilettante.
De toute façon, ils publient très peu de bouquins chaque année, et ça m’a l’air d’être un éditeur à copains (qui ne publie que des manuscrits arrivés par une autre voie que la poste).
Ne perdez pas votre temps et ne courrez pas la chance de recevoir une lettre à la con rédigée par un éditeur à petite bite (ou à petite chatte, je sais pas).
A lire : la réponse d'une auteure au Dilettante !
Retrouve le Stoni, le vrai,