Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
A l'aube du vingtième siècle, un cercle de conspirateurs à dominante masculine (même si, je le rappelle, la masculinité et la féminité ne sont que des conduites purement politiques et n'existent pas par essence) inventa, en prévision de l'avènement de la télévision, une des plus grandes créations loisiresques humaines de notre ère : les Jeux Olympiques.
Ou une formidable excuse pour passer près de vingt jours de suite sur ton canapé, devant la télé, à rien foutre (vous comprenez mieux le « à dominante masculine » désormais) en matant des mecs et des nanas se casser grave le cul au nom du Sport International.
Sous la bénédiction de The Coca Cola Compagny (du moins pour le monde occidental), tous les quatre ans, les Jeux Olympiques te permettent de rien foutre en toute impunité puisque, après tout, c'est que tous les quatre ans, quoi. Contrairement à la Coupe du Monde de Football, les Jeux Olympiques ça dure toute la journée. On a pas fait mieux comme programme glande depuis longtemps. (Le Tour de France ne rivalise pas non plus, puisqu'il est diffusé chaque année – aussi peut-on se permettre d'en rater un bout ici et là – les après-midis seulement.)
Hélas ! Tout progrès implique forcément une nouvelle forme d'aliénation : dans le cas des Jeux Olympiques d'été, ce fut France Télévision qui se chargea d'endosser le mauvais rôle.
Le mocassin de Chamoulaud : plus qu'une chaussure, un symbole
Outre une réalisation à gerber qui alterne des plans fixes sur leur studio cubique (dont personne n'a rien à battre, mais ils n'ont pas l'air d'être au courant) et des plans fixes sur les mocassins orange fluo de Lionel Chamoulaud (dont personne n'a rien à battre non plus, du moins j'ose l'espérer), le spectateur devra supporter environ 50 % de reportages inutiles à chier et de publicités, pour 50 % d'images des sports en eux-mêmes. Ouais, 50 % de sport pendant les Jeux Olympiques, ça fait pas lourd. Le reste du temps, tu auras donc la tronche de Lionel Chamoulaud débitant le programme pour le reste de la journée minute par minute (ON S'EN FOUT), Gérard Holtz survolté arpentant les tribunes et interrogeant un gonze non identifié (ON S'EN FOUT) et Nelson Monfort harcelant un malheureux athlète qui vient de perdre en huitièmes de finale (FOUS-LUI LA PAIX). Non mais, sérieux, je veux dire, ils posent de ces questions aux perdants ! Alors, ça vous fait pas trop mal de vous être fait éclater comme une fiente alors que ça fait quatre ans que vous vous entraînez ? Vous êtes déçu ? Vous avez envie de vous suicider, là ? Putain, leurs questions sont quasiment aussi connes que celles qu'adresserait un journaliste France Culture à un écrivain ! Faut les neutraliser, ces mecs ! Ils sont dangereux !
Mais ne crachons pas dans la soupe.
Les Jeux Olympiques restent le meilleur moyen de voir Tony Parker se vautrer comme une merde et cela devant le monde entier. Y'a drôlement du bon, quand même.
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