Blog d'un jeune écrivain... en direct depuis les tréfonds de la praxis. Ma vie matérialiste, ma cigarette électronique, du marxisme-léninisme et tous mes malheurs d'auteur publié.
Dimanche soir, veille de rentrée.
Deux options s'offrent à toi. Le déni ou la déprime.
En grand courageux devant l'éternel, j'avais opté pour le premier.
Tout compte fait, ce fut un bon choix.
Après cinq semaines d'arrêt maladie, je suis retourné au boulot.
Prendre les transports en commun. La lumière aux néons-boucherie grise les visages. Les mains tendues pour s'accrocher, ici, là, au milieu du bus bondé. Les conversations écoutées à la dérobée. Les yeux qui se ferment. Le journal gratuit froissé par terre.
J'avais oublié.
Je me levais vers six heures, puis je me recouchais. Je traînais. Je lisais. Je me prenais de longs bains. Depuis des années, je ne m'étais pas baigné. J'avais oublié, à quel point c'est simple, agréable.
Maintenant, c'est le transport collectif du bus, du train, du métro, de tout ce que vous voulez. Les populations se déplacent, ponctuelles, au gré du Capital.
C'est beau, le salariat.
Quand je vois les gens dans les transports en commun - à l'heure, disciplinés, organisés, comme moi d'ailleurs – je pense toujours que nous avons bien du mérite, nous les travailleurs.
Attendre le bus. Regarder l'heure. Sortir du métro. Marcher vite.
Je n'étais plus de ce monde, je ne veux pas tellement y revenir.
Dire bonjour. Bonne année. Mon remplaçant intérimaire a merdé. Ah bon. Ok. Y'a tout ce boulot à rattraper. Je le ferai. Bien sûr, que je le ferai. On va tout recommencer.
Bonjour Monsieur. Bonjour Madame.
Signez là s'il vous plaît.
Où est-ce que je dois le déposer.
Où est-ce que vous voulez le ranger.
Il faut bien penser à les vouvoyer.
Je suis pressé, Monsieur.
Je suis ravi, Madame.
C'est tout, je vous remercie.
Au revoir.
Au revoir.
Un instant, la nostalgie de la couette.
Au revoir.
Un instant, la nostalgie d'être ailleurs.
Au revoir.
Au revoir.
Au revoir.
Toi aussi, rejoins ton ami Stoni