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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 13:28

 

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Souviens-toi, camarade lecteur. Je t'ai mis en garde, par le passé, contre les lettres de refus infamantes de l’éditeur dénommé « le Dilettante » dans cet article.

 

En gros, cet éditeur a pour coutume de répondre aux manuscrits par des courriers méprisants, insultants, qui se réclament probablement « d’un second degré » que beaucoup trouveront, néanmoins, tout à fait déplacé.

 

Une lectrice de mon blog a envoyé son manuscrit à cet éditeur. La lettre de refus qu’elle a reçue lui a fait « accuser le coup ». Alors, elle a rédigé une réponse bien sentie qu’elle a aussitôt adressée au Dilettante. Cette réponse, elle me l’a fait partager, et j’ai eu envie – avec son accord – de la poster ici, sur le blog.

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Comme je l’avais déjà exposé dans mon premier article sur le Dilettante, les pratiques de cet éditeur (en matière de lettres de refus) me rebutent.

Je ne vois aucun intérêt à leur manie de tourner en dérision des auteurs inconnus, de simples anonymes, qui cherchent à glaner au moins un avis, au mieux un contrat d’édition.

 

Croyez-moi, en dépit de mon encore assez jeune existence, j’en ai connu, des éditeurs.

J’ai rencontré des salauds, des cyniques, des FDP comme disent les jeunes d’aujourd’hui, mais aucun d’entre eux ne se permettait ce genre de chose. Un éditeur professionnel, doué d’un minimum d’éthique, ne se donnera pas le droit de ridiculiser un auteur surtout si ce dernier est un inconnu.

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Cette histoire, ça me fait penser à la pratique du harcèlement de rue. Les nanas qui me lisent doivent connaître.

Le harcèlement de rue, c’est quand un gros lourd interpelle une nana dans la rue, soit pour l’insulter, soit pour lui dire une saleté obscène, soit pour la suivre et l’importuner, voire pour l’agresser physiquement. Dans tous les cas, il s’agit d’un homme (seul ou pire encore en groupe) qui profite de la position de faiblesse, ou de fragilité, d’une femme seule. A mes yeux, il s’agit de la définition exacte de la lâcheté.

Mon père, qui avait certes des défauts, m’a élevé en m’apprenant qu’on ne s’en prend pas à plus faible, ou à plus fragile, ou à plus isolé que soi, car ce comportement est celui d’un pleutre. Je n’ai jamais pigé les mecs qui faisaient des trucs pareils. Quelle gloire en retirent-ils ? Se mesurer à un autre mec, chercher la baston entre gars, pourquoi pas ? Cela peut paraître idiot, ça l’est certainement, mais au moins on s’en prend à son égal en force physique. Mais s’en prendre à une femme ? Quelle putain de fierté en tirer ?

 

Bref.

 

A mon avis, le Dilettante pratique une sorte d’équivalent du harcèlement de rue à l’encontre des auteurs. Cet éditeur profite également de la position de faiblesse, ou de fragilité, de personnes isolées qui ne lui ont strictement rien fait.

 

Voilà pourquoi je vous invite à faire circuler l’information et à ne pas envoyer vos manuscrits à cet éditeur.

 

Je vous laisse découvrir le courrier qu’a reçu ma lectrice, et la réponse qu’elle leur a envoyée. Je n'ai pas corrigé les fautes du courrier de l'éditeur.

 

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." Madame.Cet espèce de monologue où votre personnage, raconte sa vie quotidienne et ses déboires sentimentaux n'a rien d'extraordinaire et devient même très ennuyeux de redondances après une cinquantaine de page. De plus quand on se dit que ce manuscrit n'est qu'une version allégée (de 200 pages) et qu'il en reste 300 derrière, cela fait froid dans le dos.".

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Madame Thomas,

 

J’ai bien reçu votre lettre. J’ai mal reçu vos commentaires. Derrière toute attitude qui s’applique à dégrader délibérément, à détruire consciencieusement est retranché un être-humain, avec une histoire particulière. Quelle personnelle raison originelle vous dispose à l’usage de tant de malveillance ? Par quelle entaille suinte tant d’aigreur ? Pourquoi choisissez-vous de guillotiner un auteur, lorsque son projet n’a trouvé grâce à vos yeux ? La vivacité d’esprit ne condamne pas au verbe acerbe pourtant. Quelle motivation infléchit votre ton jusqu’à la méchanceté ? Qui a la chance d’avoir accès à la part intacte de votre cœur ?

 

Songeuse, abîmée mais dénuée d’hostilité, je déploie le seul moyen en mesure de restaurer l’intégrité que vous vous êtes employée à persécuter. Je vous écris. J’ai le cœur lourd de la douleur de tous les audacieux qui ont fait les frais de votre lecture acérée et de vos mots impitoyables. Mais j’ai aussi la chance de la dignité qui plie mais ne rompt pas.

 

Passée la gifle, assagie la morsure, j’ai relu les sarcasmes par lesquels vous envoyez de vie à trépas un émissaire pacifique et désarmé. Je ne vous comprends pas. J’ose même remettre en cause la justesse de votre évaluation. De fait -et volontairement-, j’ai organisé mon écriture dans la vie quotidienne (d’une mère de famille qui plus est. Le comble peut-être -et c’est précisément ce qui m’a intéressée- de donner voix à cette pâle et docile espèce, aseptisée par l’aliénation domestique et d’y organiser là une insurrection). Mais les déboires sentimentaux qui vous ont tant rebuté ne sont pas au centre de la construction, là-dessus vous vous êtes trompée. Ma proposition est un roman initiatique. Peut-être l’auriez-vous saisi si l’embourbement dans la fange affective de la première partie ne vous avait pas empêchée de progresser dans des pages plus éclairées. Je vous ai confié une ébauche de profane, sans esprit fanfaron. Je sais que la longueur (pour mémoire, 500 pages), qui sert l’idée d’errance existentielle et de progression tâtonnante, est un parti-pris qu’il me faudra peut-être revoir. Ce que vous estampillez redondance ne se voit pas lourdeur, mais tenture sur laquelle laisser se mouvoir des ombres, et se confirmer des silhouettes. Soumettre ma tentative de mise à mots ne revenait pas pour moi à escompter une validation sans discrimination. Je demandais simplement un avis faisant preuve de discernement, mais aussi de magnanimité. C’est le seul auquel j’accorde du crédit. Vous êtes en situation de plein pouvoir. Vous le savez. Exercée noblement (et légitimement), cette position implique de celui qui l’occupe une attitude de scrupuleuse, immuable et inconditionnelle déférence. Toute personne contrevenant à cette règle élémentaire abuse de sa fonction et commet une forme d’oppression. L’humanité, nichée à l’intérieur de chacun (de vous aussi) est sacrée et doit être respectée en toutes circonstances. Respecter ne veut, certes, pas toujours dire être gentil. Certaines vérités sont assurément arides et douloureuses, mais issues d’un état d’esprit sain, elles sont recevables et constructives. Vous avez le privilège d’officier au cœur de la littérature. Au-delà de l’accomplissement personnel que vous y trouvez, soyez aussi consciente des responsabilités qui sont les vôtres. Etre gardienne du sanctuaire ne vous oblige pas à l’extermination systématique des intrus. Vous pouvez aussi les inviter à passer leur chemin avec la bienveillance avisée et la fermeté des personnes compétentes et bien intentionnées.

 

Je vous envoie une enveloppe affranchie. Merci de me retourner de mon manuscrit.

 

Bien à vous, Alix

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