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Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.

Blade Runner, ou la philosophie à la portée d'Hollywood

 

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ATTENTION.

 

CET ARTICLE TAILLE BLADE RUNNER (LE FILM).

 

SI TU NE SUPPORTES PAS QU'ON TAILLE BLADE RUNNER

NE LIS PAS CET ARTICLE.

 

MERCI.

 

 

 

 

 

 

L’identité générationnelle (ou le corporatisme de type « jeuniste », puis, le temps allant, de type nostalgique) est cimentée de mythes et d’icônes. Certains ont traversé les âges pour s’ancrer en références ultimes : Baudelaire, par exemple. Plus récemment, nous avons eu droit au film Blade Runner de Ridley Scott.

 

J’ai pu constater, à maintes occasions, la canonisation de Blade Runner parmi les gens un peu plus âgés que moi : ceux nés entre 1970 et 1980.

 

 

Blade Runner est un long-métrage de science-fiction, tiré du roman de Philip K. Dick Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?

C'est drôle, parce que le bouquin est assez léger et marrant. Le film, tout à l'opposé, se distingue par un pompiérisme lourdingue.

 

En gros : pendant deux heures, te voilà immergé dans une esthétique ronflante de noirceur et d’urbanisme foutraque, ce qui visuellement est déjà assez pénible.

 

 

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Tous les personnages évoluent avec un manche à balai fiché dans le cul, tirent une gueule de dessous de pied et parlent de façon monocorde. Ce qui rend difficile la distinction entre les protagonistes humains et les protagonistes robots. Cette confusion fait tout l’intérêt du scénario, et en cela, je dois avouer que c’est réussi. Hélas, si les cyborgs et les gugusses sont si difficiles à distinguer, c’est parce que tous sont chiants comme la mort.

 

 

 

Même la bande-annonce t'endort grave.

 

 

 

 

 

Le plus édifiant reste la scène finale, où le marmoréen Harrison Ford se bastonne contre un robot au type aryen, ce dernier ayant le mauvais goût de commettre de la philosophie hollywoodienne (mais qu’est-ce qu’un homme, après tout ?! – qui suis-je, où vais-je, dans quel état j’erre…) en mini-short. Non mais je vous jure, le robot est vraiment en mini-short. Je sais pas, personnellement, je trouve ça trop chelou. Comment tu peux sérieusement faire de la philo en mini-short ? La scène semble être un mix émétique entre une publicité pour un centre d'aérobic et l'émission Philosophie sur Arte. Après quoi ledit robot aryen effectue des gestes théâtraux qui se désirent très symboliques. J'imagine que pour un Américain moyen, ce genre de symbolique onirico-transcendantale passe comme une lettre à la poste. Ainsi, le robot lâche un oiseau blanc, lequel s’envole dans un ralenti ô combien artistique... T'es censé dire que c'est trop beau, à cet instant-là, trop poétique et tout. Ouais.

 

 

 

 

 

Le mini-short et l'oiseau sont là.

 

 

 

 

 

Tout ça pour qu’à la fin, l’histoire sombre en queue de poisson (mais que va-t-il advenir de Rachel ? Harrison Ford est-il un robot ?) – issue providentielle de scénariste à court d’explications.

 

 

blade_runner_roy_batty.jpg

 

 

 

 

Ce résumé très synthétique vous l’aura fait comprendre : Blade Runner, j’apprécie moyennement.

 

Mais, ma petite opinion confrontée à celle des fétichistes du bien culturel Blade Runner !

Un jour, je fus transformé en hérétique. J’avais prononcé le blasphème !  

 

- Blade Runner, ça déchire ! dit le fétichiste – entre deux joints, car c’est un mec cool (enfin, pas si cool que ça, nous le verrons bientôt).

Moi, avec un sourire poli:

- J’ai pas trop aimé pourtant…

- QUOI ?! s’écria le fétichiste.

Le blasphème était consommé.

- Je sais pas, j’ai trouvé ça un peu lourd, en fait.

- Mais quoi un peu lourd ? Non mais ça va pas ?

Le fétichiste se montra hostile. Ses poings se fermèrent. J’entrepris de craindre pour mon intégrité physique.

- Attends Blade Runner c’est génial ! poursuivit le fétichiste furibard. C’est le plus grand film de tous les temps !

Puis, méprisant :

- Ah oui mais qu’est-ce que t’aimes comme films, toi, aussi ?

- Mais c’est pas le problème… tentai-je pacifiquement.

- Ben si c’est le problème ! C’est sûr que si t’aimes les films américains à gros budget, t’as rien compris à Blade Runner, c’est normal !

- Mais c’est pas un film américain à gros budget, justement ?

- Mais non putain ! C’est un pur film d’auteur !

- Ah bon…

- Putain non mais j’y crois pas !

Le fétichiste tapa du poing sur la table, écoeuré. A ce stade de la conversation, je m’éclipsai, évidemment.

 

Les consensus, c'est pas marrant. Quand un film (ou un livre) est autant adulé, il faut bien qu'une âme audacieuse se charge de le démonter.

C'est chose faite aujourd'hui avec cette chronique Blade Runner.

 

D'ailleurs, comme je hais les consensus, j'aime bien qu'on taille mon blog sur les forums. Pire, j'encourage cette pratique !

 

 

 

 

 

 

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P
<br /> je n'ai ni bu de canons ni fumé de la moquette et je n'ai rien compris à ton billet... mais peut-être aurais-je du boire et fumer...<br />
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A
<br /> J'ai vu tant de chose que vous ne pourriez pas croire, j'ai vu....<br /> <br /> <br /> C'est tout ce que tu veux, mais moi j'aime. Comme Soleil Vert, comme des romans de Space Opéra que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Le Monde des non A, Fondation et toutes ces sortes<br /> de choses.<br /> <br /> <br /> Il ne suffit pas pas d'avoir raison, comme sans doute tu as raison concernant l'esthétique de ce film, il faut faire rêver et cet androide me fait rêver à des batailles homériques vers des portes<br /> de Tannauser qui ne sont qu'un mot de ceux qui ont enchanté ma jeunesse.<br />
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F
<br /> C'est un film puissant. Harrison Ford se retrouve coincé entre les cuisses de Daryl Hannah, terrible créature en collants, terreur des adolescents.<br />
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J
<br /> Cam. Stoni, lève ton poing vengeur et condamne les adorateurs de Blade runner au visionnage<br /> intégral des films des frères Taviani et de l’œuvre d’Angelopoulos.<br /> <br /> <br /> Il n’y en pas un qui survivra !<br />
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C
<br /> N'écoute pas tes visiteurs, donne ton opinion, vas-y fonce Stoni ! Tu sais, même les plus grands sont parfois iconoclastes (ça, c'est une phrase censée te donner envie de foncer lire mon blog,<br /> car l'article du jour te concerne directement), et disent des choses pas très polies à entendre. Coninue donc, mon Stoni. Attends voir un peu... Bergmann. Parfaitement. Bergmann aussi c'est très<br /> très chiant, surtout certaines scènes reloues de "cris et chuchotements". <br />
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